Emissions CO2 : record en 2022 mais « moins pire » qu’attendu
par Elisabeth Studer

Emissions CO2 : record en 2022 mais « moins pire » qu’attendu

Les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie ont encore augmenté en 2022, progressant de 0,9% a annoncé jeudi l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Un niveau jamais égalé jusqu’à présent.
Reste une mince raison de satisfaction : le montant s’avère moins élevé que prévu. Et ce, grâce à l’impact positif de l’essor des énergies et technologies vertes, toujours selon l’Agence.

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Niveau record des émissions de CO2

En 2022, les émissions de CO2 dues aux énergies ont crû de 0,9%, pour atteindre le niveau record de plus de 36,8 milliards de tonnes, indique le rapport de l’AIE.

Néanmoins, selon l'Agence, 550 millions de tonnes de CO2 ont aussi été évitées par les infrastructures nouvelles d'énergies bas carbone. En 2022, les renouvelables ont ainsi représenté 90% de la croissance de la production électrique.

En 2021, la hausse annuelle des émissions liés à l'énergie avait atteint 6%, après une année largement impactée par le Covid.

L’essor des VE permet en partie d’éviter une croissance débridée

"Le risque d'une croissance débridée des émissions en raison du recours accru au charbon dans le contexte de crise énergétique, ne s'est pas matérialisé, l'essor des énergies solaire et éolienne, des voitures électriques, de l'efficacité énergétique et d'autres facteurs ayant freiné la montée du CO2", constate ainsi l'AIE dans une analyse basée sur des données nationales publiques.

"Les impacts de la crise de l'énergie n'ont pas généré la croissance massive des émissions que nous redoutions, et ce grâce à la croissance remarquable des renouvelables, des véhicules électriques, des pompes à chaleur et des technologies d'efficacité énergétique. Sans cela, la croissance des émissions de CO2 aurait été près de trois fois supérieure", a commenté le directeur de l'AIE, Fatih Birol.

Recours accru aux énergies fossiles en 2022

En 2022, les émissions ont été alimentées par un recours accru aux énergies fossiles, phénomène lié notamment à la recrudescence d'épisodes climatiques extrêmes ou aux travaux de maintenance opérés sur très grand nombre de réacteurs nucléaires, tout particulièrement en France.

Les émissions générées par la combustion du charbon ont crû quant à elles de 1,6%. Une hausse due à la volonté de l’Asie mais également de l’Europe de remplacer de trouver une alternative au gaz devenu trop cher, suite à l’invasion de l'Ukraine par la Russie.

Les émissions liées au pétrole ont augmenté de 2,5%, demeurant toutefois en-deça des niveaux d’avant la crise du Covid. Cette croissance est générée pour moitié de la reprise du trafic aérien, selon l’AIE.

Hausse importante des émissions en Asie hors Chine

En terme d’implantation géographique, l'Asie hors Chine a vu ses émissions croître de 4,2%, tirées par sa croissance économique. La Chine, toujours soumise quant à elle à des restrictions dues au Covid en 2022, voit ses niveaux d’émission inchangés.

Au sein de l'UE, les émissions ont reculé de 2,5%, grâce à un déploiement record de renouvelables face au retour du charbon. Elles ont augmenté de 0,8% aux Etats-Unis, des températures extrêmes entraînant une forte hausse de la demande énergétique.

Une trajectoire de croissance insoutenable

Les émissions dues à l'énergie (plus des trois quarts du total des gaz à effet de serre) gardent toutefois "une trajectoire de croissance insoutenable», tient néanmoins à alerter l’AIE. Tout en s’inquiétant sur le fait qu’une telle situation alimente le dérèglement du climat, selon un effet boule de neige.

Face à un tel constat, l’Agence appelle à agir plus fortement

"Les émissions issues des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, ndlr) continuent à croître, entravant les efforts visant à répondre aux objectifs climatiques mondiaux", pointe du doigt l’Agence, exhortant les grands groupes concernés à agir.

"Les compagnies internationales et nationales du secteur des énergies fossiles engrangent des revenus record et doivent prendre leur part de responsabilité, en cohérence avec leurs engagements publics à l'égard du climat. Elles doivent revoir leurs stratégies dans le sens d'une réduction réelle de leurs émissions", a-t-elle souligné.

Sources : AFP, AIE/IEA

Le rapport : ici

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Pour résumer

Les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie ont encore augmenté en 2022, progressant de 0,9% a annoncé jeudi l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Un niveau jamais égalé jusqu’à présent.

Reste une mince raison de satisfaction : le montant s’avère moins élevé que prévu. Et ce, grâce à l’impact positif de l’essor des énergies et technologies vertes.

Les émissions dues à l'énergie (plus des trois quarts du total des gaz à effet de serre) gardent toutefois "une trajectoire de croissance insoutenable», tient néanmoins à alerter l’AIE. Tout en s’inquiétant sur le fait qu’une telle situation alimente le dérèglement du climat, selon un effet boule de neige.

"Les compagnies internationales et nationales du secteur des énergies fossiles engrangent des revenus record et doivent prendre leur part de responsabilité, en cohérence avec leurs engagements publics à l'égard du climat. Elles doivent revoir leurs stratégies dans le sens d'une réduction réelle de leurs émissions", souligne l'AIE.

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