30 ans déjà : Ferrari 348, la mal-aimée devenue fréquentable
par Nicolas Anderbegani

30 ans déjà : Ferrari 348, la mal-aimée devenue fréquentable

Au salon de Francfort 1989, Ferrari dévoilait sa nouvelle berlinette à moteur V8, la 348, qui remplaçait la 328. Modèle charnière dans l'histoire de la Scuderia, elle fut longtemps le "vilain petit canard" avant de se bonifier avec l'âge.

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Luca di Montezemolo dit de la 348 que c'est "une voiture de merde". Première Ferrari de l'ère post-Commendatore (Ferrari est décédé en 1988), lancée dans un contexte particulier d'effondrement des ventes de Ferrari et de bulle spéculative sur les modèles anciens de Maranello, la 348 occupe une place spéciale dans l'historique de la marque.

Cette berlinette mélange subtilement innovation et tradition. Si son élégante robe signée Pininfarina reprend les archétypes stylistiques du cheval cabré des années 80 - phares escamotables type F40, rainures sur les flancs et feux arrière grillagés inspirés de la Testarossa, affichage des compteurs orange, finition pas très premium... - la 348 séduit par des courbes harmonieuses. Elle abandonne surtout le traditionnel châssis tubulaire pour une structure semi-monocoque qui gagne considérablement en rigidité, y compris sur la version décapotable TS (Spider). Ce modèle dispose d’un châssis en acier embouti, avec un sous-cadre tubulaire en acier séparé pour le moteur, fixé au châssis par des boulons, avec les panneaux de carrosserie soudés et vissés à la structure principale.

La 348 embarque un fabuleux V8 à 90° de 3404 cm3 à injection Bosch, implanté longitudinalement (transversal dans la 328) en position centrale arrière, introduit sur la Mondial quelques mois plus tôt.  Souple et bien rempli à tous les régimes, il doit être sollicité comme un pur-sang et promet à ceux qui le front grimper dans les tours un vrombissement strident délicieux et envoûtant, le tout bien épaulé par une excellente boîte de vitesses à 5 rapports, qui doit cependant bien monter en température pour être utilisée de manière optimale. La 348 n'est pas encore à l'heure de la boîte robotisée (dont la 640 F1 essuie les plâtres en 1989) et arbore la mythique grille métallique en H. Les performances sont donc au rendez-vous avec 300 chevaux à 7200 tr/mn, un couple maxi de 323 Nm à 4200 tr/mn, une vitesse maxi de 275 Km/h et un 1000DA sous la barre des 25". ça ne plaisante pas !

Si le moteur fait l'unanimité, c'est la tenue de route très capricieuse- dangereuse même pour les moins aguerris - qui va écorner l'image de la berlinette. Sortie peut-être avec précipitation, manquant probablement de mise au point sur les premières séries, la 348 est une voiture virile et délicate à conduire, à l'ancienne. Elle a donc encore beaucoup d'ADN des années 70-80, en attendant les révolutions technologiques des années 90. Mais les exigences des clients évoluent et la concurrence, notamment celle de la Honda NSX, met en exergue les défauts de la 348. Dépourvue d'aides à la conduite, avec une direction sans démultiplication très sensible au parasitage des mauvais revêtements et des bosses, c'est une sportive survireuse et potentiellement très piégeuse. Difficile à dompter, elle nécessite à allure soutenue une attention de tous les instants...et de très bonnes bases de pilotage et de contrebraquage ! Elle en dérouta plus d'un et réserva des mauvaises surprises aux conducteurs les moins alertes.

Les 348 GTB et GTS de 1993 rectifieront le tir, avec des suspensions et une répartition des masses corrigées, un rigidité améliorée, une puissance revue à la hausse à 320 chevaux...et au passage une finition plus soignée que les premières séries dont certains éléments faisaient tâche. La GTC, produite à seulement 50 exemplaires et dérivée de la version de course du Challenge, termina en apogée une carrière commencée dans l’opprobre. Bien que l'entretien soi coûteux et exigeant - la norme pour ces générations de Ferrari - la 348 a fini par acquérir un certain capital sympathie, avec une côte qui est restée "raisonnable". La fiabilité du moteur joue en sa faveur et les puristes de la vieille école, peut-être refroidis par la surenchère électronique des sportives modernes, lui trouvent un charme old school. Après tout, une Ferrari reste une Ferrari...

Images : Ferrari

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Au salon de Francfort 1989, Ferrari dévoilait sa nouvelle berlinette à moteur V8, la 348, qui remplaçait la 328. Modèle charnière dans l'histoire de la Scuderia, elle fut longtemps le "vilain petit canard" avant de se bonifier avec l'âge.

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