Dans un marché où les SUV familiaux règnent, le Scenic résiste et fait largement évoluer sa philosophie. Cette quatrième génération de ce modèle phare au Losange se devait de changer de manière significative, pour ne pas lasser ses habitués. Et pourquoi pas faire changer d’avis les adeptes des véhicules surélevés. Défi réussi ? Réponse sur les routes de Gironde.
Style extérieur
Depuis l’arrivée de Laurens Van Den Acker, le style Renault s’est harmonisé avec une identité esthétique désormais reconnaissable sur presque tous les modèles. Le Scenic ne fait évidemment pas exception et on retrouve donc des lignes et formes déjà vues dans le catalogue actuel. A commencer par la large calandre qui encadre le logo surdimensionné. Les feux semblent avoir été empruntés à un Captur, intégrant la technologie de ceux des Kadjar ou Mégane. Les ailes gonflées lui donnent un élan de dynamisme surprenant, souligné par la découpe des vitres et des énormes roues de 20 pouces (même sur les versions d’entrée de gamme).
Ainsi, il sera moins facile de différencier les finitions modestes des plus huppées. Le sept places exhibe un profil et un arrière qui le rapprochent plutôt de l’Espace, c’est ce qui le distingue du plus court qui affiche aussi un hayon plus pentu, sans compter ses centimètres en moins. Il fait largement oublier son prédécesseur, avec lequel il ne partage plus que le nom.
Style intérieur et équipement
D’entrée, on se sent plus à l’aise dans notre Grand Scenic (dispo en cinq et sept places), par rapport au cinq places classique. L’espace aux jambes notamment sur les sièges du second rang offre plus de marge, ce qui n’apparaît pas superflu, nous étant sentis un peu à l’étroit dans le plus court des deux. Quant aux sièges dans le coffre, comme pour beaucoup de véhicules du genre, on ne se voit pas faire autre chose que quelques minutes de trajet, à moins d’être un enfant. Question modularité, toutes les assises s’escamotent dans le plancher d’un simple geste en appuyant sur des boutons dans le coffre.
Plancher plat évidemment, et un volume de chargement allant de 190 à 740 litres environ. En revanche, il faudra user d’huile de coude pour les relever, l’opération se faisant manuellement. Il faut noter qu’en termes d’habitabilité, il ne fait pas mieux que celui qu’il remplace et ne se place pas en tête de sa catégorie. On adore le profond accoudoir qui coulisse entre les sièges, la boite à gants tiroir et les multiples rangements… qui sont autant d’endroits où oublier des tas d’objets, avis aux distraits.
Motorisation
A bord, on se retrouve aussi dans un environnement connu, quand on a essayé une nouvelle Mégane. L’instrumentation demeure la même, et tout s’articule autour du grand écran vertical. Les équipements s’avèrent donc identiques, avec leurs avantages et leurs défauts. La finition laisse à bonne distance l’ancien modèle, et la position de conduite s’éloigne de celle de la camionnette pour se rapprocher de celle d’une berline conventionnelle.
Pour nous accompagner, sous le capot le DCi 160 ch couplé exclusivement à la boite automatique EDC à 6 rapports. Nous voici donc au volant de la déclinaison la plus puissante du catalogue Scenic (en Diesel) ! A allure de sénateur, il fait largement le job, plutôt en douceur en gardant tout le monde à bord dans une quiétude confortable. Cela devient plus discutable quand il s’agira d’augmenter l’allure, ou chargé de plusieurs occupants et bagages. Il risque de s’essouffler et faire preuve d’un peu plus de peine dans les situations qui requièrent de la puissance. Il se montre plutôt silencieux à vitesse stabilisée, ce qui met en avant des bruits parasites à cadence autoroutière.
Sur la route
Et pourtant, son châssis lui permet d’avaler les courbes en contenant assez bien ses mouvements de caisse. On peut donc même le jeter un peu dans les virages, sa stabilité ne s’en retrouvera pas trop gênée. Avec ses énormes roues de 20 pouces, on pouvait s’interroger en passant les bosses, mais étrangement cela ne semble pas avoir vraiment d’incidence. On ne va pas se raconter de bêtises et laisser penser qu’on peut jouer les sportifs en Scenic, mais il n’a rien de désagréable quand il s’agit de l’inscrire en courbe. Pour un véhicule du genre, comparé à certains concurrents à la conduite plus utilitaire. C’est finalement en arrivant en ville que la vie se complique, de par ses dimensions. En outre, là aussi on réalise que les grandes et jolies jantes ne se montrent pas très compatibles avec certains trottoirs au moment de stationner.
Tarif et conclusion
Dans ses versions Diesel, le Grand Scenic s’échangera contre un chèque allant de 26 800 € à 35 800 € hors options pour notre version d’essai. Et même en comparant les équipements disponibles de série, il se place moins cher qu’un Citroën Picasso long, son rival français le plus moderne. Le Renault rend une belle et plutôt bonne copie, remplit bien sa tâche tout en affichant un meilleur style. Face à ce choix alternatif à la horde de SUV et autres crossovers, Renault affiche aujourd’hui le meilleur monospace possible. Reste à voir dans quelle proportion le public suivra.
