Projet de fusion Renault - Nissan : intervention de Tokyo ?
Le gouvernement japonais serait directement intervenu sur le projet de fusion entre Renault et Nissan. C'est en tout cas ce qu'affirme le Wall Street Journal.
Le gouvernement japonais serait directement intervenu sur le projet de fusion entre Renault et Nissan. C'est en tout cas ce qu'affirme le Wall Street Journal.
Le gouvernement japonais serait directement intervenu sur le projet de fusion entre Renault et Nissan. C'est en tout cas ce qu'affirme le Wall Street Journal.
Selon le média américain, Tokyo aurait été partie prenante au sein des discussions entre les deux constructeurs en vue d'une éventuelle fusion. Lesquelles ont eu lieu plusieurs mois avant la mise en détention de Carlos Ghosn, soupçonné de malversations financières. Le Wall Street Journal s'appuie sur des déclarations de sources proches des discussions.
Dans un premier temps, les dirigeants de Nissan se seraient tournés vers le ministère japonais de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (METI) pour que ce dernier l'aide à repousser un projet de fusion. Un dossier épineux sur lequel Carlos Ghosn planchait déjà.
Toujours selon les mêmes sources, cette requête était à deux doigts de se retourner contre les patrons de Nissan. Le METI aurait ainsi mis en place un projet en vue de superviser les discussions entre les deux constructeurs. Affichant au final une présence quelque peu encombrante pour Nissan.
Le journal tient souligner qu'il s'agit de la première fois qu'est évoquée l'implication directe du gouvernement japonais dans les discussions sur l'avenir de l'Alliance.
Lors de son premier entretien avec la presse depuis son arrestation, publié le 30 janvier, Carlos Ghosn avait affirmé dit avoir discuté en septembre 2018 avec le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, d'un projet d'intégration des entreprises membres de l'alliance.
Celui qui était encore alors PDG de Nissan examinait les possibilités d'un renforcement des liens avec Renault. Une fusion étant un des scénarios envisageables.
En février 2018, Carlos Ghosn indiquait qu’il fallait « réfléchir au type d’organisation ». Ajoutant avoir accepté d’apporter une réponse à ce sujet au gouvernement français et que cela faisait partie de la feuille de route de son nouveau mandat chez Renault.
Une source de Bercy avait parallèlement assuré que lors d’un entretien téléphonique avec Carlos Ghosn le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait clairement demandé au patron de l’Alliance une « feuille de route » en vue d’une « intégration plus forte entre Renault et Nissan ».
« Nous souhaitons un engagement de Carlos Ghosn à nous présenter un plan stratégique à l’Assemblée des actionnaires (de Renault) mi-juin 2018« , soulignait alors le gouvernement français.
Pour rappel, l’Etat français est le premier actionnaire de Renault, détenant 15,01 % du capital. Nissan détient quant à lui 15 % du constructeur français, sans disposer toutefois de droits de vote.
Renault contrôle pour sa part 43 % de Nissan, constructeur qu’il a sauvé de la faillite il y a près de 20 ans. Nissan possède par ailleurs 34 % de Mitsubishi Motors, troisième partenaire de l’Alliance.
La structure existante fait l’objet de plus en plus de controverses au Japon en raison des solides performances financières de Nissan. Bien que les ventes et les bénéfices de Nissan dépassent généralement ceux de Renault, la société japonaise dispose en effet de beaucoup moins d’influence au sein de l’Alliance.
L’arrestation de Ghosn a de nouveau fait apparaître les ressentiments accumulés depuis des années alors qu’équipes japonaise et française ont alterné succès et confrontations au fil des ans.
Depuis déjà fort longtemps Nissan affiche un mécontentement face au rôle détenu par son partenaire français, qu’il juge démesuré. Saikawa a fait référence à cette sensation de déséquilibre lors de la première conférence de presse qu’il avait convoquée en vue de réagir à l’arrestation de Ghosn.
Sources : AFP, Reuters, Nikkei
Le gouvernement japonais serait directement intervenu sur le projet de fusion entre Renault et Nissan. C'est en tout cas ce qu'affirme le Wall Street Journal.
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