Etats Chinois vs constructeurs zombie
par Joest Jonathan Ouaknine

Etats Chinois vs constructeurs zombie

L'état chinois en a marre des constructeurs zombie ! Le ministère de l'industrie et des technologies de l'information (MIIT) a établi une liste de 92 constructeurs qui n'ont quasiment rien produit ces deux dernières années (sans diffuser cette liste.) Ils ont jusqu'au 30 novembre 2017 pour relancer la production. Au-delà, leurs licence de production seront annulées.

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Les constructeurs zombie sont un problème récurrent en Chine. Lorsqu'une marque ferme ses portes, elle est rarement liquidée.

Il y a bien sûr l'héritage socialiste : ne jamais communiquer sur les mauvaises nouvelles, voir les nier (ce qui vaut aussi pour les plans sociaux.) Plus généralement, dans les cultures confucianistes, l'échec est vu comme une honte. Donc il est tabou.

Mais il y a surtout une raison plus terre à terre. Pour produire des voitures, il faut un permis. La bureaucratie chinoises est terrible (Toyota a du patienter 20 ans !) D'où la solution de racheter le permis d'une entreprise disparue. Honda l'a fait avec une ex-joint-venture de Peugeot. Le repreneur n'est même pas obligé de reprendre les murs : Youngman a "acheté" Yun Que (basé à Guizhou) et à implanté une usine à Hangzhou. Ainsi, en conservant un semblant d'activité, l'entreprise liquidée peut espérer revendre sa licence.

Enfin, nombre d'entreprises appartiennent à des fonds d'investissements publics locaux. Pour le délégué local du Parti, masquer une faillite est un moyen de maquiller son bilan.

Ces 10 dernières années, il y a eu de grands mouvements de concentration. De nombreux constructeurs sont restés sur le carreau. On citera Anchi (quelques protos en 2010, puis plus rien) et Youngman-Lotus (qui a officiellement renvoyé tout son personnel fin 2013.) Quant à Meiya, il se contente de promener son pick-up à avant de Range Rover, à intervalles réguliers ! On citera également des marques absorbées par d'autres comme Tongtian (racheté par Jiangnan, lui-même repris par Zotye) ou Hanjiang (fondu dans Gonow, aujourd'hui dans l'orbite de GAC.)

Néanmoins, pour arriver au chiffre de 92, il faut revenir à la définition chinoise de "constructeur automobile". D'une part, chaque site est considéré comme un constructeur. L'usine de DongFeng-Nissan située à Zhengzhou y figure, alors que DongFeng-Nissan poursuit son activité. De plus, parmi les "automobiles", le MIIT inclue les poids-lourd, tracteurs agricoles, autocars et engins de T.P.

Faire du ménage dans les "constructeurs zombie" permettrait d'assainir les statistiques. Accessoirement, en éliminant les marques ayant fait faillite, le MIIT empêcherait la venue de nouveaux entrants.

Néanmoins, c'est une vieille lune. Les potentats locaux freinent des quatre fers. Par le passée, seules quelques constructeurs ont été "nettoyés". Google nous informe que dés 2009, le MIIT prévoyait d'éliminer prochainement les "constructeurs zombie"... Et déjà, à l'époque, il avançait le chiffre de 92 coquilles vides.

Crédit photo : Shanghai Motor Show

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L'état chinois en a marre des constructeurs zombie ! Le ministère de l'industrie et des technologies de l'information (MIIT) a établi une liste de 92 constructeurs qui n'ont quasiment rien produit ces deux dernières années (sans diffuser cette liste.) Ils ont jusqu'au 30 novembre 2017 pour relancer la production. Au-delà, leurs licence de production seront annulées.

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