Spyker jette à nouveau l'éponge faute d'investisseurs
par Nicolas Anderbegani

Spyker jette à nouveau l'éponge faute d'investisseurs

La tumultueuse histoire de Spyker connaît un énième rebondissement. Le dernier ? Pas sûr, car son propriétaire ne désespère pas de relancer la machine...

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Spyker, c'est un petit constructeur néerlandais confidentiel de voitures de sport au design élégant et aux intérieurs inspirés de l'aviation vintage, aussi luxueux que baroques. Une production décalée qui, dans les meilleurs années de la marque, n'a jamais dépassé les quelques dizaines d'exemplaires. Les projets de relance sont visiblement restés lettre morte et son PDG Victor Muller vient de déposer le bilan, quelques semaines après ce lui des filiales Spyker Events et Spyker Services.

Mauvais baisers de Russie ?

Muller avait misé sur investissement massif promis par l'oligarque russe Boris Rotenberg et son partenaire commercial, Michail Pessis, respectivement propriétaires du SMP Racing et de BR Engineering, deux entités bien connues en Endurance, mais cet argent frais n’est jamais arrivé. Muller décrit Spyker comme une «coquille vide», mais a déclaré qu'il ne laisserait pas la faillite le dissuader de chercher des investissements.

Spyker avait confirmé l'année dernière son intention d'élargir sa gamme de produits avec deux supercars et un SUV après la confirmation des nouveaux investisseurs.  Il s'agissait de la C8 Preliator, du SUV D8 Peking-to-Paris et du cabriolet B6 Venator pour 2021. Révélé au salon automobile de Genève 2017, la Preliator devait être alimentée par un moteur V8  5,0 litres Koenigsegg . Le D8 Peking-to-Paris prend ses racines dans le concept D12 (ci-dessus), que Spyker a révélé au salon de l'automobile de Genève 11 ans plus tôt, tandis que le B6 Venator a été révélé en 2013. Parallèlement aux nouveaux modèles, Spyker avait l'intention d'ouvrir son premier magasin international à Monaco en 2021.

Une histoire compliquée

Spyker a connu deux décennies de turbulence depuis sa fondation en 1999, l’entreprise ayant sans doute eu les yeux plus gros que le ventre et fait de mauvais choix stratégiques. Spyker avait investi en F1 fin 2006 en rachetant l’écurie Midland, mais avait du revendre rapidement au bout d’un an à Force India. Tout petit producteur d’automobiles, Spyker a toujours connu des difficultés, qui se sont exacerbées avec le rachat de Saab à General Motors en 2010. Un gros coup marketing qui se transforma en mauvais coup de business plan, causant la perte de la petite marque. Incapable de rendre Saab solvable et d’apporter les capitaux nécessaires, Spyker avait revendu le moribond constructeur suédois à un consortium chinois puis avait fait faillite une première fois en 2014.

La relance effectuée depuis quelques années via des concepts et des projets de nouvelles voitures aura bien du mal à se concrétiser. Mais rien n'est jamais totalement terminé avec Spyker, alors peut-être la réussite aidera-t-elle ce constructeur au demeurant sympathique et imaginatif.

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Pour résumer

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