Rétro - 30 ans déjà : Mondial 1994, le délirant Espace F1
par Nicolas Anderbegani

Rétro - 30 ans déjà : Mondial 1994, le délirant Espace F1

Autres temps, autres moeurs...et autre gloire ! Renault trônait au sommet de la Formule 1 et Matra nous sortait une version complètement folle de l'Espace.

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Quand un succès sportif et un succès industriel se rencontrent

1994. Malgré le choc de la mort d’Ayrton Senna, sur Williams-Renault, le Losange peut être fier. Depuis son retour dans la catégorie reine en 1989, le constructeur français a réussi une nouvelle fois à révolutionner la Formule 1. 17 ans plus tôt, c’était avec la technologie Turbo. Désormais, c’est avec l’architecture V10. Contraste saisissant : alors que Renault vient de confirmer la mort programmée du V6 à l’issue de la saison 2025, plongeant dans le désarroi Viry-Châtillon, trente ans auparavant, le moteur français était sur le toit du monde. Titre mondial avec Mansell en 1992, avec Prost en 1993. C’est pour mettre la main sur le V10 Renault que Briatore rachète cette même année 1994 l’écurie Ligier, afin de transférer le moteur Français vers Benetton.

En cette année 1994, Renault peut aussi fêter un autre anniversaire glorieux : les 10 ans de l’Espace, qui a révolutionné le marché européen en lançant le segment du monospace (précédé seulement par le Chrysler Voyager aux USA). C’est aussi le bébé de Matra, qui a conçu et qui assemble le véhicule dans son usine de Romorantin. Personne ne le sait, mais, moins de dix ans plus tard, l’usine fermera, à cause de la perte de l’Espace, dont la production fut transférée à Sandouville, et l’échec de l’AvantTime.

En 1994, à la fois pour célébrer les dix ans de la commercialisation de l'Espace et les succès en Formule 1, quelques ingénieurs passionnés de Matra et Renault, avec l’appui de Williams, décident de développer un véhicule fou : l’Espace F1. Aux manettes, Jean-Louis Caussin comme architecte, Gérard Ducarouge, l’ancien directeur technique de Ligier puis de Lotus comme chef de projet et Éric Bernard comme pilote d'essai. Philippe Guédon, le PDG de Matra Auto et Jacques Cheinisse, le patron du Produit de Renault à l’époque, mordus de sport automobile, ont aussi apporté leur appui indispensable à la réalisation du projet. C’est ainsi au Mondial de l'automobile de Paris en 1994 que l’ovni mécanique est dévoilé

Performances hors normes

L'Espace F1 utilise un moteur RS5, 10 cylindres en V de 3 500 cm3 et 40 soupapes donné pour 820 ch, identique à celui équipant la Williams FW15C. Situé en position centrale arrière, il est associé à une boîte de vitesses Williams TG3, semi-automatique à six rapports avec commandes au volant.

L’Espace 2, lancé en 1992, sert de base visuelle, mais le tranquille monospace familial et sa variante déchaînée n’ont de commun que les phares. Sinon, le châssis est en carbone avec une structure nid d'abeille en aluminium et carrosserie en fibre de carbone. Un essieu avant a été spécialement développé et l’essieu arrière est hérité de la Williams FW14 de 1992. Le freinage est assuré par quatre disques en carbone ventilés et le tout repose sur des pneumatiques Michelin.

Les quatre occupants – oui, on a pensé à quatre places -  sont assis dans des sièges baquet, sanglés par des harnais à trois points de fixation. La peinture est jaune, et une bande noire englobe les flancs du véhicule. Sur le toit, on retrouve un aileron noir. Renault souhaitait l’engager en tant que safety car de la F1, mais cela n'a pu aboutir en raison des contraintes techniques liées au démarrage et à l'endurance du moteur V10. Avec 820 chevaux pour 1 tonne, vous imaginez les perfs. 0 à 100 Km/h en 3 secondes, 0 à 200 en 6.9 (mieux que la Veyron) et v-max à plus de 310 Km/h, qui n’a visiblement jamais été tentée…

Le véhicule n'aura roulé qu'à de rares occasions : en 1995 aux mains du champion du monde de Formule 1 Alain Prost et de Eric Bernard pour des présentations presse, et en ouverture des Grands Prix de Silverstone et de Magny-Cours, ainsi qu'en 2002 aux mains de Jean Ragnotti à l'occasion du retour de Renault en Formule 1, sur la piste d'essais de Mortefontaine puis enfin au Goodwood Festival Of Speed 2004.

Allez, pour le plaisir :

 

 

 

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Pour résumer

800 chevaux et un V10 dans un monospace : Renault et Matra se sont fait plaisir en 1994 en croisant un véhicule familial - en tous cas visuellement - avec un châssis et un moteur de Formule 1. Ils étaient fous ces Français !

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