50 ans déjà : Alfa Romeo Montréal
par Nicolas Anderbegani

50 ans déjà : Alfa Romeo Montréal

En 1967, l'exposition universelle de Montréal, qui se tient dans la ville québecoise pour célébrer le centenaire de la fédération canadienne, accueille un étonnant concept car, chargé de redorer un prestigieux blason automobile : c'est l'Alfa Romeo Montréal.

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Le coup du Maestro

Développé sur une base châssis et mécanique de Giulia TI pour des raisons de budget et de temps, le concept-car Montréal est signé stylistiquement par la nouvelle pépite du studio Bertone, Marcello Gandini, qui vient de se faire remarquer avec le dessin génial de la Lamborghini Miura. Le succès d'estime est tel qu'une mise en production est finalement actée par le Biscione.

3 ans plus tard, la version de commercialisation arrive à Genève. Enfin presque. Il faudra attendre 1971 pour voir les premiers modèles sortir d'usine, car c'est au forceps qu'Alfa Romeo a dû accoucher de son nouveau bébé. Un délai plutôt long qui s'explique par les difficultés d'adaptation de la mécanique. En effet, le showcar compact de Montréal se contentait du 4 cylindres 1600 de la Giulia, alors que le coupé définitif, qui doit servir de porte-étendard, embarque un V8 dérivé de la Alfa Romeo 33 de compétition. Pas la même chose, en encombrement comme en répartititon des masses !

grand style

Malgré quelques concessions imposées par le cahier des charges - un moteur à l'avant, 4 vraies places et un grand coffre - Gandini livre une nouvelle fois un beau résultat, avec un coupé aux lignes racées et aux arêtes vives qui entre de plein pied dans les années 70. La ligne est élancée, sculpturale, avec des surfaces vitrées réduites et un pare-brise plongeant. C'est presque une "baby Miura". La ligne de caisse a dû être rehaussée pour l'intégration du V8 mais la "patte" du concept de 1967 est préservée. La signature caractéristique de la Montréal, c'est évidemment son regard, souligné par un étonnant carénage ajouré rétractable. D'autres petits détails relèvent du pur exercice de style, comme la prise d'air type Naca sur le capot, totalement factice, ou encore les ouïes d'aération sur les ailes arrière, qui avaient été prévues à l'origine pour un moteur en position centrale-arrière.

Du cœur et des défauts

Couplé à une excellente boîte ZF 5 rapports, le V8, issu de la Tipo 33 et réalésé à 2.6 litres, avec allumage électronique, est un régal pour les oreilles, alors que l'injection mécanique Spica causera bien des tracas. Le régime moteur a été abaissé de 11000 à 7000 trs/min en privilégiant le couple pour une utilisation routière. Les 200 chevaux semblaient un peu justes, au moment où les muscle cars américaines affichaient des valeurs délirantes, mais les 1270 kilos du coupé de 4,22 mètres seulement permettaient à la Montréal de proposer des performances très correctes (222 Km/h en pointe et 0 à 100 en 7"1).

Pas aidée par le choc pétrolier, moyennement fiable et finalement trop "patchwork" pour les vrais amateurs de sportivité, la Montréal fut un échec commercial, avec moins de 4000 ventes au cours de sa carrière comprise entre 1971 et 1977. Longtemps mal aimée, elle retrouve depuis quelques années la côte auprès des collectionneurs. C'est une vraie Alfa, aussi sublime que capricieuse. Comment résister à ce charme à l'italienne, à cette exquise imperfection ?

Image : wikimedia commons

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Pour résumer

En 1967, l'exposition universelle de Montréal, qui se tient dans la ville québecoise pour célébrer le centenaire de la fédération canadienne, accueille un étonnant concept car, chargé de redorer un prestigieux blason automobile : c'est l'Alfa Romeo Montréal.

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