Un tarif de stationnement à la tête du client à Paris
par Thibaut Emme
Soi-disant anti SUV

Un tarif de stationnement à la tête du client à Paris

A partir du 1er janvier 2024, le tarif de stationnement à Paris sera en fonction de plusieurs critères. Les SUV sont officiellement visés, mais tout le monde devrait voir la facture grimper.

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C'est le Conseil de Paris, suivant un voeu de plusieurs élus écologistes, qui a voté une nouvelle loi municipale qui vise les SUV et les "grosses voitures". Quatre critères seront pris en compte pour déterminer les tarifs :

  • La taille
  • Le poids
  • La motorisation
  • La durée de stationnement

Evidemment, le dernier critère est déjà pris en compte et le restera. Plus on reste stationné et plus cela coûte cher. Mais, la nouveauté c'est la possible prise en compte du poids, de la taille et de la motorisation. La grille n'est pas encore établie mais on pressent que les "gros" véhicules thermiques seront visés. En effet, si on ne prend en considération que la taille et le poids, de nombreux véhicules électriques prendraient cher.

Une simple Renault Zoe c'est 1,5 tonne ! 200 kg de plus qu'un Peugeot 3008 "1.2 PureTech 130ch S&S Active Pack" qui est sans doute dans le viseur des responsables parisiens (et de certains zélés dégonfleurs dégonflés NDLA). En ajoutant la motorisation dans l'équation, la Municipalité de Paris devrait donc limiter la casse pour les VE, intrinsèquement plus lourds que les véhicules thermiques équivalents.

Pourtant, le Conseil de Paris estime qu'un véhicule plus lourd est plus polluant. En mettant un prix de stationnement plus élevé, le Conseil estime que cela devrait décourager les possesseurs de ces véhicules d'entrer dans Paris. Une stratégie qui n'a pourtant pas fait ses preuves à Londres. Depuis la mise en place du London congestion charge (ou péage urbain) depuis 2005 n'a pas permis de réduire les embouteillages ni la pollution. Il est à parier que cela ne fonctionnera pas non plus à Paris.

335 millions d'euros de recettes de stationnement en 2022

En revanche, cela devrait permettre à la municipalité d'engranger quelques recettes supplémentaires. En 2022, le stationnement a rapporté 335 millions d'euros à Paris et cela continue de grimper année après année. Cette nouvelle règle ne servira qu'à faire grimper ces recettes.

Le Conseil note, à juste titre, que les particules fines sont surtout émises par l'abrasion des pneus sur la chaussée, mais aussi des freins. Ce faisant, un véhicule lourd émet en moyenne plus de particules. C'est un fait. Mais, les VE sont aussi plus lourds que les VT. Le Conseil de Paris se trouve donc devant une contradiction : privilégier les VE ou privilégier les véhicules légers ? Vous la voyez arriver la solution ? Augmenter pour tout le monde.

Paris n'est pas la première municipalité d'importance à prendre une telle décision. Lyon et bientôt Grenoble feront de même. A chaque fois se pose la question des alternatives. Si certains peuvent basculer vers les transports en commun, de nombreux "banlieusards" aux horaires décalés ou sans TC proche n'auront d'autre solution que de payer plus cher, faute de pouvoir se payer un VE. Les VE, même d'occasion, reste encore trop cher pour de nombreuses personnes qui en prime n'ont qu'un véhicule (voir données INSEE). Quant aux familles qui n'ont qu'un véhicule familial, forcément grand et "lourd", tant pis.

Bref, on attend de voir la nouvelle grille de tarifs de stationnement pour voir véritablement quel véhicule est visé. Pas étonnant que les trottinettes électriques rencontrent un tel succès malgré leur dangerosité.

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Pour résumer

La Mairie de Paris a décidé de changer sa grille de tarification du stationnement. Le but avoué est de punir les véhicules lourds et grands. Mais, la grille prendra aussi en considération la motorisation pour éviter autant que faire se peut de piéger les véhicules électriques pourtant lourds. Ce sera en vigueur au 1er janvier 2024, avec une grille que l'on ne connait pas encore.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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