Essai Audi A8L: Tout pour L
par Pierrick Rakotoniaina

Essai Audi A8L: Tout pour L

Audi ne fait pas exception, et reconduit la version longue de l'A8 sur la nouvelle mouture du modèle, pour encore mieux coller aux spécificités des marchés visés. En effet, la Chine ou encore la Russie sont des terres désormais adeptes des grandes berlines de luxe, où le constructeur s'attend à voir ses chiffres exploser. Nous nous sommes pliés à la tâche compliquée d'occuper les places avant et arrière du vaisseau amiral de la marque aux Anneaux pour en jauger les qualités.

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Une A4 étirée

Soyons clairs, à première vue il demeurera difficile de différencier une A8 L d’une A8 normale. Toutefois, un œil exercé remarquera les quelques 13 centimètres que gagne la version longue de la berline allemande, au niveau des portes arrière plus grandes. On ne refera pas le débat autour du design pour le moins sobre, qui colle parfaitement aux codes de style de la maison. Car bien qu’Audi fonctionne à coups de chiffres records dans la plupart des segments dans lesquelles la marque est présente, dans celui où combattent les A8 et A8 L, la Mercedes Classe S continue de dominer outrageusement.  Et pourtant, comme pour l’autre rivale allemande BMW Série 7, cette nouvelle A8 affiche encore plus de qualités par rapport à celle qu’elle remplace, qui font  d’elle bien plus qu’une outsider redoutable.

Passons donc directement à l’intérieur, à la place du conducteur. Les sièges affichent un confort que l’on pourrait qualifier finalement de VW, c'est-à-dire un peu dur au premier abord, mais très confortable. Heureusement me direz-vous ! Pour régler sa position, soit vous êtes familier de l’environnement Audi et vous savez tout de suite où trouver les boutons et comment les faire fonctionner, ou vous tâtonnez, ou vous mettez le nez dans la notice. Nous découvrons par exemple que pour ajuster (électriquement) la hauteur de la ceinture, il faut rentrer dans les réglages du siège. Ainsi pour beaucoup de fonctions liées à la conduite, au confort, ou à l’audio, il faudra prendre quelques habitudes.

Une limousine bourrée de technologie

Sur ce point, l’Audi A8 L dispose d’un impressionnant arsenal technologique. Il faudrait quelques chapitres du botin qui sert de manuel pour faire l’inventaire et expliquer chaque fonction. Les réfractaires au tout électronique comme souvent regretteront cette course à l’armement dans ce domaine. Toutefois les accros, dont le profil paradoxalement ne correspond pas forcément à la clientèle touchée par ce véhicule, adoreront. Régulateur de vitesse adapté à l’allure du véhicule qui précède, feux avant à l’éclairage adaptatif, réglage du profil de conduite, GPS avec vision satellite des cartes par Google, réseau wi-fi dans l’habitacle, les incontournables prises Apple, USB et autres slots pour cartes mémoire, disque dur interne etc… J’en passe et sans doute des meilleurs !

Avec tout cela, on en oublierait la conduite, qui finalement nous réduirait presqu’au rôle de passager… même derrière le volant. Beaucoup voient dans les nombreuses assistances, des parasites qui perturberaient la vigilance. En fait, c’est tout à fait le contraire, pour peu que l’on décide de faire confiance à la machine, et qu’on intègre que le maitre à bord reste à tout moment le conducteur. Le régulateur de vitesse adaptif demeure un très bon compagnon pour la sécurité. Lui ne s’endort jamais, et quand bien même il aurait une petite défaillance, il ne vous laissera pas sans vous le signaler d’abord. Le risque de collision par l’arrière (pour la voiture devant vous) se voit donc très nettement réduit.

Et si la meilleure place était à l'arrière?

En dehors de ça, notre modèle 3.0 TFSI de 290 ch se comportait tout à fait comme on l’attend d’une berline de ce standing. Sur autoroute, on se cale à une vitesse de croisière raisonnable, et les bornes défilent dans un silence monacal et un confort royal.  Pour faire simple, au besoin quand on appuie, « ça part » comme en témoignent les chiffres de performances, dont notamment un 0 à 100 abattu en 6.2 secondes. Ce bloc V6 associé à une boite tiptronic… à 8 rapports, vivent très bien ensemble. A tout moment, le conducteur peut bien prendre la main sur les vitesses engagées, mais très franchement cela parait inutile. On note globalement deux types de set up de châssis : un très typé confort, donc tout mou avec quelques mouvements de caisse, ou un  plus dynamique. Toutefois, il reste la possibilité de personnaliser tout cela pour les plus pointus. Au final, pas grand-chose à dire sur la conduite de cette A8 L, les chauffeurs évolueront dans un environnement très agréable.

La distance entre le Hangar-7 à Salzbourg (Autriche) où nous dinions et notre hôtel en Allemagne, représentait environ 200 km. Pour ce voyage, Audi nous proposait de passer à la meilleure place, à l’arrière d’un modèle W12 de 500 ch, conduite par un chauffeur professionnel. Et pour mieux nous glisser dans la peau du client lambda de cette Audi A8 L, le constructeur nous proposa d’y déguster un doux breuvage en provenance de la région de Reims. Avant de vivre cette expérience, je pensais naïvement que boire une coupe de cette boisson alcoolisée à plus de 250 km/h relevait de la mission impossible, sans souiller le cuir. Première remarque, les porte-gobelets dans l’accoudoir central ne sont pas adaptés pour recevoir des flutes. Dommage ! Toutefois, à ma grande surprise, il ne fut pas spécialement difficile de nous servir quelques verres, alors que nous roulions à une allure que l’on jugerait en France au minimum de déraisonnable. Puis, il ne nous restait plus qu’à incliner nos sièges à notre convenance pour allonger nos jambes jusqu’à notre point d’arrivée, que nous pensions beaucoup plus loin… Pour tuer le temps, nous aurions pu naviguer sur internet, grâce à la borne wi-fi dans l’habitacle, mais nous préférions deviser sur les bienfaits de l’existence de ce type de véhicules.

http://www.dailymotion.com/swf/video/xe9lw2

Essai Audi A8L - Test modèle 2010

L'A8L W12 de 500 ch à 146 900 €

Au final, à vivre l’auto n’a pas vraiment de défauts, mais ne se démarque pas non plus par des qualités extraordinaires que n’auraient pas ses concurrentes. Pour les tarifs, rien de plus simple, il suffit d’ajouter 5 400€ aux prix de la version courte. L’A8L démarre donc hors options à 88 150€ écotaxe comprise. Quant à l’A8 L W12, les clients français devront débourser pas moins de 146 900€ pour se la procurer. Si vous cherchez un chauffeur…

Quelques chiffres de notre modèle d’essai:

Moteur: V6 turbocompressé de 290 ch

Couple maxi: 420 Nm

Transmission: Intégrale "Quattro"

Boite de vitesses: Automatique "Tiptronic" à 8 rapports

0 à 100 km/h: 6,2 secondes

Conso mixte: 9.3 litres aux cent kilomètres

Prix : Dès 88 150 €, écotaxe incluse

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Pour résumer

Audi ne fait pas exception, et reconduit la version longue de l'A8 sur la nouvelle mouture du modèle, pour encore mieux coller aux spécificités des marchés visés. En effet, la Chine ou encore la Russie sont des terres désormais adeptes des grandes berlines de luxe, où le constructeur s'attend à voir ses chiffres exploser. Nous nous sommes pliés à la tâche compliquée d'occuper les places avant et arrière du vaisseau amiral de la marque aux Anneaux pour en jauger les qualités.

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