En octobre 2017, le petit constructeur d'Alès vivait une passe très difficile. Le nouveau PDG, Zouhir Boudemagh a visiblement la folie des grandeurs et l'argent des nouveaux propriétaires, trois distributeurs automobiles du Moyen-Orient (Nasser International, Al Atlas For Cars et Symex International), part un peu trop vite. Le temps de tout stopper, il est presque déjà trop tard.
Presque. Et heureusement pour cet héritier des artisans français qui de tous temps ont proposé des voitures légères, sympathiques, et un brin nostalgiques. L'ancien DG, Loïc Perois est mis aux manettes mi-octobre 2017 avec pour mission de relancer la machine. Pour cela, il faut faire un audit de l'existant, avoir une direction claire à suivre, et convaincre les investisseurs de mettre la main à la poche.
Retour de la confiance des investisseurs
En mai 2018, il déclarait : "Les difficultés rencontrées quant à la détermination de la stratégie de l’entreprise avaient conduit à un gel de l’activité et des investissements.
Après un premier audit des outils de production et de l’activité par la nouvelle équipe dirigeante, l’actionnaire de référence de PGO, la société SYMEX International a consenti un plan de financement pour l’année 2018. Ce plan, a donné lieu à un premier versement en compte courant d’un montant d’ 1 169 670 €. Il s’échelonnera sur l’année 2018 pour un montant global de 4 200 000 € et permettra à l’entreprise de concevoir de nouvelles perspectives d’avenir". Un investissement conséquent, signe de la confiance dans la nouvelle équipe dirigeante et dans sa vision de l'avenir de PGO.
Bonne route !
9 mois ! 9 mois pour voir enfin les effets concrets du retour "aux fondamentaux". La première voiture à sortir de l'atelier de montage est une Speedster II. Tout un symbole, loin de la controversée Hemera et plus proche de l'esprit de lancement de PGO par les frères Gilles et Olivier Prévôt en 1985.
Sur la photo, Loïc Perois, tout à gauche, est avec son équipe. Fiers de cette nouvelle voiture sortie. Et on peut constater que 3 autres véhicules sont en cours de montage au moins, (une Cévennes rouges, un Speedster II rouge et un noir au fond).
La France, au glorieux passé automobile en terme de "petits" constructeurs, peut s'enorgueillir de compter encore dans ses rangs des passionnés comme PGO, ou comme Secma que nous évoquions l'autre jour (sans oublier les Dangel, Goupil, Aixam, etc.). D'autres tentent de se lancer, malgré un contexte peu favorable comme Frédéric Genty et l'Akylone (la construction du premier prototype est toujours en cours NDLA). Sachons apprécier cette diversité rafraîchissante de l'offre.
Longue vie à PGO.
Illustration : Loïc Perois