Droits de douane : l'UE étudierait une baisse plurilatérale
par Elisabeth Studer

Droits de douane : l'UE étudierait une baisse plurilatérale

Face aux menaces américaines sur les taxes automobiles, l'Union tente de s'organiser. Bruxelles mène ainsi à l'heure actuelle une réflexion en vue d'un éventuel accord avec les gouvernements des pays d'où sont issus les principaux constructeurs en vue d'aboutir à un abaissement général des droits de douane.

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Face aux menaces américaines sur les taxes automobiles, l'Union tente de s'organiser. Bruxelles mène ainsi à l'heure actuelle une réflexion en vue d'un éventuel accord avec les gouvernements des pays d'où sont issus les principaux constructeurs en vue d'aboutir à un abaissement général des droits de douane.

Cette démarche intervient dans un contexte extrêmement tendu sous fond de guerre commerciale via menaces et instaurations de taxes. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker doit quant à lui se rendra la dernière semaine de juillet aux Etats-Unis en vue de rencontrer Donald Trump et d'aborder cette épineuse question.

L'entrevue suscite à la fois craintes et espoirs, alors que le Président américain a demandé une enquête au département du commerce  US en vue de déterminer si les importations automobiles européennes constituent une menace de sécurité nationale pour les Etats-Unis. Le cas échéant, l'administration Trump pourrait mettre à exécution sa menace de taxer à 20 % les importations d'automobiles US.

Accord pour une baisse des droits de douane ?

Le « Financial Times » a indiqué cette semaine que la Commission européenne étudiait  la faisabilité d'un vaste accord plurilatéral entre les principaux pays exportateurs de voitures. Objectif : abaisser les droits de douane sur les voitures américaines. Rappelons qu'aux Etats-Unis, les importations de véhicules légers sont taxées à 2,5 % contre 10 % dans l'Union européenne.

Une source liée aux institutions européennes a quant à elle confirmé au journal Les Echos que ce que d'aucuns pourraient nommer un « pacte de non-agression » tarifaire  est "une des options à l'étude, parmi d'autres". Le journal financier précise également que selon ses informations, qu'au delà de l'Union européenne et les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, le Japon, le Mexique et le Canada seraient également concernés. Des contacts étant en cours.

Certains, dans les couloirs de Bruxelles se montrent plus prudents. Reconnaissant que « l'idée flotte dans l'air », ils ajoutant que « rien de concret n'a été arrêté. » Reste que Bruno Le Maire, le ministre français de l'économie accueillera la semaine prochaine son homologue allemand, Peter Altmaier, et le sujet devrait bien évidemment être abordé.

Bruxelles tente d'éviter que Trump porte ses menaces à exécution

Prudente, la Commission européenne ne souhaite pas montrer ses cartes. Elle refuse donc à l'heure actuelle d'infirmer ou de confirmer cette piste.

« Comme nous l'avons déjà dit, nous considérons que la possibilité pour les Etats-Unis d'imposer des droits de douane sur les voitures serait contraire aux règles internationales du commerce et aurait un impact négatif sur les économies européennes, américaine et mondiale. L'UE ne ménagera pas ses efforts pour éviter une telle issue », indique toutefois un porte-parole.

Des constructeurs aux stratégies différentes au sein de l'UE

Reste que le sujet est loin d'être aisé. D'autant plus que les constructeurs des différents pays membres de l'UE développent des stratégies bien différentes.

Les groupes allemands sont positionnés sur les véhicules haut de gamme, leur production est en partie réalisée aux Etats-Unis pour être par la suite réexportée vers l'Europe. Les constructeurs français et italiens sont orientés milieu de gamme.

Au final, estime-t-on à Bruxelles, une baisse des droits de douane risque de se traduire par « une invasion du marché européen » qui devrait mathématiquement pénaliser plus durement la France et l'Italie.

Clause de la nation la plus favorisée

Autre problématique et non des moindres. Devant respecter les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'Union européenne ne peut accorder des droits de douane réduits aux seuls constructeurs américains.

En effet, selon la clause de la nation la plus favorisée, le tarif mis en œuvre dans le cadre des échanges avec les Etats-Unis vaudrait pour tous les constructeurs originaires des pays signataires de ce potentiel accord plurilatéral.

Une contrainte qui pourrait largement faire tousser du côté des constructeurs européens. Les groupes automibiles japonais et coréens s'avèrent quant eux beaucoup plus ouverts avec les Etats-Unis qu'avec l'Union européenne. Tentant d'éviter des représailles tarifaires, ils investissent massivement aux Etats-Unis.

Sources : Les Echos, Financial Times

Crédit Photo : BMW

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Pour résumer

Face aux menaces américaines sur les taxes automobiles, l'Union tente de s'organiser. Bruxelles mène ainsi à l'heure actuelle une réflexion en vue d'un éventuel accord avec les gouvernements des pays d'où sont issus les principaux constructeurs en vue d'aboutir à un abaissement général des droits de douane.

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