Rupert Stadler, le PDG d'Audi, filiale haut de gamme du groupe VW - dont il était également membre du directoire - vient d'être définitivement remercié, avec effet immédiat.

Le groupe Volkswagen a en effet mis fin au contrat de Rupert Stadler, dans le cadre d’une enquête pénale visant à déterminer s’il était impliqué dans la fraude sur les émissions polluantes du groupe allemand.

"M. Stadler quitte Audi, parce que, en raison de sa détention préventive en cours, il est incapable de remplir ses fonctions de membre du conseil d'administration et souhaite se concentrer sur sa défense", déclare VW dans son communiqué.

A la mi-juin,  les procureurs allemands avaient annoncé avoir ouvert une enquête pour fraude contre Audi, marque du groupe W. Son patron,  Rupert Stadler, figurant tout particulièrement dans le viseur parmi les suspects accusés de manipulation de tests de véhicules, de fraude et de publicité mensongère.

Les choses s'étaient accélérées par la suite. Le 18 juin dernier, Rupert Stadler  avait été placé en détention  dans le cadre du scandale du dieselgate, soupçonné d'interférer dans l'enquête. Il avait été suspendu de ses fonctions dès le lendemain.

Dans l'attente d'une nomination

Abraham Schot, le responsable des ventes d'Audi assure son intérim depuis juin dernier.

A l'heure qu'il est, le constructeur n'a pas nommé  de nouveau président du conseil d'administration d'Audi.

En juillet, Volkswagen a recruté Markus Duesmann, expert en développement et achat de moteurs BMW. Il a alors été présenté comme un successeur potentiel de Stadler, alors que VW était à la recherche d'expertise en matière de moteurs « propres » pour l'aider à sortir du scandale.

Stadler , l'homme qui murmurait à l'oreille de Piech

Stadler a dirigé la direction financière d’Audi pendant quatre ans avant de devenir le dirigeant de la marque en 2007. Il fut le confident et l’assistant du président de VW, Ferdinand Piech, le descendant du clan contrôlant Volkswagen qui fut évincé en 2015.

En mars dernier, 20 membres importants du conseil de surveillance d’Audi recommandaient aux actionnaires d’approuver la nomination de Stadler comme directeur général alors même que les procureurs attaquaient Audi dans le cadre d’une enquête sur l’utilisation de logiciels illicites concernant 80 000 véhicules – VW, Audi et Porsche – aux États-Unis.

Dans une déclaration, le chef par intérim d’Audi, Schot, a remercié Stadler pour ses onze années à la barre de l'entreprise, soulignant que la société avait presque doublé ses ventes durant cette période. Ajoutant que Stadler avait également encouragé le développement des voitures électriques.

Sources : VW, Reuters