1,50 € le litre de carburant, l'idée populiste de 40 millions d'automobilistes
par Thibaut Emme

1,50 € le litre de carburant, l'idée populiste de 40 millions d'automobilistes

L'association 40 millions d'automobiliste lance une grande offensive médiatique pour un carburant à 1,50 €/l. Elle en appelle à l'état pour modérer le prix à la pompe. Mais cet appel n'est-il pas un brin populiste et dénué de réalité économique ?

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Avec les tensions au Moyen-Orient, les prix du pétrole ont tendance à remonter, et le prix à la pompe aussi. Aussi pour les automobilistes du quotidien qui n'ont souvent pas d'autre choix que de prendre la voiture, ce prix à la pompe grève fortement leur budget. La "bonne idée" de l'association est donc d'en appeler à l'état pour qu'il modère la fiscalité sur les carburants pour plafonner le prix à la pompe à 1,50 €/l.

Sauf qu'une telle modification de la fiscalité des carburants coûterait des milliards d'euros à l'Etat, donc à nous tous. En effet, il faut compter environ 450 millions d'euros de rentrées fiscales par centime de taxe carburant. Avec un gazole à 1,75 €/l à date, baisser à 1,50 €/l représente un effort de 25 centimes pour l'Etat, et même 35 centimes d'euros pour le SP 95-E10.

Cela donnerait donc de 12 à 16 milliards d'euros qui ne rentreraient pas dans les caisses de l'Etat, sans compter la baisse mécanique de la TVA de 5 à 7 centimes par litre. Un total de 15 à 20 milliards donc pour maintenir un prix à 1,50 €/l qui reviendrait peu ou prou à donner 15 à 20 milliards aux raffineurs et distributeurs.

Militez plutôt pour l'éthanol

Amortir une hausse brusque comme on a connu au démarrage de la guerre en Ukraine c'est une chose. Mais, installer dans le long terme une baisse drastique de la fiscalité en est une autre. Ainsi, cette baisse ne pourrait pas être limitée à quelques semaines ou mois car il parait improbable que le carburant retrouve les 1,35 €/l pour le gazole comme avant la guerre en Ukraine et les tensions internationales.

40 millions d'automobilistes se trompent de combat et n'a visiblement qu'une proposition populiste à proposer. Alors qu'en matière de carburants, il y a des alternatives qui permettent déjà de faire de furieuses économies. Le GPL (gaz de pétrole liquéfié) par exemple ou l'éthanol. Les deux sont sous la barre de 1 €/l et si la consommation augmente légèrement par rapport à du super 95-E10, le gain de près de 1 € par litre compense largement. L'investissement d'un boîtier de conversion à l'éthanol est très vite rentabilisé. Enorme intérêt de l'éthanol, on peut le mélanger avec du SP95, le boîtier s'adapte.

40 millions d'automobilistes pourraient donc militer pour une aide généralisée à l'installation d'un boîtier éthanol. En effet, il existe des aides, mais elles sont régionales et inéquitablement réparties sur le territoire. Une aide nationale réglerait cette disparité. Mais, même en promotionnant l'éthanol ou le GPL, cela fera baisser les rentrées fiscales de l'Etat dans une période où l'Etat cherche à augmenter les rentrées d'argent. Pas simple la gestion d'un budget, n'est-ce pas ?

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Pour résumer

L'association 40 millions d'automobilistes a lancé une pétition pour que l'Etat modère la fiscalité sur les carburants. Le but ? Que gasoil comme essence soient à 1,50 €/l maximum à la pompe. Mais, cela impliquerait entre 15 et 20 milliards d'euros de rentrées fiscales perdues. Ne serait-ce pas un peu trop populiste comme proposition ?

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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