Plainte de GM : FCA rejette une accusation nuisible à sa fusion avec PSA
par Elisabeth Studer

Plainte de GM : FCA rejette une accusation nuisible à sa fusion avec PSA

Le président de Fiat Chrysler Automobiles (FCA), dans un scandale de corruption avec le très puissant syndicat automobile américain UAW syndicale, l'affaire pouvant menacer son projet de fusion avec le groupe PSA. 

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Le président de Fiat Chrysler Automobiles (FCA), John Elkann, a catégoriquement rejeté les accusations de General Motors (GM) selon lesquelles le PDG du constructeur italien, Sergio Marchionne – décédé en 2018 - serait impliqué dans un scandale de corruption avec le très puissant syndicat automobile américain UAW syndicale, l'affaire pouvant menacer son projet de fusion avec le groupe PSA. 

Plainte de GM contre FCA

GM allègue que Fiat Chrysler lui a infligé des milliards de dollars de pertes en soudoyant l'UAW en vue d'obtenir des avantages concurrentiels que le syndicat a au contraire refusé à General Motors.

Les versements illicites de Fiat Chrysler auraient début en 2009, période à laquelle les deux constructeurs avaient été sauvés de la faillite par le gouvernement US, jusqu'en 2015, date à laquelle Marchionne aurait conspiré avec l'UAW pour tenter une prise de contrôle de GM.

FCA – officiellement - pas inquiété par la procédure

"Nous ne sommes pas inquiets", a déclaré jeudi John Elkann jeudi, qualifiant la poursuite de "non fondée" durant un événement destiné aux investisseurs à Turin pour Exor, la société holding de la famille Agnelli, fondateur de Fiat.

Le dirigeant s'est dit par ailleurs « déçu par les fausses accusations contre Marchionne », d'autant plus que ce dernier « ne peut pas se défendre », étant décédé en 2018. Laissant ainsi entendre à demi-mots qu'il trouvait un peu trop facile, voire lâche ou irrespectueux d'accuser un défunt.

Elkann, le chef de la famille Agnelli âgé de 43 ans, réagissait à la plainte déposée par GM mercredi pour « racket », accusant Marchionne d'avoir joué un rôle dans une affaire de corruption de longue haleine qui a déjà conduit des dirigeants du secteur automobile et des dirigeants syndicaux en prison.

Un enjeu de taille pour FCA

L'enjeu est de taille : les accusations, si elles étaient avérées, terniraient l'héritage d'un dirigeant crédité d'avoir sauvé Fiat, puis Chrysler pendant 14 ans …. et également la fortune de la famille Agnelli. Il est également à craindre que ces allégations ne viennent compliquer le projet de fusion de Fiat Chrysler avec PSA, laquelle donnerait naissance au quatrième constructeur automobile mondial.

De 6 à 15 milliards de dommages et intérêts pour GM

Le constructeur américain pourrait réclamer au moins 6 milliards de dollars de dommages-intérêts. Compte tenu des poursuites engagées en vertu de la loi fédérale RICO (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act), ce montant pourrait même atteindre 15 milliards de dollars selon les analystes de JPMorgan Chase. Le RICO comporte en effet des dispositions qui permettent aux citoyens d'intenter des actions en dommages-intérêts relativement aux dommages causés à leur entreprise ou à leurs biens. Ces dispositions leur donnent droit à une indemnité correspondant au triple des dommages subis, en plus des frais de justice.

Impact sur la fusion FCA/PSA

Certains analystes considèrent que le procès arrive à un moment très délicat pour FCA qui négocie les termes de la fusion de PSA et une nouvelle convention collective.  C'est loin d'être juste un coup d'épée dans l'eau alors que l’enquête anti-corruption fédérale est en cours.

Fiat Chrysler a déclaré mercredi que GM était en train d'essayer de saper les négociations en cours pour conclure la fusion avec PSA et celles menées avec l'UAW au niveau de la convention collective du secteur automobile.

Le groupe italo-américain a toutefois déclaré jeudi que les discussions avec PSA progressaient bien. Elkann a ajouté qu'il s'attendait à ce qu'un protocole d'accord soit établi d'ici la fin de l'année.

L'UAW se défend ... mais limoge tout de même son patron

Bien que GM ne poursuive pas en justice l'UAW, son action pourrait compromettre ses relations avec le syndicat en diffusant de nouvelles d'allégations d'actes répréhensibles.

Dans un communiqué, l'UAW a nié que les négociations antérieures soient entachées d'irrégularités affirmant qu'il existait «de multiples niveaux de freins et contrepoids» pour assurer leur intégrité.

Quelques heures après avoir répondu à la plainte de GM, le syndicat a annoncé que son conseil exécutif avait engagé des poursuites pour destituer Gary Jones, qui avait succédé à Williams à la présidence de l'UAW l'an dernier. Son avocat a quant lui déclaré que le responsable syndical avait démissionné mercredi.

L'avis de Leblogauto.com

Même si les allégations de GM se trouvent avérées par la suite, il n'en demeure pas moins que cette attaque en justice tombe à un moment crucial pour FCA. Ses négociations avec PSA en vue de concrétiser leur projet de fusion pourraient être fortement impactées. Il se pourrait bien qu'on ne soit qu'au début d'une nouvelle affaire à plusieurs volets.

Sources : Automotive News

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Pour résumer

Le président de Fiat Chrysler Automobiles (FCA), dans un scandale de corruption avec le très puissant syndicat automobile américain UAW syndicale, l'affaire pouvant menacer son projet de fusion avec le groupe PSA. 

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