FCA veut aller de l'avant après sa rupture avec Renault
par Le Blog Auto

FCA veut aller de l'avant après sa rupture avec Renault

Le groupe italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA) entend aller de l'avant après la rupture des négociations en vue de fusionner avec le français Renault, mais les pistes semblent relativement limitées.

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"Lorsqu'il devient clair que les conversations sont arrivées à un point au-delà duquel il devient déraisonnable de se rendre, il est nécessaire d'être tout aussi courageux pour les interrompre et revenir aussitôt à l'important travail que nous avons à faire", a déclaré le président de FCA, John Elkann, dans une lettre aux salariés du groupe rendue publique jeudi.

FCA a pointé du doigt l'État français, actionnaire de Renault à hauteur de 15%, après l'échec d'une tentative de fusion entre les deux groupes. "Les conditions politiques" ne sont pas réunies en France pour un tel rapprochement, a-t-il affirmé dans un communiqué.

"La décision d'interrompre le dialogue n'a pas été prise à la légère, mais avec un objectif en tête: la protection des intérêts de notre société et de ceux qui y travaillent", a précisé John Elkann dans son courrier.

Interrogé sur ce dossier dans la journée, le vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio, a estimé que quand la politique "cherche à intervenir dans des procédures économiques, elle n'agit pas toujours correctement".

Une explication rejetée par la France: "la raison pour laquelle ce +deal+ ne s'est pas fait est liée à la préservation de l'alliance entre Renault et Nissan, ça n'a rien à voir (...) avec des interventions politiques", a assuré un responsable du ministère français des Finances.

Les motivations de la rupture, alors que la France affirme avoir simplement demandé un délai de cinq jours, restent toutefois mystérieuses.

L'offre de départ était déjà basse, avec une prime de 10% au-dessus du prix de l'action, alors que l'usage est plutôt de l'ordre de 30 à 50%, relève Gilles Chemla, directeur de recherches au CNRS. Ce spécialiste en gouvernance d'entreprise s'interroge aussi sur les motivations du directeur général de FCA, Mike Manley, de vendre des actions de son groupe pour près de 3,5 millions de dollars, peu après avoir proposé la fusion. "S'il s'attendait à ce que l'offre aboutisse, il n'aurait pas agi ainsi", relève-t-il.

Clauses "très habiles"

FCA est coutumier de coups financiers, comme après l'échec de sa tentative de joint venture avec General Motors, qui lui a rapporté quelque 2 milliards de dollars grâce à des clauses financières "très habiles", explique-t-il.

FCA a évoqué de nouvelles "exigences" de Bercy pour justifier son retrait, un argument que, là encore, Paris nie en bloc.

"Les Français aiment beaucoup commander", avance sur ce point Giuliano Noci, spécialiste de stratégie d'entreprises auprès de l'école polytechnique de Milan.

Et de rappeler les frictions entre Luxottica et Essilor ou les difficultés entre Paris et Rome lors du rachat du chantier naval STX par l'italien Fincantieri.

L'offre de FCA était pourtant "mûrement réfléchie", assure-t-on de source proche du groupe italo-américain, et le retrait de l'offre de fusion n'a rien d'une "tactique" pour mieux renégocier, ajoute cette source, interrogée par l'AFP.

En attendant, FCA "a la force d'aller de l'avant de son côté", assure cette source proche du constructeur. Et "nous avons toujours dit vouloir un rapprochement avec un partenaire éventuel et nous continuerons", ajoute-t-on de même source.

FCA a besoin d'un partenaire qui couvre l'Asie où il est très peu présent et qui consolide ses positions en Europe où le groupe, bien implanté aux Etats-Unis, est moins fort, explique de son côté M. Noci.

Un partenaire potentiel pourrait donc être le groupe chinois Geely, qui a repris Volvo, mais cette hypothèse rencontrerait probablement l'opposition du président américain, Donald Trump, peu disposé envers la Chine, estime quant à lui M. Chemla. Volkswagen en Europe pourrait représenter une alternative, mais un tel rapprochement offre au final peu de synergies, ajoute-t-il.

Reste l'hypothèse d'une reprise des négociations entre Renault et FCA, sous une forme "plus discrète", selon cet expert.

Renault, qui s'est dit déçu après cet échec, n'a d'ailleurs pas fermé la porte à un futur rapprochement.

La fusion aurait créé un groupe de plus de 30 milliards d'euros de valorisation boursière, produisant 8,7 millions de véhicules par an.

Par AFP

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Le groupe italo-américain Fiat Chrysler Automobiles (FCA) entend aller de l'avant après la rupture des négociations en vue de fusionner avec le français Renault, mais les pistes semblent relativement limitées.

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