Essai Renault Mégane Estate : chérie fais-moi peur
par Cedric Pinatel

Essai Renault Mégane Estate : chérie fais-moi peur

Après des autos aussi peu intimidantes que l’Nissan GT-R, il est temps de passer à un véhicule réellement effrayant. Effrayant car au fil des dix années de sa commercialisation, il a probablement affecté la contenance des papiers roses pour des milliers d’automobilistes français, tous traumatisés par la réception d‘un courrier reçu quelques jours après un passage quelque part en France. Sans doute l’avez-vous personnellement déjà croisée, paisiblement parquée le long d’une autoroute ou d’une portion de nationale. Difficile de la remarquer à tous les coups, surtout dans cette livrée blanche ô combien anonyme pour une auto qui resterait simplement banale s’il n’y avait pas ce petit carré de verre disposé sur la partie gauche de son coffre, origine de beaucoup de vos malheurs en même temps que d’un précieux apport budgétaire pour l’administration publique. Elle, c’est la Megane Estate première mouture, utilitaire préféré de la police nationale au début des années 2000 lors de la mise en place de nouveaux contrôles radars menés un peu partout dans notre beau pays. Depuis les terribles exemplaires blancs utilisés par la gendarmerie, deux générations de modèles sont passées et la Megane Estate fait aujourd’hui beaucoup moins peur aux automobilistes maintenant que les forces de l’ordre sont passées à la Focus break et - pour les chauffards les plus têtus - à l’Impreza WRX. Elle se met aussi à soigner son look et veut couper court à toute notion d’utilitaire primaire. La nouvelle Megane Estate vient justement de passer entre nos mains, l’occasion parfaite pour vérifier si l’auto possède bien tout pour vous faire flasher sur elle.

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Après des autos aussi peu intimidantes que l’Audi R8, la Cross-Bow de chez KTM ou encore l‘incontournable Nissan GT-R, il est temps de passer à un véhicule réellement effrayant. Effrayant car au fil des dix années de sa commercialisation, il a probablement affecté la contenance des papiers roses pour des milliers d’automobilistes français, tous traumatisés par la réception d‘un courrier reçu quelques jours après un passage quelque part en France. Sans doute l’avez-vous personnellement déjà croisée, paisiblement parquée le long d’une autoroute ou d’une portion de nationale. Difficile de la remarquer à tous les coups, surtout dans cette livrée blanche ô combien anonyme pour une auto qui resterait simplement banale s’il n’y avait pas ce petit carré de verre disposé sur la partie gauche de son coffre, origine de beaucoup de vos malheurs en même temps que d’un précieux apport budgétaire pour l’administration publique. Elle, c’est la Megane Estate première mouture, utilitaire préféré de la police nationale au début des années 2000 lors de la mise en place de nouveaux contrôles radars menés un peu partout dans notre beau pays. Depuis les terribles exemplaires blancs utilisés par la gendarmerie, deux générations de modèles sont passées et la Megane Estate fait aujourd’hui beaucoup moins peur aux automobilistes maintenant que les forces de l’ordre sont passées à la Focus break et - pour les chauffards les plus têtus - à l’Impreza WRX. Elle se met aussi à soigner son look et veut couper court à toute notion d’utilitaire primaire. La nouvelle Megane Estate vient justement de passer entre nos mains, l’occasion parfaite pour vérifier si l’auto possède bien tout pour vous faire flasher sur elle.

Mégane MESTAte

Renault lançait la Mégane première du nom en 1995 pour remplacer feu la vaillante R19. Après l’introduction de la version berline cinq portes, les têtes pensantes de Renault allaient dans la foulée commercialiser un très grand nombre de nouvelles variantes parmi lesquelles le monospace Scénic bien évidemment, puis le break qui de par sa discrétion et ses excellentes prédispositions utilitaires, a vite été plébiscité entre autres par la gendarmerie nationale qui s’en servait pour installer ses épouvantables radars Mesta. Lorsque la Mégane est passée à la seconde génération, elle avait droit elle aussi à sa version Estate et l’auto restait avant tout un break traditionnel même si ses lignes paraissaient déjà plus avenantes et sensiblement moins utilitaires.

Tout allait changer avec la troisième mouture de la famille Renault Mégane. Désormais, la marque au losange veut jouer à tout prix la carte du dynamisme, même sur les variantes les plus tranquilles Scenic et Megane Estate apparues en mars dernier lors du salon de Genève. Fini le paisible break aux mensurations seulement pensées pour dégager le maximum d’espace à l’arrière, maintenant Mégane Estate doit donc inspirer le dynamisme, quitte à rogner sur ses facultés utilitaires et même en faire un chouilla trop dans le simili-sportif.

