F1: la saison 2009 en 10 points
par Joest Jonathan Ouaknine

F1: la saison 2009 en 10 points

Le rideau s'est baissé sur la F1 à Abu Dhabi. Retour sur la saison 2009, avec des perspectives pour l'avenir.

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Le rideau s'est baissé sur la F1 à Abu Dhabi. Retour sur la saison 2009, avec des perspectives pour l'avenir.

La saison 2008 fut marquée par une grande stabilité par rapport à 2007. D'ailleurs, les fanas de statistiques avaient noté que c'était la première fois que tous les pilotes disputaient l'intégralité de la saison.

A l'intersaison 2008-2009, il n'y eu qu'un seul transfert (le passage de Vettel de Toro Rosso à Red Bull.) Mais l'introduction de nouvelles règles (simplification aérodynamique, KERS/SREC, retour des slicks...) bouleversa la donne.

1. Brawn GP, l'invité de la dernière heure qui rafle tout

Brawn GP fut un défi permanent aux analystes. A quelques semaines du Grand Prix d'Australie, le destin de l'ex-Honda F1 était inconnu. Après une unique séance d'essai, l'équipe arriva à Melbourne. On pouvait donc avoir de sérieux doutes sur la motivation d'une équipe qui a passé l'hiver à deux doigts de l'ANPE et sur une monoplace qui a reçu un moteur Mercedes au dernier moment.

Pourtant, Brawn GP domina crânement le premier tiers de la saison.

On annonça alors que le budget de l'équipe (bouclé grâce à un chèque de Honda) était épuisé et que les top teams allaient reprendre la main. On peut effectivement se souvenir des débuts tonitruants de March, Wolf, Arrows ou Jordan, qui rentrèrent ensuite dans le rang.

Mais Brawn GP continua de squatter les podiums.

En fin de saison, on pensait les Brawn GP vacillantes, en proie à des problèmes de pneus. On prévoyait une fin de saison davantage favorable aux Red Bull.

Néanmoins, Brawn GP décrocha les titres pilotes (Button) et constructeurs dans l'avant-dernière course.

2. Les "vieux" se rebiffent!

Barrichello, Fisichella, Heidfeld, Trulli, Webber... Autant de pilotes que l'on disait poussé vers la sortie.

Barrichello fut confirmé à la dernière minute chez Brawn GP, ce qui ne l'empêcha pas de s'imposer 2 fois.

Webber sortait d'une mauvaise chute à VTT, il n'en remporta pas moins 2 victoires et joua le titre jusqu'au dernier tiers de la saison.

Heidfeld, "l'ex-futur", a su mieux tirer parti de la BMW que son équipier Robert Kubica (on y reviendra.) De même, Trulli domina Glock.

Reste le cas Fisichella, beau 2e à Spa, le Romain n'a pas su résister aux sirènes de Ferrari. Le carrosse rouge s'est changé en citrouille et en plus, il se retrouve sans volant pour 2010.

3. Les "jeunes" en difficulté

C'est logique: soit vous gagnez, soit vous perdez.

Ensuite, il y a perdre et perdre. Cette année, les "jeunes" ont fait de nombreuses fautes... De débutants.

Vettel fut l'exception qui confirma la règle. Encore qu'en Turquie, suite à une sortie de route, il offrit la victoire sur un plateau à Button.

Hamilton est celui qui peut avoir le plus de regrets: 4 poles, mais seulement 2 victoires. A mi-saison, il peut enfin jouer la gagne. Mais l'Anglais a retrouvé son vieux démon: l'absence de self control. Sur le Nürburgring, grâce au KERS, il est en tête au premier virage, il essaye de rester à tout prix en tête et s'accroche avec Webber, perdant un tour pour rentrer aux stands et réparer. 3e en vue de l'arrivée à Monza, il surrconduit pour rattraper Button, 2e et termine dans le mur.

Les Kubica et autres Glock ne confirmèrent guère leurs prestations 2008.

4. La fin des constructeurs?

Il y a quelques années, la F1 était dominé par les constructeurs: BMW, Ferrari/Fiat, Honda, Jaguar, Renault, Toyota, avec le cas particulier de McLaren/Mercedes.

Après les départs de BMW et de Honda, Renault et Toyota s'interrogent sur le bien-fait de rester. C'est le problème dit du "dernier wagon": personne ne veut être le dernier du classement constructeur, celui qui l'est quitte la F1, d'où un nouveau dernier, qui part à son tour, etc. En plus, au-delà du serpent de mer VW/Audi, il n'y a aucun nouveau constructeur susceptible de s'engager en F1.

Renault et Mercedes enragent: leurs écuries officielles se sont fait battre par des écuries "clientes" sur lesquelles ils ne peuvent pas capitaliser. Solution trouvée par la firme à l'étoile: faire de Brawn GP son écurie officielle.

Le risque évident est qu'à court-terme, il n'y ait plus qu'une poignée de motoristes avec un plateau essentiellement motorisé par Cosworth. Or, l'exemple du Champ Car et de l'Indycar est que le public veut de la diversité.

