Le Japon freine la Chine dans sa production de puces
par Elisabeth Studer

Le Japon freine la Chine dans sa production de puces

Le gouvernement japonais a annoncé son intention de restreindre les exportations d'équipements de fabrication de semi-conducteurs dans le cadre d'une campagne menée par les États-Unis pour restreindre l'industrie technologique chinoise.
La décision de Tokyo s'aligne sur une forte volonté américaine visant à limiter la capacité de la Chine à fabriquer des puces high-tech. Voilà qui devrait relancer une bataille déjà fort tendue. Voire provoquer de nouvelles pénuries de semi-conducteurs ?

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Le Japon restreint les exportations d’équipements pour fabriquer des semi-conducteurs

Le gouvernement japonais a annoncé son intention de restreindre les exportations de 23 types d'équipements de fabrication de semi-conducteurs, alignant ses contrôles commerciaux sur la technologie, parallèlement à une pression accrue américaine pour limiter la capacité de la Chine à fabriquer des puces de haute technologie.

Le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie a annoncé vendredi dans un communiqué de presse qu'il imposerait des contrôles à l'exportation sur six catégories d'équipements utilisés dans la fabrication de puces, dont le nettoyage, le dépôt, la lithographie et la gravure. Il n'a pas précisé que la Chine était la cible de ces mesures, affirmant que les fabricants d'équipements devront demander une autorisation d'exportation pour toutes les régions.

"Nous assumons notre responsabilité en tant que nation technologique de contribuer à la paix et à la stabilité internationales", a déclaré le ministère, ajoutant que son objectif était d'empêcher que la technologie de pointe ne soit utilisée à des fins militaires.

Une dizaine d’entreprises japonaises concernées

Les restrictions à l'exportation, qui entreront en vigueur en juillet, devraient concerne les équipements fabriqués par une dizaine d'entreprises japonaises, telles que Nikon, Tokyo Electron, Screen Holdings et Advantest. "Nous nous attendons à ce que l'impact sur les entreprises nationales soit limité", a déclaré le ministre japonais de l'Industrie, Yasutoshi Nishimura, lors d'une conférence de presse.

La Chine implicitement visée

 "Nous n'avons pas un pays en particulier en tête avec ces mesures » indique-t-on du côté japonais. Sans leurrer personne …. La décision de Tokyo intervient en effet après que les États-Unis ont imposé en octobre dernier des restrictions radicales sur les exportations d'outils de fabrication de puces vers la Chine, redoutant que Pékin utilise des semi-conducteurs avancés pour renforcer sa puissance militaire. Pour rendre ces restrictions efficaces, Washington a besoin toutefois que le Japon et les Pays-Bas, qui sont les principaux fournisseurs de ces équipements, le rejoignent.

En janvier dernier, le Japon et les Pays-Bas ont convenu de se joindre aux États-Unis pour restreindre les exportations d'équipements de fabrication de puces vers la Chine qui pourraient être utilisés pour fabriquer des puces inférieures à 14 nanomètres, mais n'ont pas annoncé le pacte pour éviter de provoquer Pékin, ont indiqué plusieurs sources.  Tokyo n'a jamais reconnu publiquement qu'il y avait un accord.

Les Pays-Bas annoncent également des restrictions

Dans une lettre adressée au parlement du pays ce mois-ci, le gouvernement néerlandais a également annoncé son intention de restreindre les exportations d'équipements de fabrication de puces. Pour rappel, la société néerlandaise ASML Holding NV domine le marché des systèmes de lithographie utilisés pour créer les minuscules circuits des puces.

La Chine, qui a accusé les États-Unis d'être une "hégémonie technologique" en raison de ses restrictions à l'exportation, a exhorté les Pays-Bas "à ne pas suivre les mesures de contrôle des exportations de certains pays".

Le Japon, qui dominait autrefois la production de puces mais a vu sa part de marché mondiale chuter à environ 10 %, est toujours un fournisseur majeur de machines de fabrication de puces et de matériaux semi-conducteurs. Tokyo Electron et Screen fabriquent environ un cinquième des outils de fabrication de puces dans le monde, tandis que Shin-Etsu Chemical et Sumco produisent la plupart des plaquettes de silicone.

Notre avis, par leblogauto.com

Éviter d’exporter les produits qui permettront de fabriquer les bâtons qui seront utilisés par la suite à nous frapper. Telle est la stratégie des États-Unis et donc désormais du Japon.

La Chine pourrait sauter sur l’occasion pour restreindre ses exportations et provoquer une nouvelle vague de pénurie de semi-conducteurs. Mais au-delà de notre indépendance, il en va désormais de notre sécurité.

SOURCE : REUTERS

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Pour résumer

Le gouvernement japonais a annoncé son intention de restreindre les exportations d'équipements de fabrication de semi-conducteurs dans le cadre d'une campagne menée par les États-Unis pour restreindre l'industrie technologique chinoise.

La décision de Tokyo s'aligne sur une forte volonté américaine visant à limiter la capacité de la Chine à fabriquer des puces high-tech. Voilà qui devrait relancer une bataille déjà fort tendue. Voire provoquer de nouvelles pénuries de semi-conducteurs ?
Reste qu’il en va de nos suprématies et sécurités nationales et de notre indépendance industrielle face à la Chine, de plus en plus d’équipements nécessitant ce type de composants … et plus particulièrement les véhicules électriques et les voitures dotées de fonctionnalités de conduite autonome. Bref, toute l’industrie automobile de demain.

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