WEC 2017 : Michelin/Dunlop, toujours plus de performance et de résistance
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par Alain Monnot

WEC 2017 : Michelin/Dunlop, toujours plus de performance et de résistance

Chacun sait bien combien les courses d’endurance sont très souvent conditionnées par la stratégie et les choix retenus pour les pneumatiques. Aussi, avons nous tenu à rencontrer, à Monza lors du Prologue 2017, les éminents représentants des deux manufacturiers Michelin et Dunlop.

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En 2017, tous les concurrents en LMP1 (protos usines) sont en Michelin et tous ceux de LMP2 (protos teams privés) sont en Dunlop. En catégorie GT, la répartition dépend des accords avec les concurrents. Globalement pour ce prologue WEC 2017, Dunlop équipait ainsi 14 autos et Michelin 13.

Pascal Couasnon directeur de Michelin Motorsport

LBA : Pascal Couasnon, nous sommes à l’orée de la saison 2017 qui verra l’application d’une nouvelle réglementation des pneumatiques, que pouvez-vous nous en dire ?

Pascal Couasnon : « Oui, il y a un joli challenge qui nous est proposé puisqu’au bien en prototypes LMP1 qu’en GTPro, on passe de 6 trains à 4 trains de pneus par course de 6 heures. Cette diminution très significative correspond tout à fait dans la philosophie Michelin, que l’on pourrait résumer par : toujours plus de performance avec moins de matière.

Je vous rappelle qu’il y a 3 ans, nous avions déjà diminué la dimension du pneu, il y avait 5 centimètres de moins, ce qui représentait entre 5 et 8 kilos sur chaque voiture et là, nous gagnons encore quelques %. »

Est-ce que Michelin est partie prenante de l’évolution des règlements du WEC ?

« Oui, c’est important que les manufacturiers soient associés parce que une voiture sans pneus ça ne fait rien….des pneus sans voiture non plus d’ailleurs !  Plus sérieusement, il faut bien comprendre quelle est la direction principale souhaitée par les organisateurs. Un manufacturier n’a pas forcément un poids important dans l’affaire, mais il faut se concentrer sur notre domaine d’expertise. Par contre, on tient à participer à l’élaboration de ce règlement pour que tout ça prenne sens et si ça nous pousse dans une direction technique en nous donnant un nouveau challenge, celui-ci doit être utile pour votre voiture ou la mienne, dans 10 ans. »

L’hiver a déjà été profitable en vue de 2017 avec des adaptations pour chaque team partenaire ?

« Oui, cet hiver a été très profitable Pour nous il y avait ce challenge, où l’on disait si l’on va gagner en longévité, est-ce que cela va pénaliser le temps au tour ? Mais je ne veux pas enlever du piment… On va voir mais je peux vous dire que nous étions très satisfaits. Je tiens à féliciter nos ingénieurs parce qu’ils ont sorti des trucs incroyables.

On travaille sur ce que l’on appelle des briques de technologie que l’on met sur étagère et qu’on voit si on peut utiliser ou pas et là, nous en avons deux ou trois, qui normalement devraient parler. »

Vous avez élargi les fourchettes d’utilisation en fonction des températures, de l’humidité ou de la petite pluie par exemple, cela fait partie des fameuses briques ?

« Oui bien sûr, c’est toujours important d’avoir un pneu ‘le plus large’ possible mais il risque d’être moins performant qu’une autre variante. Notre objectif est bien de comprendre par circuit et par voiture comment on étage ces solutions les plus pertinentes possibles, en fonction de la température et de l’abrasivité du circuit. Maintenant il faut tenir compte aussi de la longévité et être capable de faire un double relais. Derrière tout cela il y a de la compréhension mais aussi de la réalisation. Nous avons continué à bien progresser et ça c’est une excellente chose. »

Alors que Pascal Couasnon allait surveiller du coin de l’œil les très belles performances des Toyota squattant le haut des écrans de chronométrage, Jean-Félix Bazelin, responsable de Dunlop Motorsport veillait à l’évolution des chronos  dans le stand Alpine.

