20 ans déjà : l'incroyable dénouement du RAC Rally
par Nicolas Anderbegani

20 ans déjà : l'incroyable dénouement du RAC Rally

La saison 1998 du championnat du monde des rallyes fut animée par un duel pour le titre entre Tommi Mäkinen et Carlos Sainz. Le premier, déjà double champion sortant (1996-1997), roule pour Mitsubishi tandis que le second, champion en 1990 et 1992, porte les couleurs de Toyota, qui est revenu en force en WRC après son exclusion piteuse de 1995. Seul Colin McRae avec Subaru semblait pouvoir leur contester le championnat, mais sa fin de saison ratée l’écarta de la course au titre.

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A couteaux tirés

Carlos Sainz avait bien débuté la saison avec une victoire solide au Monte-Carlo. Il n’avait remporté qu’une seule autre course, en Nouvelle-Zélande, mais avait fait jouer son expérience avec une belle régularité : 1 seul abandon et 5 secondes places, un peu à la manière de Piquet en 1987. Mäkinen de son côté avait connu un début de saison délicat, avec 1 seule victoire (Suède) et 4 abandons sur les 6 premiers rallyes de la saison ! Mais dans la seconde phase du championnat, le finlandais était revenu comme une balle avec 3 victoires de rang (Finlande, Italie, Australie). Ainsi, à l’entame du RAC Rally, Mäkinen compte 58 points contre 56 à Sainz.

Le début du rallye est survolé par McRae, mais le premier rebondissement se produit dans la 6ème spéciale, lorsque Tommi Mäkinen heurte un bloc de béton sur un freinage trop tardif et une glissade trop appuyée. Le choc lui arrache sa roue arrière droite. Les images sont incroyables : dans des gerbes d’étincelles incessantes, le finlandais continue de rouler de manière spectaculaire sur 3 roues et se fait doubler par Sainz, jusqu’à ce que les forces de l’ordre l’obligent à s’arrêter par sécurité et donc à abandonner (pas de Super Rallye à l’époque !) Sainz peut donc se contenter de la 4ème place pour être titré et la situation paraît encore plus favorable lorsque McRae doit renoncer à son tour sur panne moteur. Quand les journalistes demandent à l’espagnol d’évaluer ses chances, Sainz répond dans une franche rigolade « 99% Sainz, 1% Mäkinen » …

Pour si peu...

Margam Stage, 28e et dernière spéciale. Richard Burns, l’équipier de Mäkinen, caracole en tête du rallye devant les Ford Escort (qui tirent leur révérence, remplacées dès 99 par la Focus) de Juha Kankkunen et Bruno Thiry. Sainz est 4e, avec plus de 2 minutes d’avance sur la Subaru de Grégoire de Mevius. Serein. 500 mètres de l’arrivée. Les caméras filment l’arrivée de la Toyota Corolla de Sainz, à quelques encablures du finish, mais roulant assez lentement. Et soudain, de la fumée sort du capot ! Sainz stoppe la voiture, son équipier Luis Moya sort et se rue sur les extincteurs pour asperger le moteur. Sainz essaie de redémarrer, sous les hurlements et les jurons de Moya qui trépigne et n’en croit pas ses yeux. Rien à faire, la Corolla reste scotchée sur place et fumante. Bruno Thiry passe en trombe avec sa Ford et n’en revient pas quand les journalistes le questionnent à l’arrivée. Après des centaines et des centaines de kilomètres de lutte intense aux quatre coins du globe, Sainz perd le championnat à quelques centaines de mètres de l’arrivée. La Corolla en sera quitte pour une lunette arrière brisée, transpercée par le casque de Luis Moya jeté avec rage.

Et Tommi Mäkinen ? Ce dernier est en train d’être interviewé sur son abandon, valises prêtes, lorsque son portable sonne. A bout du fil, on lui annonce l’incroyable nouvelle. Mäkinen répète ce qu’il entend comme pour mieux y croire : il est bel et bien champion du monde. On n’avait jamais vu un tel dénouement.

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Pour résumer

La saison 1998 du championnat du monde des rallyes fut animée par un duel pour le titre entre Tommi Mäkinen et Carlos Sainz. Le premier, déjà double champion sortant (1996-1997), roule pour Mitsubishi tandis que le second, champion en 1990 et 1992, porte les couleurs de Toyota, qui est revenu en force en WRC après son exclusion piteuse de 1995. Seul Colin McRae avec Subaru semblait pouvoir leur contester le championnat, mais sa fin de saison ratée l’écarta de la course au titre.

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