Voilà de quoi prendre un sérieux coup de vieux… Cela fait vingt ans qu’est apparu le premier volet de la série Gran Turismo sur la PlayStation première du nom. Alors que la nouvelle itération intitulée Sport se fait toujours attendre, et que sa sortie pour cette année n’est toujours pas actée, voici un petit retour en arrière sur les différents épisodes de la saga.
C’est le 23 décembre 1997 que les joueurs japonais découvrent le titre de Polyphony Digital. Sur le vieux continent, il faudra attendre le 8 mai 1998, et cinq jours plus tard les Etats-Unis sont à leur tour servis. Sous bien des aspects, le nouveau venu vient bouleverser le petit monde jusque-là bien tranquille des jeux de courses.
A la tête du studio Polyphony Digital, se trouve Kazunori Yamauchi, un fanatique invétéré d’automobile, qui supplie depuis plusieurs années Sony de le laisser développer une vraie simulation de conduite. Avant de réussir à convaincre la firme japonaise, Yamauchi et ses équipes ont développé Motor Toon GP 1 et 2, deux jeux dans la veine de Mario Kart, et dont la maniabilité est un avant-goût de celle du futur real driving simulator…
Petit retour en arrière : en 1997, qu’avaient donc les joueurs avides de vitesse à se mettre sous la dent sur la console de Sony ? Pour ne parler que des plus remarquables, ils sont au nombre de trois : V-Rally 97, Porsche Challenge dédié intégralement au Boxster, et le deuxième opus de la série Need For Speed, axé quant à lui sur les supercars.
Dans tous ces jeux, la progression dans un jeu de course se fait de façon extrêmement linéaire ; on choisit un véhicule, éventuellement un championnat quand plusieurs sont disponibles, et on enchaîne les courses pour remporter tous les trophées, avec à la clé une voiture inédite ou un nouveau circuit dans le meilleur des cas.
Avec Gran Turismo, rien de tout cela ; premièrement, il faut passer trois permis différents (B, A et A International) avant de pouvoir participer à l’intégralité des championnats et épreuves disponibles. Ensuite, avec les 10 000 crédits alloués en début de carrière, vient le temps d’acheter sa première voiture. Inutile de dire que les bolides les plus performants comme la Toyota Castrol Supra GT ne seront pas vôtres avant d’avoir passé de longues heures manette en main, le temps de réunir la somme de 500 000 crédits demandée pour leur acquisition. Non, ici on commence avec une Mazda Demio, une Honda Civic 1.4 litres, ou encore une Toyota Supra de troisième génération. D’occasion.
Au niveau des voitures pouvant rejoindre votre garage virtuel, on retrouve bien sûr une très grande majorité de marques japonaises (Honda, Toyota, Nissan,…), mais également quelques constructeurs américains (Chevrolet et Dodge) et européens (Aston Martin et TVR). En tout, ce sont 178 voitures qui sont disponibles, un nombre inédit pour l’époque. Pour replacer ce chiffre dans son contexte, V-Rally 97 proposait dix voitures, quand Need For Speed II n’en comptait que huit.
Les circuits, quant à eux, sont au nombre de onze. La plupart d’entre eux seront repris dans les épisodes suivants, avec plus ou moins de modifications selon les épisodes : ainsi, le circuit Special Stage Route 11 perdra trois virages et plus de 300 mètres de longueur entre le premier et le troisième épisode de la série. A noter également qu’en 2005, l’entreprise de construction japonaise Maeda Corporation a très sérieusement étudié la possibilité de construire une réplique fidèle du tracé de Grand Valley Speedway. Mais les recherches du terrain adéquat se sont avérées vaines…
Autre point important du jeu, l’amélioration de ses montures pour grappiller les quelques dixièmes de secondes séparant parfois la première de la seconde place. De l’échappement à la suspension, tout ou presque peut être amélioré. Il est également possible pour la majorité des voitures de les convertir en véritables voitures de course parées de leurs peintures de guerre.
Niveau sensations de conduite enfin, le jeu introduisait pour la première fois sur un jeu console une certaine notion de réalisme ; en effet, Polyphony Digital a particulièrement travaillé l’aspect technique du jeu, de sorte que le joueur ait l’impression de contrôler une vraie voiture. Dans la pratique, et même si l’on ressent bien la différence entre une traction, une propulsion et une quatre roues motrices, les différentes voitures ont une tendance générale au survirage dès lors qu’on lève le pied de l’accélérateur. Si se remettre à Gran Turismo aujourd’hui peut donc faire sourire face à de vraies simulations comme IRacing ou Assetto Corsa, aucun autre jeu n’arrivait à l’époque à son niveau en matière de gameplay.
Avec 10,85 millions de copies écoulées, cette première mouture reste l’un des plus grands succès de la PlayStation première du nom. Conscient de tenir là une pépite en matière de simulation automobile, Sony renouvela sa confiance dans les équipes de Yamauchi Kazunori pour un deuxième opus, sorti deux ans plus tard. Mais cela fera l’objet d’un autre sujet…
Image de tête : Polyphony Digital
Illustrations : Captures d’écran
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13 Commentaires sur "20 ans déjà : Gran Turismo"
Je ne pensais prendre mon premier coup de vieux sur leblogauto 😉
J’ai moi même pris un gros coup de vieux en me replongeant dans ce premier GT… 😉
Mais de rien, c’est avec plaisir que cet article a été rédigé! Et merci pour les précisions sur Motor Toon GP et la technique! 🙂
Les replays étaient effectivement d’une qualité encore jamais vue, et surtout les angles de caméra étaient particulièrement bien choisis!
Colin Mc Rae, tout comme le premier TOCA Touring Cars restent encore aujourd’hui d’excellents souvenirs de jeunesse!
« (et plus encore dans le mode GT HiFi en haute définition et 60 fps !) »
Le mode GT Hifi n’avait rien de la haute définition visuelle, il s’agissait d’une meilleures finesse de pilotage.
Que de souvenirs que ces jeux!
Ma voiture fétiche était la Mitsubishi Lancer Evo 6, puis 7 🙂
Si le jeu est sorti le 23 décembre 1997, il va falloir attendre jusqu’à la fin de l’année pour atteindre les 20 ans, non ?
Voir même mai 2018 pour l’Europe.
Non ?
J’ai pris l’année de sortie au Japon comme référence, mais vous avez raison, le sujet aurait pu être traité le 8 mai 2018… 😉