5. Jean Todt, fais nous rêver!

Cela fait une dizaine d'année que Max Mosley annonçait son départ. Depuis une dizaine de jour, c'est chose faite. A Abu Dhabi, Jean Todt était présent dans les paddocks, non plus en tant qu'homme de RP pour Ferrari, mais en tant que président de la FIA.

"Napoléon" a beaucoup promis: baisse drastique des coûts, davantage de décisions collégiales, plus de sanctions à la tête du client et même le retour de la F1 en France.

Todt était le dauphin désigné de Mosley. Saura-t-il s'émanciper de cette tutelle?

Les plus cyniques noteront que le discours de Todt sur la démocratisation de la FIA ressemble à celui tenu par Mosley lors de sa prise de fonction...

6. Quel avenir pour les Français?

Vous vous souvenez peut-être de la phrase de Jean Alesi: "Il n'y a pas de Français actuellement digne d'aller en F1." A l'époque, cela avait fait un tollé.

En 2009, ils étaient deux Français à avoir disputé au moins un Grand Prix de F1. Du jamais vu depuis 2001.

Hélas, le bilan est décevant.

Sébastien Bourdais garda son baquet in extremis, après une saison 2008 assez moyenne. A l'époque, il avait l'excuse de débuter. En 2009, il aurait du logiquement dominer son équipier, le néophyte Buemi. Il n'en fut rien. Seb' fut viré par SMS, après plusieurs déclarations assassines. La manière fut détestable, mais l'issue était prévisible.

Romain Grosjean arriva chez Renault au mauvais moment. Après le "crashgate", les départs de sponsors et la signature d'Alonso chez Ferrari, le moral était au plus bas dans l'écurie Anglaise. Difficile de faire un exploit. Il fallait toute la diplomatie des commentateurs de TF1 pour dire: "Grosjean n'est pas qualifié pour la Q2, mais il n'est qu'à une seconde d'Alonso; il y a des progrès."

7. Ferrari toujours dans le rouge

Il y a un vrai malaise au sein de la Scuderia. En 2008, l'écurie avait perdu le titre pilote suite à une série de maladresses (comme la tentative d'utiliser des feux tricolores à la place de la lollipop.)

En 2009, on a touché le fond. Du temps de Todt, l'écurie était N°1 en conception de F1 et N°1 en stratégie d course (même après le départ de Ross Brawn.) Tout ceci semble bien loin. Il fallu attendre Bahrein pour voir enfin une Ferrari dans les points.

En Hongrie, Massa se blesse et la Scuderia du improviser. Le fait que Luca di Motezemolo s'autoproclame DRH ajouta de la confusion à la confusion. Il y eu le vrai-faux retour de Schumacher, le bide Badoer, pour finallement embaucher Fisichella. La deuxième Ferrari n'allait plus marquer de points.

Pendant ce temps, Raikonnen décrochait 4 podiums consécutifs (dont une victoire à Spa.) Il peut jouer le podium final et il est récompensé par... Le gel de la voiture jusqu'à la fin de saison et le don de son baquet à Alonso pour 2010!

8. Kamui Kobayashi, rookie 2009

Alguersuari, Badoer, Grosjean, Liuzzi... Tous les "intermittents du spectacle" furent condamné au fond de grille, faute d'avoir pu conduire leur F1 lors d'essais.

Tous, sauf un: Kamiu Kobayashi.

Au Brésil, l'ancien champion d'Eurocup FR 2.0 et de GP2 Asia fit un festival digne des débuts de Kazuki Nakajima.

A Abu Dhabi, il géra sa course comme un vieux briscard et il termina 6e, juste devant Trulli.

Après Sato et Nakajima Jr, Kobayashi est la nouvelle sensation Japonaise. Arrivera-t-il à confirmer en 2010? Est-il le pilote que l'archipel attend depuis 30 ans?

9. Nouvelles équipes: du lard ou du cochon?

A la fin des années 90, Bernie Ecclestone avait tout fait pour chasser les "petits": numerus clausus, caution exorbitante pour tout nouvel entrant et minima de qualifications.

Pourtant, en 2010, 4 nouvelles équipes devraient apparaitre en F1: Campos, Lotus, Manor et USF1GPE.

Problème: venir en F1 demande d'important moyens techniques et financiers. Or, jusqu'ici aucune des 4 ne possède réellement d'usine, d'organigramme ou de sponsors.

D'après Ecclestone, il devait y avoir au moins un absent sur les grilles de départ (USF1GPE.)

10. Autant de suspens en 2010?

Les enjeux pour 2010 ne manqueront pas, avec un nouveau train de mesures (dont l'interdiction du KERS.)

Brawn GP arrivera-t-il à défendre son titre? Massa sera-t-il à 100%? Qui sera l'équipier d'Hamilton et que vaudront les "gris"? Y aura-t-il un Français au départ? Kubica et Glock pourront-ils redresser Renault?

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