Une panne Ionity souligne la fragilité de l'électromobilité
par Thibaut Emme

Une panne Ionity souligne la fragilité de l'électromobilité

Nos confrères de Challenges ont connu une mésaventure avec les bornes Ionity qui montre que l'électromobilité sur longue distance n'est pas une sinécure pour le moment.

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L'électrique, on peut le penser pour les trajets de tous les jours, et pour quelques occasions à 300/400 km. Ou on peut le penser pour des trajets de 800 km ou plus. Dans le deuxième cas, il faut une grosse batterie, lourde et chère, mais aussi une possibilité de recharger de façon plus ou moins rapide. Pour cela, les constructeurs sont passés aux batteries 800 volts et cela permet des puissances de charge importantes, si les bornes suivent.

Et c'est là que le bât blesse. Samedi 23 octobre, Challenges est donc parti pour un test de la Kia EV6, le VE du moment, entre Cannes et Paris. Vu la distance, environ 900 km, et vu l'autonomie qui tourne autour des 500 km, la recharge est obligatoire, au moins deux fois. Quitte à recharger, autant le faire sur une borne Ionity, données pour être les plus rapides en vrai.

Sauf qu'en arrivant aux bornes, il y avait déjà du monde de branché. Rançon de la gloire des VE longue distance et de ces bornes. Nous étions sur un premier weekend de départ en vacances de Toussaints. Outre la patience à avoir pour pouvoir recharger après tout le monde, il faut encore que les bornes fonctionnent. Et visiblement, une panne de serveur a bloqué les pompes à électrons partout en Europe pendant 1h30. L'aventure est à lire chez Challenges.

Le risque de la panne générale

On touche ici une double limite. Car, même en doublant, triplant, ou plus, le nombre de bornes rapides sur les lignes de transhumance, le nombre de VE rattrapera toujours celui des bornes rapides, surtout les jours de grands départs. Et cela coûte cher de déployer ces réseaux rapides. Ainsi, ceux-ci revendent le kWh (ou la minute de charge !) bien plus cher qu'une charge accélérée publique ou surtout une charge à domicile.

Mais, si en plus, un système centralisé peut bloquer toute recharge en Europe, alors il y a aussi un gros souci. On la vu avec les récentes pannes Facebook (souci de BGP) ou OVH (incendie en mars, puis mauvaise configuration d'un routeur aux USA le 13 octobre) que de tels soucis géants peuvent arriver. Si cela met en rade toutes les bornes électrique de telle ou telle marque, c'est un problème. Que se passera-t-il avec un parc VE à 3 millions d'unités (450 000 actuellement) et un weekend de chassé-croisé ? Une guerre civile pour une prise ?

Et cela s'ajoute aux bornes en panne non signalées, ou non réparées (on en connaît certaines en "panne" depuis 2019). Le souci, c'est que l'accès par carte est forcément centralisé. Il faudrait que Ionity et consort pensent à des systèmes secondaires pour ne pas laisser les utilisateurs sur le bord de la route. Certaines bornes, pas les moins chères, se contentent d'un accès par carte bleue simple.

Il faut une sacrée croyance 'et patience) pour se lancer dans l'électromobilité au long cours. L'électromobilité du quotidien, elle, n'a pas ce souci, rechargeant à domicile, souvent en charge lente.

Illustration : Ionity

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Pour résumer

Nos confrères de Challenges ont connu une mésaventure avec les bornes Ionity qui montre que l'électromobilité sur longue distance n'est pas une sinécure pour le moment.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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