Estate of art

Bien évidemment, on reste en présence d’un break compact Renault conçu avant tout pour rendre un tas de services alors difficile d’aller jusqu’à la trouver désirable, mais il faut bien avouer que les moqueries sur le look désuet des Mégane Estate I et II paraissent largement éculées au regard des lignes de cette nouvelle mouture. L’auto conserve la face avant de la version berline et le profil s’effile jusqu’à la poupe avec une surface vitrée latérale qui se termine vers l’arrière par une toute petite custode. La ligne de caisse - qui part du galbe des ailes avant jusqu’aux gros optiques de feux arrières - reste haute et confère à l’ensemble une allure suffisamment dynamique pour faire oublier sa fiche technique de break.

Vu de l’arrière, on ne pourra pas manquer ces énormes blocs de feux qui s’étalent presque jusqu’aux roues et qui me paraissent ( avis personnel ) un peu trop envahissants mais leur taille était probablement un mal nécessaire pour garantir cette impression de dynamisme.

Dans l’ensemble, je trouve que cette nouvelle Mégane Estate n’est absolument pas vilaine mais comme toujours pour un produit Renault, cette question sera forcement soumise à un vif débat dans la colonnes des commentaires. En revanche, j’ai beaucoup de mal avec les éléments disponibles en option pour donner un pseudo-look sportif à l’ensemble via un kit carrosserie complet comprenant des bas de caisse plus prononcés, de nouvelles jantes en aluminium de 17 pouces et une calandre retouchée singeant celle de la Mégane Coupé ( voir galerie photo à la suite de l‘article ). Tout ces artifices sur un simple break dCi, je n’arrive personnellement pas à assumer mais au vu de ce que propose par exemple Volkswagen avec ses kits sportifs R-Line, il semblerait qu’il existe réellement une clientèle attirée par ce type de personnalisation.

Intérieur avec radar ( de recul )

L’extérieur fait l’effort d’offrir une présentation dynamique, mais l’intérieur se révèle beaucoup plus froid et triste que celui d’un Scénic court ( aussi passé entre les mains du Blog Auto cette même journée d’essai ) surtout dans la finition complètement noire de notre modèle. En revanche, difficile de trouver quelque chose à redire au niveau de l’ergonomie générale : l’ensemble n’est pas forcement des plus jolis à l’œil mais tout se trouve exactement là où on en a besoin et la finition générale est tout à fait satisfaisante. J’ai toujours une sainte horreur de tout ce plastique moussé disposé de partout mais il s’agit plus d’un blocage psychologique que d’une critique intelligente et constructive.

La Mégane Estate est disponible en cinq finitions différentes ( de l’Authentique jusqu’à la Privilège ) et peut bien évidemment compter sur le désormais incontournable Tom Tom à 490 euros, bien plus agréable que sur la Clio puisqu’il dispose d’une commande disposée via un curseur derrière le levier de vitesse au lieu de la petite zapette vue sur la citadine de la marque au losange.

Derrière, il y a évidemment du coffre. Suffisamment ( 1595 litres au maximum ) pour y placer un tout nouveau Mesta 210 C et son bel ensemble « radar-flash-camera » équipé de la technologie WIFI idéal pour prendre des points aux contrevenants trop pressés, mais les gendarmes au travail pourront toutefois se plaindre d’un plancher qui n’est pas plat lorsque les sièges arrière sont rabattus. De ce coté-là, ils pourront sans doute lui préférer une Peugeot 308 SW au coffre aussi légèrement plus grand avec presque 150 litres supplémentaires. Malgré tout, cette nouvelle Estate sait respecter sa vocation utilitaire lorsque cela s’avère nécessaire et ses dimensions - en légère augmentation depuis la précédente mouture - sont sans doute l’une des explications à ces bonnes aptitudes.

Break de chasse ( aux points )

On peut toujours se permettre de discuter le style de l’auto et de critiquer l’agencement de son habitacle, mais difficile de se plaindre du comportement de la nouvelle Mégane Estate lorsqu’elle est lancée sur les petites routes autour de l’Abbaye de Morgenval. De ce point de vue, elle ne fait que reprendre les spécificités des dernières productions Renault et c'est vraiment là tout sauf un défaut. Tout comme la Mégane classique, son comportement routier n’a jamais été aussi sain et sécurisant. Malgré les kilos en plus et les dimensions en hausse, le roulis est maîtrisé et la direction reste précise en toute circonstances. L’amortissement est aussi convenable bien qu’un tout petit peu trop mou à mon goût.

