Scandale du Dieselgate : l'ancien patron d'Audi condamné
Credit Photo - Audi
par Thibaut Emme

Scandale du Dieselgate : l'ancien patron d'Audi condamné

Rupert Stadler, ancien patron d'Audi de 2010 à 2018, a été condamné en Allemagne à 21 mois de prison avec sursis ainsi qu'à une forte amende par le tribunal régional de Munich. Ce sont les soubresauts du Dieselgate.

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Arrêté en 2018 et jugé depuis septembre 2020, Ruper Stadler est enfin fixé sur son sort. L'ancien directeur financier, puis PDG d'Audi, filiale du groupe Volkswagen, était accusé d'avoir eu connaissance des logiciels illégaux à détection de phase de test, installés dans les modèles Diesel de la marque. C'est le cœur du Dieselgate. Il était aussi accusé de n'avoir rien fait pour mettre fin à la pratique.

Stadler a longtemps contesté les faits, avant de reconnaître le tout pour pouvoir négocier avec le Tribunal. Il encourait 10 ans de prison ferme et les soupçons se sont vite transformés en preuves visiblement. Stadler est donc condamné à 21 mois avec sursis. Il échappe à la prison ferme. En revanche, il n'échappe pas à l'amende de 1,1 million d'euros, même s'il a accumulé bien plus durant les années quand Audi performait financièrement avec ses moteurs truqués.

Durant ce procès, Stadler n'était pas seul sur le banc des accusés. On trouvait également Wolfgang Hatz, responsable du développement des moteurs Audi et Porsche, ainsi que Giovanni Pamio, un ingénieur. Ce dernier, licencié par Audi en 2016 a décidé de balancer les petits secrets. Des aveux qui lui valent une mansuétude de la part du Tribunal. Pamio a été condamné à 21 mois avec sursis, mais 50 000 € d'amende. Hatz de son côté écope de 24 mois et 400 000 € d'amende.

Winterkorn, dispensé de procès

Cette mansuétude envers les "repentis" provoque d'ailleurs une indignation en Allemagne. Un gigantesque scandale comme le Dieselgate accouche au final d'une souris. Stadler est le plus haut dirigeant jugé pour le moment et n'ira donc pas en prison (il a fait quelques mois de préventive) grâce à des aveux très tardifs.

Le principal accusé du Dieselgate n'ira d'ailleurs sans doute pas en prison. En effet, le "capo di tutti capi", Martin Winterkorn, qui était le PDG du groupe VW à l'époque des faits, est dispensé de procès pour raison médicale ! Enfin, le procès pourrait avoir lieu si les médecins donnent le feu vert, mais en Allemagne, on craint qu'il échappe au procès tout simplement.

D'autres dirigeants et ex dirigeants seront jugés en 2024 par le tribunal de Brunswick. Mais, en Allemagne, au pénal, les entreprises ne sont pas (encore) jugées. Certains trouvent dommage que le groupe VW échappe ainsi au procès pénal dans son propre pays. Ce Dieselgate fait débat et pourrait faire évoluer la loi vers du pénal pour les personnes morales (entreprises).

Le nouveau scandale des fenêtres thermiques

Cependant, cela ne signifie pas que VW en a fini avec le scandale du Dieselgate. Il y a toujours un volet civil et des indemnisations possibles. Lundi, la cour fédérale allemande a décidé de regarder cette fois les "véhicules équipés de fenêtre thermique". Le dispositif est légèrement différent de celui du Dieselgate, mais aboutit à la même chose : le véhicule émet plus de polluants en condition réelle qu'en condition de tests en laboratoire.

Le dispositif du Dieselgate détectait les conditions de tests avec, par exemple, le capot ouvert, le volant qui ne bouge pas, les portières ouvertes, etc. Le dispositif de fenêtre thermique n'active les systèmes dépolluants que dans la fenêtre thermique et/ou temporelle des tests. C'est un dispositif que beaucoup d'autres constructeurs ont utilisé et qui pourrait relancer un nouveau scandale mondial.

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Pour résumer

L'ancien patron d'Audi a fini par avouer son rôle dans le Dieselgate et échappe ainsi à la prison ferme. Mais il est condamné à 1,1 million d'euros d'amende en plus de 21 mois de prison avec sursis.

Une peine jugée trop clémente en Allemagne qui regrette que les "repentis" bénéficient de tant de mansuétude.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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