par Elisabeth Studer

Barre Thomas : plan de départ chez le fournisseur de PSA

L'équipementier automobile La Barre Thomas (ex-CF Gomma) - établissement majeur de la région de Rennes en terme d'emploi - a annoncé mercredi un plan de départs volontaires d'une centaine de salariés.

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L'équipementier automobile La Barre Thomas (ex-CF Gomma) - établissement majeur de la région de Rennes en terme d'emploi - a annoncé mercredi un plan de départs volontaires d'une centaine de salariés.

Les syndicats redoutent le pire, craignant qu'un plan de licenciement ne soit mis rapidement à l'ordre du jour.

L'annonce est d'autant plus dure pour le secteur de l'industrie automobile bretonne que l'entreprise qui compte près de 1.300 salariés, a déjà connu deux plans sociaux en 2006 et 2007, lesquels ont entraîné la suppression d'environ 560 emplois.

Alors que PSA représente 85 % des ventes opérées par le site, l'histoire ne dit pas – encore – comme le constructeur automobile va pouvoir digérer la « réorganisation » opérée par son sous-traitant.

"Lors d'un comité d'entreprise mercredi matin, la direction a annoncé un plan de départs volontaires sans donner de chiffres, mais nous l'estimons à environ 100 départs volontaires", a indiqué Bernard Langevin, délégué CFTC.

"Pour nous, il s'agit d'un prélude à un plan social de 200 à 300 personnes où il y aura des licenciements", a-t-il ajouté ». Un comité d'entreprise doit se tenir à la mi-décembre.

Principales raisons invoquées pour justifier de telles mesures : « une période de sous-activité forte, avec pour le mois de novembre une baisse de chiffre d'affaires de l'ordre de 20% par rapport au mois de novembre l'an dernier". Six jours de chômage partiel sont prévus pour novembre, et sept pour le mois de décembre.

"Nous n'avons annoncé aucun chiffre lors du comité d'entreprise", a confirmé Damien Baudry, directeur des ressources humaines de La Barre Thomas. "Nous ne sommes pas actuellement capables de chiffrer car nous recevons tous les jours des informations de nos clients. On reste prudent", a-t-il poursuivi.

Rester prudent ... joli terme tout de même pour une entreprise qui avait été remise à l'ordre par Xavier Bertrand en personne, outré des méthodes RH employées pour congédier une partie du personnel du site.

En février dernier, une quarantaine de salariés de l’usine de pièces automobiles avaient débrayé pour protester contre la manière “extrêmement brutale” dont la direction procédait aux licenciements prévus dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l'emploi( PSE). La veille, vingt-quatre salariés avaient été interpellés sur leurs postes de travail et accompagnés au service des ressources humaines pour s’entendre signifier leur licenciement et être invités à récupérer leurs affaires avant de quitter l’usine. Selon Bernard Langevin, ces licenciements seraient en outre basés sur des critères de performance et de compétence propres à l’entreprise mais confidentiels qui rendent du coup public le classement des personnes visées.

A noter par ailleurs : à la date du 18 septembre 2008, sur les 158 licenciés qui ont fait appel à la cellule de reclassement, 42 ont retrouvé un contrat à durée indéterminée et 16 ont créé leur entreprise. Trente personnes sont en CDD (dont 16 d'une durée inférieure à six mois), 35 suivent une formation et 33 sont au chômage.

Tous attendent désormais le procès au tribunal de grande instance, le 8 décembre prochain, suite à la procédure judiciaire engagée par la CGT et la CFTC, qui contestent le plan social. Ils estiment en effet que les actionnaires de la Barre-Thomas, le fonds d'investissement Silver point, aurait pu indemniser ou aider les personnes licenciées de manière plus large.

En plus des indemnités de licenciement, l'entreprise aura versé 340 000 € pour financer le plan de sauvegarde de l'emploi (aides à la formation, à la création d'entreprise...), soit en moyenne, 1 100 € par poste supprimé.

La direction ne cesse d'arguer quant à elle que ce plan social était inévitable. « Je ne connais pas aujourd'hui un seul équipementier automobile qui soit en forme olympique. L'administration du travail a d'ailleurs confirmé le motif économique de ce plan », souligne-t-elle.

Petit rappel historique : en décembre 2005, la direction de l'usine CF Gomma de Rennes avait annoncé à ses 2.000 salariés qu'elle avait déposé le bilan. Au mois d’août 2006, l’entreprise avait dû gager une partie de ses stocks pour obtenir des banques un prêt de dix millions d’euros. Mais les problèmes de trésorerie sont apparus au grand jour, quand, début novembre, le paiement des salaires d'octobre s'est effectué avec plusieurs jours de retard.

Après son rachat en 1999, par CF Gomma, l’entité rennaise avait, en effet, dû s’endetter pour acquérir une usine polonaise à Czestochowa qui emploie à présent plus de 1 000 ouvriers.  En 2003, la direction de la Barre-Thomas avait dû en effet, sur demande de la direction du groupe, racheter pour 36 millions d'euros une usine du groupe Gomma située en Pologne. Le directeur financier de la Barre-Thomas aurait été licencié en 2004 pour n'avoir pas voulu cautionner cette opération financière représentant un important transfert d'argent de Rennes vers la direction du groupe. Quelques temps après la direction avait cédé la plus ancienne des deux usines de Czestochowa en Pologne à l’ancien actionnaire italien.

Le 12 juillet 2006, le tribunal de commerce de Nantes a désigné le fonds d'investissements anglo-américain Silver Point comme repreneur de l'usine, comme le souhaitaient les syndicats.

Tel qu'annoncé alors ... l''offre de Silver Point aurait du permettre de garder la totalité des salariés de CF Gomma à Rennes, soit 1.650 personnes. Le nouvel acquéreur est un fonds d'investissement créé en 2002 par Robert O'Shea et Edward Mulé (des anciens de Goldman Sachs). Il pratique l'achat puis la revente de sociétés après restructuration. Le tribunal avait toutefois alors obtenu du nouveau propriétaire qu'il s'engage à ne pas revendre C FGomma avant au moins cinq ans.

Mais dès la reprise de la Branche Thomas en juillet 2006 , la société envisageait néanmoins la nécessité de procèder à un plan de restructuration.

Sources : AFP, Libération, Ouest France

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Pour résumer

L'équipementier automobile La Barre Thomas (ex-CF Gomma) - établissement majeur de la région de Rennes en terme d'emploi - a annoncé mercredi un plan de départs volontaires d'une centaine de salariés.

Elisabeth Studer
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