Renault : participation moindre dans Nissan mais partenariat industriel accru ?
par Elisabeth Studer

Renault : participation moindre dans Nissan mais partenariat industriel accru ?

Jean-Dominique Senard, président du conseil d'administration de Renault, n'a pas exclu cette semaine une baisse de la participation du constructeur automobile français dans son partenaire japonais Nissan. Un sujet des plus politiques au cœur des relations entre les deux partenaires de l'Alliance.

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Une baisse de participation n'est pas exclue

Interrogé sur une éventuelle réduction de la participation de 43,4% détenue par Renault dans Nissan, Jean Dominique Senard a ainsi affirmé sur France Inter qu'il ne fallait "jamais exclure quoi que ce soit", ajoutant toutefois que cette question n'était "pas le sujet dans l'immédiat".

Ouvrant ainsi la voie à un tel scénario.

Objectif prioritaire : renforcer le partenariat industriel

Jean-Dominique Senard a tenu par ailleurs insisté sur la nécessité de renforcer l'alliance avec Nissan et Mitsubishi « sur l'aspect industriel", ajoutant que le conseil opérationnel de l'Alliance travaillait en ce sens. Ajoutant : « Renault est une entreprise mondiale à racines françaises, et elle le restera, mais elle ne peut pas vivre seule ».

Le nouveau patron de Renault a par ailleurs considéré que s'il n'arrivait pas "à enclencher le plein potentiel de l'Alliance" en 2020, il considérerait cela comme un "échec".

L'actionnariat, un moyen de renforcer industriellement l'Alliance selon l'Etat

Martin Vial, commissaire aux participations de l'Etat, a déclaré parallèlement sur BFM Business que l'objectif était de renforcer industriellement l'alliance. "Le reste, ce sont des moyens", a-t-il ajouté, en réponse à une question sur la perspective d'une fusion entre les deux groupes.

L'Etat français détenait une participation de 15% dans le capital de Renault, sa déclaration est à voir en tant qu'actionnaire.

Renault à la peine actuellement

Cette déclaration de J.D Senard intervient alors que Renault a lancé un avertissement sur résultats la semaine dernière. Il a notamment abaissé sa prévision de chiffre d'affaires pour 2019, s'attendant désormais à un recul entre 3% et 4% par rapport à 2018. Son objectif de marge opérationnelle, devrait avoisiner 5 % selon ses nouvelles prévisions, contre 6% précédemment.

"La rentabilité de cet ensemble [Alliance Renault - Nissan - Mistubishi] est légèrement inférieure à ce que nous avions anticipé il y a quelque temps, c'est pour cela que nous avons préféré le dire au marché", a déclaré sur ce point Jean-Dominique Senard.

Le dossier FCA pas d'actualité

Interrogé sur une éventuelle reprise des négociations avec FCA ( Fiat Chrysler Automobiles), qui ont été abandonnées au printemps dernier, Jean-Dominique Senard a indiqué une nouvelle fois que le sujet n'était pas "sur la table".

"Il ne faut jamais dire jamais mais il faut que les circonstances soient là pour que tout le monde se sente à l'aise avec cette éventualité", a-t-il ajouté.

L'avis de Leblogauto.com

L'accent est mis sur la nécessité de renforcer l'Alliance  sur l'aspect industriel. En terme clair, au delà du volet financier, les constructeurs doivent désormais concrétiser davantage leur partenariat en mettant en œuvre plus de synergie. Histoire de partager les investissements et de lisser les charges … Un enjeu de taille alors que véhicules électriques et nouvelles motorisations nécessitent des budgets très importants.

Renault mettrait désormais les bouchées doubles en vue de faire face à la concurrence et tirer partie de la demande croissante de voitures électriques en Europe en développant de nouveaux modèles, éventuellement avec l’aide de Nissan. C'est ce qu'a récemment laissé entendre Emmanuel Bouvier, directeur commercial de l’activité automobile électrique du groupe automobile français.

Le constructeur français envisage ainsi de produire et commercialiser une nouvelle voiture entièrement électrique, plus grande que la Zoé, qui pourrait concurrencer des modèles comme le modèle 3 de Tesla et le modèle ID3 de Volkswagen. Or, le nouveau modèle pourrait être fabriqué sur une plate-forme commune avec Nissan et le troisième partenaire de l’alliance, Mitsubishi Motors, selon Emmanuel Bouvier.

Parmi les constructeurs du marché de masse, Renault et Nissan ont été parmi les premiers à proposer des véhicules électriques avec les modèles Zoé et Nissan Leaf, sans toutefois bâtir leur modèle sur des composants ou fondements communs importants. Un changement de stratégie pourrait s'avérer désormais plus que nécessaire.

Sources : Reuters, Agefi Dow-Jones

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Pour résumer

Jean-Dominique Senard, président du conseil d'administration de Renault, n'a pas exclu cette semaine une baisse de la participation du constructeur automobile français dans son partenaire japonais Nissan. Un sujet des plus politiques au cœur des relations entre les deux partenaires de l'Alliance.

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