Marques disparues, épisode 30 : De Vecchi & CMN
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De Vecchi et CMN
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par Nicolas Anderbegani

Marques disparues, épisode 30 : De Vecchi & CMN

Si De Vecchi puis CMN ont été d'éphémères constructeurs, à la production très limitée, ils ont eu une certaine importance dans l'histoire de l'automobile, permettant à un immense nom d'y faire ses premiers pas.

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Passion et débrouillardise

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Né en 1878, Giuseppe de Vecchi a fait ses premières armes dans la construction mécanique en suivant une formation au sein de l’atelier Prinetti & Stucchi, à Milan, où il cotoie un certain Ettore Bugatti, qui conçoit un quadricycle à moteur pour l’entreprise avant de décider de voler de ses propres ailes.

Initié à la mécanique de précision par son père, mécanicien d'outillage dans la branche textile, de Vecchi a aussi travaillé dans l’atelier Legnani, une armurerie de Milan et au sein des bicyclettes Bianchi. Coureur cycliste, il jouit aussi d’un bon carnet d’adresses et s’improvise mécanicien de ses pairs qui achètent leurs premières automobiles. Il démonte leurs voitures, les répare, et les modifie, dans un petit atelier qu'il a créé au rez-de-chaussée de sa maison ; en les testant, il apprend l'art et les ficelles de la conduite. De Vecchi se lance à son tour dans l’aventure en 1905, en s’associant à Ettore Strada, un passionné de motos qui apporte les capitaux.

Premières voitures et premières courses

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De Vecchi-Strada est ainsi fondée à Milan et se lance dans la production de motocycles et d’une première voiture, une 10/12 Hp équipée d'un moteur quatre cylindres en ligne 4 litres à double allumage, proposée en châssis nu que et dans une version complète avec double carrosserie de type phaéton. En 1906, à l'occasion de l'Exposition Internationale du Simplon organisée pour célébrer l'ouverture du tunnel ferroviaire, De Vecchi Strada & C. expose à Milan le châssis 10/12 Hp.

La production annuelle est d'environ 25/30 châssis, avec quelques exports jusqu'en Russie. Des renforts arrivent aussi ; Ugo Sivocci, qui a commencé comme chef mécanicien, mais qui est rapidement devenu pilote d'essai, mettant à profit son expérience au volant. Toujours en 1907, arrive de la province de Mantoue, un jeune mécanicien de 19 ans, un certain Antonio Ascari, futur grand champion et père d'Alberto Ascari, futur double champion du monde de F1.

Une nouvelle voiture est prévue pour 1908, la 16/20 Hp "Type A" d'une cylindrée de 2,8 litres,puis une 14/18 Ch proposé avec une transmission par chaîne ou par cardan, et une 24/28 Ch, avec une transmission exclusivement par chaîne, pour des usages plus lourds : les camions et les premiers Omnibus. En 1912, l’actionnariat s’élargit et l’entreprise devient Vecchi & C. Comme bien d’autres, la compétition est indispensable pour se faire connaitre, surtout en ces temps où les petits constructeurs pullulent.

La marque remporte en 1908, la course Padoue – Bovolenta. Cette victoire a créé la réputation de la marque comme la "première voiture italienne capable d'atteindre les 100 km/h".Le plus grand fait d’armes survient en 1914 avec  une deuxième place absolue à la Targa Florio obtenue par une De Vecchi 25/35 Hp 5.7, avec "Gloria" Alberto Marani au volant.

La difficile reconversion d'après-guerre

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1915 est évidemment un tournant, puisque De Vecchi est mobilisé dans l’effort de guerre du royaume d’Italie. Alors que la production de véhicules civils devient secondaire, l’entreprise se spécialise dans la fabrication et le commerce de moteurs pour l'aviation, les voitures, les wagons et les bateaux, prenant le nom d’ Officine Meccaniche De Vecchi SA. La construction de moteurs pour avions sous licence de Colombo (Colombo D110 à 6 cylindres en ligne) pour toute la période de guerre de la Première Guerre mondiale et dans l'immédiat après-guerre revêt une certaine importance.

Mais l'après-guerre est terrible, surtout pour les petites structures. En 1919, De Vecchi est dans une impasse financière suite à la hausse des matières premières et à la chute brutale des commandes militaires.  Il quitte ses fonctions et assure une reprise de la société par un groupe d’investisseurs qui fondent CMN, alias Costruzioni Mecchaniche Nazionali. CMN récupère les installations, les stocks, les véhicules mais surtout des ouvriers particulièrement formés et expérimentés qui travaillent dans deux usines, à Milan et Pontedera. Les voitures sont caractérisées par le moteur De Vecchi et assemblées avec des pièces résiduelles de l'Isotta-Fraschini et un nouveau "badge" sur le radiateur.

Un apprenti nommé Enzo

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Comme c'était la coutume à l'époque, une participation d'entreprise fut proposée à un célèbre pilote, Ugo Sivocci , afin d'obtenir de bons résultats et une notoriété immédiate. La nouvelle CMN poursuit la production de châssis et de voitures à usage civil, se concentrant en fait sur un seul modèle, le bi-bloc 15/20 Hp 2297 cc.

Dans un bar milanais, le Vittorio Emanuele, lieu de rencontre entre pilotes, mécaniciens et chauffeurs, Sivocci rencontre un jeune mécanicien bricoleur, qui fait la navette entre Turin et Milan avec des châssis de reliquats de guerre à reconstruire pour un usage civil. Le jeune homme est un peu découragé et en crise, mais véritablement passionné : il s'appelle Enzo Ferrari. Sivocci se prend d'affection pour lui et l'aide à s'installer à Milan en lui faisant découvrir CMN où on lui propose une place de pilote d'essai puis de pilote.

Les débuts ont eu lieu avec la participation au contre-la-montre Parme - Poggio di Berceto et à la Targa Florio de 1919 avec deux exemplaires du modèle "15/20 HP" en configuration sportive, confiés à Sivocci et Ferrari. L'année suivante, en 1920, CMN commence à faire construire les voitures à l'Officine Toscane di Pontedera qu'elle acquiert ensuite, transférant le site de production à Pontedera pour affiner le moteur 4 cylindres double bloc de 2297 cm³ à soupapes latérales. Quant à Enzo Ferrari, qui a un bon coup de volant, il devient pilote pour Alfa Romeo. L'histoire est en marche.

En 1923, le CNM présente deux nouvelles voitures : la « 25 CV », équipée d'un moteur 6 cylindres en ligne de près de 3 litres de cylindrée, et la « Type 7 », dotée d'un moteur 4 cylindres de 1940 cm³ à soupapes en tête, capable d'atteindre une vitesse maximale de 125 km/h. La production reste toutefois confidentielle et les moyens financiers sont insuffisants. À la fin de la même année, l'entreprise décide d'arrêter la production de voitures et de vendre l'usine à Piaggio .

 

Sources :

Wikipedia italien

fondazionedevecchi.org

ruoteclassiche

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Pour résumer

De Vecchi&Strada puis son successeur CMN n'ont même pas existé une vingtaine d'années, mais au tournant des années 1920, l'entreprise met le pied à l'étrier au jeune Enzo Ferrari. La suite de l'histoire, on la connaît bien !

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