Voilà ça y est, c'est officiellement dit et qui plus est devant la presse réunie. Bon, bien sûr, aucun media grand public ne semble en parler ... Pas trop "politiquement correct" en ce moment ..

Renault va continuer à développer ses activités d'ingénierie hors de France pour "accompagner la croissance des ventes à l'international", a expliqué mercredi Jean-Louis Ricaud, directeur général adjoint Ingénierie et Qualité de Renault.

Avouez-tout de même que c'est bien tourné, non ? On aurait pu dire : pour faire face au plongeon de ses ventes sur le marché français, Renault se voit contraint à recourir de manière accrue à la délocalisation de ses activités, mais on ne l'a pas dit ... et on parle bien au contraire d'internationalisation. Retenez ce mot, on risque de nous le "resservir" souvent désormais pour parler de délocalisation.

Renault table sur une progression de ses effectifs d'ingénieurs à l'étranger à 5.000 personnes d'ici 2010 contre 3.000 actuellement, mais l'ingénierie en France qui emploie 12.000 personnes restera stable à même échéance, a indiqué M. Ricaud lors d'une rencontre avec la presse.

En 2009, "plus de 70% de l'ingénierie" sera toujours faite en France, a assuré M. Ricaud. Mais parallèlement "la croissance des centres roumain, coréen, sud-américains accompagne la croissance des ventes à l'international", a-t-il ajouté, en faisant observer qu'en 2009, les ventes de Renault seront réalisées à 80% hors de France et à 40% hors Europe de l'Ouest. Le plan Renault Contrat 2009, lancé en février 2006 prévoit une progression des ventes mondiales de véhicules de 800.000 unités entre 2005 et en 2009.

Ben voyons, justifier les délocalisations par le potentiel du marché local. Renault oublie de dire que pour forcer les ventes de Dacia en Roumanie ... le gouvernement roumain envisage très fortement de taxer les véhicules importés sur le territoire. Officiellement – non, amis roumains ne riez pas – pour lutter contre l'effet de serre et les effets néfastes de la pollution ...

Les centres hors de France sont dédiés à "une ingénierie de réalisation", a expliqué M. Ricaud, tandis que les centres en France sont responsables de "la conception de base" de l'automobile et des moteurs. Voilà qui devrait donc maintenant mieux permettre de définir la répartition des tâches entre Guyancourt et Pitesti en Roumanie ?

"Quand on a défini le produit, on peut le réaliser en Corée, au Mercosur, en Roumanie", a-t-il résumé. Les centres d'ingénierie à l'étranger doivent faire les adaptations industrielles en fonction des particularités du marché et assurer le pilotage des fournisseurs locaux.

La décision d'implanter l'ingénierie à l'étranger répond aussi à "une dimension de coût", a reconnu M. Ricaud. Tiens, je n'y aurai pas pensé ;-). Le coût de l'ingénierie représente plus de 10% d'un véhicule, et pour une voiture à bas coût comme la Logan, ce montant ne peut pas être le même que pour un modèle haut de gamme, a-t-il observé.

Manque de chance pour Renault, votre humble servante a tout de même relevé sur planèterenault les propos de Gérard Détourbet, directeur du programme Logan au journal l'Argus, déclarant que chaque Logan vendue était rentable, et ce partout dans le monde.

"Nous gagnons plus d'argent que ce que nous avions prévu lorsque nous avons décidé de lancer la voiture. Il est vrai que la profitabilité varie selon les sites de production. Elle est très bonne en Roumanie, au Maroc et en Colombie. Elle est très bonne depuis cette année en Russie dans notre nouvelle usine de Moscou. Elle est attendue sur les sites qui viennent juste de démarrer en Inde, en Iran et au Brésil, où nous avons consenti dernièrement des investissements importants", explique-t-il. M. Détourbet souligne par ailleurs que les réseaux gagnent eux aussi de l'argent grâce à Logan, car la distribution du modèle est beaucoup plus simple que celle des autres véhicules.

Pour rappel, Renault a racheté les usines Dacia de Pitesti en 1999 et a annoncé en 2005 qu’un centre technologique correspondant à un investissement de 450 millions d’euros serait construit en Roumanie où seront employés environ 3 000 ingénieurs.

Renault transférera à Titu le processus de fabrication des véhicules des marques Renault ou Dacia, en ce qui concerne la conception  technique. Par ce projet, la Roumanie devient le septième pays européen  dans lequel sont conçues des automobiles.

L'ingénierie, qui emploie 1.500 personnes en Roumanie actuellement passera à 3.000 personnes à la fin 2009, a ainsi confirmé M. Ricaud. Ce chiffre inclut quelque 600 personnes appelées à travailler dans un futur centre d'essais, dont la localisation est encore à l'étude. Les investissements de Renault pour l'ingénierie devraient s'élever au total à une centaine de millions d'euros, selon les estimations du constructeur.

Le même schéma prévaut en Inde, a ajouté le directeur de l'Ingénierie. Renault y a implanté une équipe d'une centaine d'ingénieurs à Nashik, pour y suivre la fabrication de la Logan, qui a débuté cette année en coopération avec le constructeur indien Mahindra. Ces effectifs devraient être portés à 500 personnes à l'échéance 2010 dans un site à déterminer, correspondant à l'entrée en production d'une nouvelle usine à Chennai, avec Mahindra et Nissan, qui ne produira pas que des Logan.

Le site de Corée du sud (Giheung) compte un millier de personnes, un chiffre qui devrait rester stable, et "monte en puissance" dans le dispositif global. Enfin, les sites du Mercosur (Curitiba au Brésil et Cordoba en Argentine) devraient passer de 500 à 700 personnes.

En France, l'ingénierie est répartie sur plusieurs sites: Guyancourt, Villiers-Saint-Frédéric et Rueil, chargés respectivement de la conception des voitures particulières, des véhicules utilitaires et de la mécanique, et des centres d'essais à Aubevoye et Lardy.

Sources : AFP, Planèterenault

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