Crédit photos : le blog auto
+ | Style abouti |
Modularité | |
Agrément de conduite | |
– | Pas mieux que 160 chevaux (pour l’instant) |
Quid du prix des pneus de 20 pouces ? |
Renault Grand Scenic 7 places Dci 160 | |
Moteur | |
Type et implantation | 4 cylindres Diesel Turbo |
Cylindrée (cm3) | 1600 |
Puissance (kW/ch) | 117/160 à 4000 |
Couple (Nm) | 380 à 1750 |
Transmission | |
Roues motrices | Avant |
Boîte de vitesses | Double embrayage à 6 rapports |
Châssis | |
Suspension avant | MacPherson |
Suspension arrière | Essieu de torsion |
Freins | Disques ventilés AV/ Disques arrière |
Jantes et pneus | 195/55R20 |
Performances | |
Vitesse maximale (km/h) | 200 |
0 à 100 km/h (s) | 10,7 |
Consommation | |
Cycle urbain (l/100 km) | 5,3 |
Cycle extra-urbain (l/100 km) | 4,4 |
Cycle mixte (l/100 km) | 4,7 |
CO2 (g/km) | 122 |
Dimensions | |
Longueur (mm) | 4634 |
Largeur (mm) | 1866 |
Hauteur (mm) | 1655 |
Empattement (mm) | 2804 |
Volume de coffre (l) | 190 → 740 |
Réservoir (l) | 53 |
Masse à vide (kg) | 1660 |
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67 Commentaires sur "Essai Renault Grand Scenic DCi 160 ch: Le retour du roi"
Un vrai petit Espace !
Classe et pratique.
Au vu des déconvenues de l’Espace – éreinté par les associations de consommateur pour ses multiples rappels et sa faible qualité, ça n’est pas un compliment !
Oui, il semblerait que Renault soit victime du succès du nouvel Espace en poussant trop rapidement les feux sur la production.
Divers problèmes touchant 5 000 véhicules fabriqués jusqu’au 19 juin 2015.
Le constructeur a lancé une vague d’« opérations techniques spéciales » (OTS) depuis octobre dernier, d’après L’argus.
Renault a dû reporter la commercialisation de la Talisman pour éviter ces désagréments.
Mais c’est le prix du retour au haut de gamme pour Renault ! dans un sens, c’est un très bon signe 😉
Bonne blague, merci
L’important est que Renault ne renoue pas avec ses vieux démons sur ses vaisseaux-amiraux historiques :
Tarder à régler les problèmes de mise au point des Laguna 2 / Vel Satis / Espace 4 début de série.
Les OTS semblent être terminés et tout est reparti dans l’ordre, j’espère que c’est déjà presque de l’histoire ancienne avec que des Espace déverminés en circulation.
Performances
Vitesse maximale (km/h) 200
– Pas mieux que 160 chevaux (pour l’instant)
Faut pas comparer à du « m’as-tu-vu »
Bah 0-100 en presque 11s c’est pas fulgurant du tout…
C’est pour que le BMW Série 2 Gran Tourer 220d puisse justifier son blason de premium avec 7,8 S de 0 à 100 km/h. 😉
On n’est jamais mieux servi que par soi-même, alors BMW se charge de se justifier lui-même…
http://www.challenges.fr/automobile/essais/bmw-214d-active-tourer-95-chevaux-et-petites-economies_8527
20′ la monte de série ? Pour un monoplace ça paraît énorme, Bonjour le côté M as tu vu …
c est toujours en 20″ mais tres etroit
Pour une fois que l’on parle de frime avec un Renault monospace compacte ! 😯
Là… je crois que Renault a vraiment réussi son coup.
Pourquoi dire que c’est du m’as tu vu ? Alors qu’au contraire il ne caricature pas l’ensemble ni la ligne de caisse. Ca évite d’avoir des roues minuscules et ridicules..
Une Renault Scenic m’as tu vu!! hahahaha enorme!! attention a ce que vous ecrivez il y a des gens qui lisent ca debout ca peut etre dangereux….
Une auto prête à charmer les familles et les professionnels!
Avec Mégane break, Scénic court ou long, Kadjar, Koléos, Talisman break ou Espace, il va y avoir le choix!
renault est sur un bonne dynamique. Les ventes sont bonnes, c’est devenu le deuxième constructeur européen. Reste à transformer l’essai de l’électrique. Un tesla à la Française !
Le fait de sortir une telle gamme (on oubliera pas les Alaskan, Twingo et Kwid) en relativement peu de temps (sans parler des Dacia et Alpine) ET en même temps d’avoir osé lancer une gamme de véhicules 100 % électriques est quand même un évènement sans beaucoup de d’équivalence (Chine ?) dans le monde automobile.
Entièrement d’accord avec toi @amiral_sub. 🙂
Bon pour le Tesla à la Française, y’a encore du boulot.
Et pour les moins fortunés, on pourrait même ajouté le Kangoo voir la Clio break et le Captur.
Renault a fait un superbe effort sur le design, un vrai bond en avant, il est très sympa ce Scenic. Je suis beaucoup plus partagé sur l’intérieur, peu chaleureux et assez moche avec la sempiternelle tablette posée à l’arrache et peu intégrée.
Pareil, j’ai tendance à faire de la paréidolie (voir des visages dans des objets un tant soit peu symétriques), et là je vois un gugusse carré bizarre, avec un front de frankenstein, les yeux écarquillés et les dents serrées, et avec une grosse érection. Ôo
Et maintenant je ne vois plus que ça xD