La commission Européenne examinera en Novembre une directive qui vise à augmenter la fiscalité du diesel jugé trop polluant et nocif pour la santé avec pour but de détourner les millions d'utilisateurs Européens de ce carburant. Cette directive prend place dans la lutte de l'Union Européenne contre les émissions de CO2 et de polluants. La conséquence serait, si cette directive est votée, une hausse globale sur toute l'Europe des prix à la pompe pour le diesel qui se retrouverait alors de 8 à 15% plus cher que l'essence.

Un véritable coup de tonnerre pour l'industrie automobile et pétrolière qui verraient alors une tendance lourde prendre fin. D'ailleurs ces derniers n'ont pas tardé à réagir en indiquant les coûts et conséquences qui seront imputés directement sur les consommateurs.

L'industrie automobile est la première à dégainer les arguments chocs puisque la fiscalité avantageuse du diesel est bien souvent le seul argument pour la vente de citadines diesel et qu'un prix à la pompe plus élevé ne permettrait alors plus du tout de rentabiliser un tel achat. Autre argument avancé, la norme Euro6 qui doit entrer en vigueur en 2014 coutera déjà entre 1500 et 2000euros qui pèseront immanquablement sur les achats des véhicules diesel en Europe.

Les constructeurs avancent qu'ils ont un avantage technologique qui les fait dominer le marché diesel mondial à hauteur de 75% environ (et les compétitions d'endurance). D'après les calculs des fabricants, la part du diesel en Europe pourrait alors chuter de 20 points entrainant pour les constructeurs de pointe dans le diesel des conséquences sociales. Il n'est alors pas étonnant de voir l'Allemagne, la France en tête de la grogne, rejoints par la Pologne pour le coup engendré sur les entreprises de fret routier.

Mais l'industrie pétrolière y va aussi de son couplet alarmiste et menaçant. En effet, les raffineries diesel mondiales sont en majorité implantées en Europe et l'actualité sociale aidant (raffinerie de l'étang de Berre par exemple) ils brandissent l'argument sensible des emplois que cette fiscalité supplémentaire ne manquerait pas selon eux de menacer.

Si d'un point de vue pollution et santé, on pourrait se réjouir d'une inversion de la fiscalité des carburants ce qui devrait inverser la proportion des ventes de véhicules essence/diesel et les investissements dans les motorisations plus performantes et économes, il n'en reste pas moins que les rentrées fiscales issues de cette hausse iraient dans la poche de l'Europe et non dans celle des Etats. Ne vaut-il pas mieux alors forcer ces derniers à remonter d'eux-mêmes leur fiscalité sur le diesel?

Toujours est-il que ce n'est pas le premier essai de la commission Européenne d'augmenter la fiscalité sur ce carburant polluant et on peut facilement parier que les pays membres vont peser de tout leur poids pour éviter ou au pire retarder l'entrée en vigueur d'une telle mesure. Ils devraient être rejoints par les transporteurs et par les agriculteurs.

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Source: le Parisien