Vietnam: le blues du CKD?
par Joest Jonathan Ouaknine

Vietnam: le blues du CKD?

La mondialisation, c'est dans tous les pays! Ainsi, le Vietnam craint que l'ouverture de ses frontières ne soit fatale à son industrie automobile. La faute à une valeur ajoutée trop faible.

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A l'origine, le Vietnam est un pays rural, très pauvre.

Il n'y a pas d'industries, ni d'infrastructures routières.

Le parc se compose de poids-lourd et surtout, de deux-roues:

Durant les années "00", le pays se développe et un vrai marché de l'automobile apparait.

Pour un pays émergents, l'importation n'apporte que des problèmes: elle ne crée pas d'emploi, aggrave le déficit commercial et signifie une sortie de devises.

Pour y faire face, la bonne vieille solution, c'est le CKD (ou "usines tournevis".)

Les voitures franchissent la frontière en pièces détachées, ce qui leur permet d'éviter les taxes. Elles sont assemblées au Vietnam, dans de petits ateliers.

A court-terme, cela permet de créer quelques emplois non-qualifiés. L'idée étant qu'à terme, le constructeur investisse davantage et transforme son atelier en véritable usine, formant au passage de la main d’œuvre.

Dés 2001, Kia joue le jeu en s'associant avec le négociant Thaco. L'atelier assemble des camions, des autocars et aussi des voitures.

Les autorités se prennent à rêver.

Avtovaz (Lada), Renault, Fiat et même Land Rover... De nombreux dossiers d'implantation d'ateliers de CKD sont ouverts.

Certains équipementiers songent aussi à venir (ce qui ferait augmenter la valeur ajoutée locale.)

En pratique, peu de projets ont abouti.

La faute notamment à une croissance bien inférieure aux prévisions: cette année, il devrait s'y vendre environ 80 000 voitures (contre 120 000 annoncées.)

Quant à la part d'opérations effectuées au Vietnam, elle reste faible. Suzuki a annoncé que sa future unité assemblera des véhicules déjà à 97% achevés. Ca reste donc du CKD.

11 ans après la première Kia assemblée au Vietnam, le bilan est donc décevant.

Le pire est que cette micro-industrie automobile est menacée.

Le Vietnam fait parti de l'Asean, qui lui impose de baisser ses barrières douanières. Condition sine qua none pour qu'il puisse exporter ses propres produits (textiles, jouets...)

La Thaïlande voisine possède nombre de "vraies" usines automobile, avec un main d’œuvre compétente. Les usines de CKD vietnamiennes n'auraient donc plus aucun intérêt. Et le marché local d'être envahi d'importations, comme cette Chevrolet thaïlandaise...

Source:

Auto Vietnam

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