FIA : bye, bye Paris ?
par Nicolas Anderbegani

FIA : bye, bye Paris ?

La FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) de même que la FIFA (Fédération Internationale de Football), menacent de quitter Paris. Bien que les deux institutions aient respectivement leur siège et un bureau dans la capitale française depuis de nombreuses années, elles considèrent être fiscalement désavantagées.

Zapping Le Blogauto Alpha Tonale Q4 PHEV-2 280ch Veloce

Xavier Malenfer, le directeur relations institutionnelles et internationales à la FIA a déclaré au travers d’un communiqué commun avec la FIFA :  « Bien que la France soit le berceau du sport automobile, la concurrence internationale, notamment en termes de coût du travail, et la mondialisation du sport, fragilisent cette position (…) Sans clarification, par la reconnaissance d’un statut spécifique pour les fédérations sportives internationales, il y a peu d’espoir de voir les activités de la FIA se développer davantage et cela malgré tous les atouts incontestables de Paris.  » a-t-il ajouté.

L’Association Internationale des Automobile Clubs Reconnus a été fondée à Paris le 20 juin 1904, en tant qu'association de clubs automobiles nationaux. La Fédération Internationale de l'Automobile (dont l’acronyme français est souvent utilisé internationalement) s’est installée place de la Concorde sous la forme d’une association pour représenter les intérêts des organisations automobiles nationales et des utilisateurs d'automobiles.

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que l’on commence à parler de FIA, dont émanait la CSI (commission sportive internationale) rebaptisée FISA sous le règne de Jean-Marie Balestre. C’est en 1993, au début du règne de Max Mosley, que la FISA est dissoute et intégrée à la FIA.  Basée au 8 Place de la Concorde à Paris, avec des bureaux à Genève et Valleiry, la FIA compte 243 organisations membres dans 147 pays à travers le monde. C’est aussi à Paris que se situent le Tribunal International et la Cour d’Appel Internationale de la FIA.

Pas de fiscalité avantageuse

À la fin de l’année 2023, le gouvernement français a voulu passer au budget 2024 une loi visant à donner des avantages fiscaux pour attirer fédérations sportives internationales reconnues par le CIO, dont celle de football. La FIFA, dont le siège est à Zurich, possède une antenne à Paris depuis juin 2021, chargée des relations avec les fédérations et des coopérations techniques en faveur du développement du football.

En décembre 2023, le Conseil constitutionnel a retoqué cette loi, empêchant donc aux fédérations d’obtenir un régime fiscal favorable, invoquant une atteinte au principe de l’égalité pour tous devant l’impôt. Une décision qui a remis en cause la volonté de ces fédérations internationales de garder leurs installations en France.

« Le frein majeur identifié à cette attractivité française : l’absence de statut juridique propre pour les fédérations internationales. En droit français, elles possèdent en effet le statut d’associations, et ne peuvent être considérées ni comme des organisations internationales, ni comme des sociétés. Ce qui a des conséquences concrètes sur leurs activités, leur fiscalité, et, in fine, sur leur intérêt d’être en France. » déclarent la FIA et la FIFA dans le communiqué.

On imagine déjà que les villes candidates sont nombreuses pour récupérer la mise, en Suisse par exemple à Zurich, où la FIFA a son siège principal, ou même des capitales des Emirats, dans la suite logique de leur stratégie de « soft power » et d’accroissement de leur influence dans le monde du sport automobile. Déjà l’an passé, la cérémonie de remise des prix avait été délocalisée à Baku, en Azerbaïdjan, preuve il en est, avec la perte du grand prix, que la France, l’un des berceaux de la course automobile, y a perdu de sa superbe…

 

 

Vous cherchez un véhicule d'occasion ?

Retrouvez des milliers d’annonces sélectionnées pour vous aider à trouver le bon véhicule d’occasion.
Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

La FIA pourrait bien quitter ses bureaux historiques place de la Concorde à Paris, la fiscalité française n'étant pas très attractive pour les fédérations. Pourquoi juste maintenant ?
Le gouvernement a visiblement échoué à faire passer un dispositif enclin à les retenir, retoqué par le conseil constitutionnel.

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.