Les salariés de l’usine de Tesla Allemagne rejoignent en masse le syndicat IG Metall

Les salariés de Tesla  de la Giga Factory du constructeur automobile située à Brandebourg rejoignent désormais en nombre croissant le syndicat IG Metall en raison de préoccupations concernant la santé, la sécurité et le surmenage, a annoncé lundi le syndicat.

Un nombre élevé d’accidents du travail

Le manque de personnel et les mesures de sécurité inadéquates sur le lieu de travail entraînent un nombre élevé d'accidents du travail, et il n'est pas rare qu'environ 30 % des employés soient arrêtés pour maladie, a indiqué le syndicat dans un communiqué.

Lundi, des représentants syndicaux ont rencontré les salariés aux portes de l'usine, sur les quais des gares voisines et à l'intérieur du site en vue de leur distribuer des autocollants indiquant "Ensemble pour un travail sûr et équitable chez Tesla".

Tesla organise une réunion pour discuter des « méthodes douteuses » d’IG Metall

Dimanche soir, les dirigeants de Tesla ont invité leurs équipes à une réunion avec « de la nourriture gratuite et une surprise » pour discuter de la présence d'IG Metall sur le site, déclarant : « Nous voulons parler avec vous et vos équipes des méthodes douteuses et des objectifs réels d'IG. Metall", selon une copie de l'e-mail consultée par Reuters. "La loi donne à tous les travailleurs le droit de s'organiser en syndicat et de le défendre ouvertement sur leur lieu de travail. Cela vaut également chez Tesla dans le Brandebourg", a déclaré de son coté Dirk Schulze d'IG Metall.

Le syndicat a déclaré qu'il ne partageait pas systématiquement le nombre de personnes syndiquées pour une entreprise donnée, mais qu'il a constaté une forte augmentation du nombre de nouveaux membres chez Tesla.

Notre avis, par leblogauto.com

En février 2023, 25 employés de l’usine Tesla de Buffalo aux États-Unis annonçaient leur intention de se syndiquer afin de réclamer de meilleurs salaires, des congés maladie et un allègement des pratiques de surveillance dans l'entreprise. 24 heures plus tard, l'entreprise licenciait 18 salariés , dont un homme à l'origine du mouvement, indiquait l'agence de presse Bloomberg.  

Selon le New York Times, les organisateurs du groupe pro-syndicat (Tesla Workers United) ont alors déposé une plainte auprès du National Labor Relations Board (NLRB), l'agence chargée d'enquêter sur les pratiques illégales dans le monde du travail. Contestant les licenciements, passés au nombre de 37, la plainte soulignait alors  que Tesla avait "licencié des personnes afin de les décourager de se lancer dans une activité syndicale et pour les décourager ». 

En 2022, le NLRB (National Labor Relations Board) avait jugé que Tesla avait violé les droits de ses travailleurs en leur interdisant de porter des insignes pro-syndicaux sur leur lieu de travail.

En 2021, l'agence avait reproché à Tesla d'avoir licencié de manière illicite un employé qui tentait de syndiquer l'usine de Fremont, le principal site de production du constructeur. En 2018, elle avait épinglé Elon Musk pour avoir ouvertement menacé les employés qui voulaient se syndiquer de réduire leurs avantages.

À l'époque, le patron de Tesla avait tweeté : « Rien n'empêche les gens de notre usine automobile d'avoir un syndicat. Ils pourraient le faire demain s'ils le voulaient. Mais pourquoi payer des cotisations syndicales et renoncer à des stock-options ? La sécurité sociale dans l'usine est deux fois meilleur que lorsque l'usine était syndiquée chez United Auto Workers (UAW) et tout le monde bénéficie déjà de soins de santé ».

Le bras de fer entre Elon Musk, Tesla et IGG Metall ne devraient que commencer ….

Sources : Reuters