La voiture de notre essai était équipée du plus gros moteur diesel de la gamme, à savoir le deux litres dCi dans sa variante 160 chevaux combiné à la boite manuelle. Et mine de rien, avec ses 380 Nm de couple disponibles à 2000 tours / minute, ce bloc est quand même un sacré foudre de guerre malgré les plus de 1400 kilos à mouvoir. Les accélérations sont franches et les reprises réellement bonnes, si bien qu’on se retrouve très vite et très facilement dans le grand excès de vitesse ( un comble au volant d’une auto autrefois appelée à jouer le rôle du chasseur de points ). Le maniement de la boite de vitesses et de l’embrayage m’a paru un poil trop rude et pas assez souple, mais je pense que le problème venait peut-être aussi du conducteur un peu endormi après quelques longues sessions passées dans les embouteillages autour de Paris. Au niveau de la consommation, nous sommes parvenus à toujours rester sous les 10 litres avec un comportement très loin de l’éco-conduite.

La note du contribuable

Les tarifs de la nouvelle Mégane Estate s’échelonnent de 19 200 euros - pour le petit bloc essence 1,6 litres essence de 74 chevaux - jusqu’à 29 200 euros pour la version équipée du dCi FAP 150 accouplé à la boite automatique. De quoi en faite une auto légèrement plus abordable ( à motorisation et équipement égaux ) par rapport à sa principale concurrente, la Peugeot 308 SW. Sans doute un bon moyen de faire pencher la balance à la défaveur de l’auto siglée du lion même si cette dernière peut se targuer d’une modularité à peine supérieure et d’un coffre légèrement plus grand.

Et pourquoi pas un Scénic ?

Lors de cet essai, Renault avait organisé une journée scindée en deux parties où nous prenions aussi le volant du nouveau Scénic court équipé du bloc dCi 110. De quoi se demander si Scénic court et Mégane Estate ne seraient pas deux produits en concurrence directe : les deux proposent cinq places et les progrès réalisés en matière de comportement routier sur le monospace sont tels qu’il n’a même plus à rougir face au break. Il est aussi plus agréable à vivre tout en demeurant plus spacieux - coffre excepté, bien évidemment. Au final, le prix sera sans doute un facteur déterminant dans le choix avec en moyenne 2 500 euros de moins sur l’Estate. Pour le reste, l’attachement à bénéficier d’un poste de conduite élevé ( pour ceux qui kiffent l’environnement du monospace ) ou de privilégier à tout prix la tenue de route ( Estate, donc ) devraient définitivement faire la différence.

Conclusion

Ouf, les traumatismes du vieux break Mégane diesel blanc vilement garé derrière la bande d’arrêt d’urgence sont complètement oubliés avec cette nouvelle mouture de l’Estate, qui parvient à se débarrasser de l’image du vieil utilitaire ringard souvent associé aux précédentes moutures de l’Estate. Devenu nettement plus agréable à l’œil ( sans aller jusqu’à l’attirance, n’exagérons quand même pas trop ) il est toujours bâti pour servir de bête de somme civilisée tout en offrant un comportement routier exemplaire. Le choix idéal pour un break compact ? Peut-être, à moins que la nouvelle Golf Variant - disponible dès septembre à un tarif d’entrée qu’on nous annonce très serré - ne parvienne à surprendre tout le monde.

Vidéo de l'essai

http://www.dailymotion.com/swf/video/x9xxgm

Galerie : Essai Mégane Estate

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Pour résumer

Après des autos aussi peu intimidantes que l’Nissan GT-R, il est temps de passer à un véhicule réellement effrayant. Effrayant car au fil des dix années de sa commercialisation, il a probablement affecté la contenance des papiers roses pour des milliers d’automobilistes français, tous traumatisés par la réception d‘un courrier reçu quelques jours après un passage quelque part en France. Sans doute l’avez-vous personnellement déjà croisée, paisiblement parquée le long d’une autoroute ou d’une portion de nationale. Difficile de la remarquer à tous les coups, surtout dans cette livrée blanche ô combien anonyme pour une auto qui resterait simplement banale s’il n’y avait pas ce petit carré de verre disposé sur la partie gauche de son coffre, origine de beaucoup de vos malheurs en même temps que d’un précieux apport budgétaire pour l’administration publique. Elle, c’est la Megane Estate première mouture, utilitaire préféré de la police nationale au début des années 2000 lors de la mise en place de nouveaux contrôles radars menés un peu partout dans notre beau pays. Depuis les terribles exemplaires blancs utilisés par la gendarmerie, deux générations de modèles sont passées et la Megane Estate fait aujourd’hui beaucoup moins peur aux automobilistes maintenant que les forces de l’ordre sont passées à la Focus break et - pour les chauffards les plus têtus - à l’Impreza WRX. Elle se met aussi à soigner son look et veut couper court à toute notion d’utilitaire primaire. La nouvelle Megane Estate vient justement de passer entre nos mains, l’occasion parfaite pour vérifier si l’auto possède bien tout pour vous faire flasher sur elle.

Cedric Pinatel
Rédacteur
Cedric Pinatel

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