LBA : Alors, Jean-Félix Bazelin Dunlop a la mainmise sur les LMP2 ?

Jean-Félix Bazelin : « Dunlop a la mainmise sur le P2, c’est un fait que l’on est en train de constater. Cela n’est pas obligatoirement une volonté de notre partmais on en est très content, bien entendu. C’est comme ça et l’on va essayer d’être à la hauteur des espérances de nos clients. »

Avez-vous développé de nouveaux produits spécifiques pour cette saison 2017 ?

« Alors, effectivement les P2 étant des nouvelles voitures, complétement nouvelles (châssis, moteur...), il était nécessaire de développer une gamme complète de nouveaux pneus. Nous avons même à l’avant des dimensions différentes de ce qu’étaient celles des LMP2 antérieures, la gamme a été complètement refaite.

Cette gamme pour tous les châssis a nécessité un gros du travail avec chaque constructeur. Maintenant il faut trouver la meilleure adaptation à chaque châssis et pour cela, nous avons nos ingénieurs de piste, qui travaillent très fort avec chacun des teams pour adapter le pneu au châssis, le châssis au pneu et l’ensemble à la piste. »

Vous disposez de la même base pour tous les teams et y aura-t-il des évolutions avant le début du championnat ?

« C’est la même base pour tout le monde. Le règlement stipule que nous avons droit à 3 spécifications pour tout le championnat. Par contre, nous sommes tenus de déposer 2 spécifications avant la première course de Silverstone  et la troisième doit être déclarée avant le Mans. Nous avons donc un petit peu de temps pour réagir s’il y avait un problème ici. En fait, nous avons tout  prévu pour n’avoir à faire après ce prologue que des adaptations limitées. »

Notez-vous des différences d’approche entre les teams ?

«  Il n’y a pas de différences d’approche mais on sait bien qu’en sports mécaniques, une petite différence de 1% sur le temps au tour peut vous faire passer de  quatrième à premier, cet écart peut donc être fondamental et avec chaque team nous travaillons pour le meilleur. »

Le règlement a fait évoluer l’allocation de pneus ?

« En P2 ça n’a pas changé, on reste au même nombre de sets pour une course complète, en l’occurrence 7.

Par contre c’est en GT où ça a changé. En P2 nous aurons la même gestion que les années précédentes mais avec des voitures beaucoup plus puissantes, des autos ayant beaucoup plus d’appui. De fait, nous sommes amenés à réétudier toutes ces choses de façon précise. Pour les courses de 6 heures nous sommes obligés de faire des double relais  et pour Le Mans, il peut être intéressant de faire des triples relais, permettant d’économiser le temps passé au stand.

Malgré tout il faut bien savoir qu’en ce début de saison avec des P2 de nouvelle génération, on repart un peu dans l’inconnu. »

Dunlop est également présent en GT ?

« Oui Dunlop est revenu l’an dernier en GTPro avec Aston Martin. Cette année en GTAm nous avons l’Aston Martin et les Porsche. Cela augmente significativement notre effort en GT, c’est un gros challenge pour nous car une Porsche est assez différente d’une Aston, c’est un peu comme si l’on  faisait rouler une Aston Martin en marche arrière. »

On voit bien à travers ces propos des patrons des manufacturiers combien leur rôle est essentiel quant aux performances des autos qu’ils équipent. Pour un team manager, la gestion des pneumatiques conditionne très souvent le résultat de la course. Il était donc important que chaque équipe engrange des données et des références lors de ce prologue, afin de pouvoir ensuite, en course ne pas hésiter dans le choix selon les conditions de piste et/ou de longévité du pneu.

Alain Monnot

Crédit photographique : Alain Monnot, Toyota et DPPI

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Pour résumer

Chacun sait bien combien les courses d’endurance sont très souvent conditionnées par la stratégie et les choix retenus pour les pneumatiques. Aussi, avons nous tenu à rencontrer, à Monza lors du Prologue 2017, les éminents représentants des deux manufacturiers Michelin et Dunlop.

Alain Monnot
Rédacteur
Alain Monnot

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