Fin du thermique : Le Maire promet l’aide de l’État au secteur
par Elisabeth Studer

Fin du thermique : Le Maire promet l’aide de l’État au secteur

Le gouvernement tente de « vendre » la fin du thermique aux constructeurs automobiles … en mettant la main au portefeuille (enfin, le nôtre, via nos impôts ...).
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s’est ainsi engagé auprès de la filière automobile à mettre en œuvre une aide financière de l’État pour qu’elle puisse passer le « douloureux » cap de la transition du thermique à l’électrique.
Une promesse émise à l’occasion de la troisième édition de la Journée de la Filière auto, organisée au Carrousel du Louvre.

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L’État doit être aux côtés de la filière automobile affirme Bruno Le Maire

« Le rôle de l'État est d'être à vos côtés ». Tels sont les propos énoncé par le ministre de l’Économie, tentant de répondre aux inquiétudes de la filière automobile, réunie mardi à Paris. Bruno Le Maire s’exprimant alors devant un parterre de dirigeants, constructeurs et équipementiers, souvent soucieux de l’impact de la transition énergétique sur les finances de leurs entreprises.

Un objectif ambitieux …

L’objectif est de taille et pour le moins ambitieux : il s’agit en effet de passer du thermique au tout électrique en un temps relativement record.

L’État a d’ores et déjà investi pour cela 1,3 milliard d’euros par an pour l'électrification du parc. Ce chiffre passera à 1,5 milliard à partir de 2024. 

Crédit d’impôt pour les batteries pour VE produites en France

Soulignant l'importance des mesures gouvernementales visant à combiner la transition vers les véhicules électriques, la réindustrialisation en France et la souveraineté économique, le ministre a promis qu'à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, toutes les batteries électriques produites en France pourraient bénéficier d'un crédit d'impôt.

Objectif d’une telle mesure : contrer la suprématie actuelle des sociétés asiatiques dans le domaine.

Ces crédits d'impôts, promulgués mardi matin au Journal officiel dans le cadre de la Loi Industrie verte, ont également pour but de contre-attaquer ouvertement la politique protectionniste des États-Unis. Lesquels - dans le cadre de l‘IRA (Inflation reduction Act) - conditionnent l’octroi de subventions à une production réalisée en Amérique du Nord.

"Nous sommes les premiers (en Europe), à l'image de ce qui a été fait aux États-Unis avec l'IRA, à mettre en place un dispositif fiscal aussi avantageux pour la production industrielle de technologies nouvelles sur notre territoire", s’est félicité Bruno Le Maire. 

Fonds de dépôts pour assurer l’approvisionnement en métaux

En vue de rattraper le retard par rapport à la concurrence asiatique, le ministre prévoit un fonds de dépôts de 1,5 milliard d'euros d'ici 2024, pour assurer l'approvisionnement en métaux essentiels, tels que le nickel et le lithium, nécessaires à la production de batteries électriques. L’État affectera un demi-million d’euros pour soutenir cette initiative.

Les VE pour relancer la production automobile en France

Les véhicules électriques, la méthode miracle pour relancer le secteur automobile ? Ou pour préserver la planète ? Il est vrai que l’un n’empêche pas l’autre ….

Reste que l’essor des VE se veut aussi être une belle « opportunité » pour relancer l'industrie automobile de l’Hexagone. Laquelle a du faire face à la crise économique liée au Covid, une vague de délocalisation et des pénuries de semi-conducteurs.

La production de véhicules en France a chuté de près de 40% entre 2019 et 2020, et n'a pas encore retrouvé ses niveaux d'avant la pandémie (1,4 million en 2022, contre 2,2 millions en 2019). Pour relancer ce secteur, le gouvernement mise sur les véhicules électriques, les voitures thermiques devant être interdites en Europe d'ici 2035. Visant une production annuelle de 2 millions de véhicules électrifiés en France d'ici 2030.

Reste que cela nécessite d’importants investissements de la part des constructeurs.

Le secteur automobile veut une baisse du coût de l’électricité

Un autre sujet de taille pointe désormais : le coût du kilomètre parcouru pour le consommateur équipé d’un moteur électrique vs moteur thermique. De quoi susciter l’inquiétude du secteur automobile français.

S’exprimant sur ce dossier, le président de la Plateforme automobile, Luc Chatel, a tenu à souligner la nécessité d'un soutien continu du gouvernement, notamment en abaissant le coût de l'électricité pour maintenir la compétitivité.

« C'est donnant-donnant ! Vous nous demandez de changer de modèle, d'arrêter les moteurs thermiques où nous sommes leaders (...), mais nous avons besoin d'un accompagnement pérenne », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre a promis de garantir des prix compétitifs de l’électricité , indiquant négocier actuellement avec EDF en ce sens.

Nous en reparlerons.

Notre avis, par leblogauto.com

Un enjeu de taille pour la filière et le gouvernement … La fin du thermique en 2035 pourrait s’avérer irréalisable au final, faute de batteries ! C’est en effet ce qu’il ressort d’un récent rapport de la Cour européenne des comptes.

Laquelle ne mâche pas ses mots, en pointant du doigt les lacunes de la stratégie menée par l’Union européenne dans le secteur des batteries pour VE (véhicules électriques).

Selon la Cour européenne des comptes, l’Union européenne pourrait éprouver toutes les peines du monde à atteindre la position de leader mondial de l’industrie des batteries.

Un « mauvais point » d’autant plus important, qu’il pourrait, via effet domino, remettre en cause l’interdiction de vente des voitures neuves diesel et essence en 2035. Le volume de VE disponible sur le marché n’étant pas apte à répondre à la demande automobile, toute motorisation confondue.

Principaux freins à l’essor d’un secteur européen de batteries pour VE : les difficultés d’accès aux matières premières - tant au niveau financier qu’au niveau approvisionnements - l’augmentation des coûts et une concurrence mondiale particulièrement féroce, estime la Cour.

Sources : AFP, Cour européenne des comptes

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Pour résumer

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s’est engagé auprès de la filière automobile à mettre en œuvre une aide financière de l’État pour qu’elle puisse passer le « douloureux » cap de la transition du thermique à l’électrique.
La production de véhicules en France a chuté de près de 40% entre 2019 et 2020, et n'a pas encore retrouvé ses niveaux d'avant la pandémie (1,4 million en 2022, contre 2,2 millions en 2019). Pour relancer ce secteur, le gouvernement mise sur les véhicules électriques, les voitures thermiques devant être interdites en Europe d'ici 2035. Visant une production annuelle de 2 millions de véhicules électrifiés en France d'ici 2030.

Reste que cela nécessite d’importants investissements de la part des constructeurs.

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