Super GT 2012-5 : Quintarelli - Yanagida et la GT-R au bout des 1000 km de Suzuka
par Pierre-Laurent Ribault

Super GT 2012-5 : Quintarelli - Yanagida et la GT-R au bout des 1000 km de Suzuka

Pour la première fois depuis quatre ans l’épreuve des 1000 km de Suzuka, connue au Japon comme les Pokka 1000 km du nom du sponsor historique, pouvait revendiquer sa distance traditionnelle, ayant été réduite à 750km puis 500km les années passées. Ce retour à une vraie distance d’endurance a fait des dégâts d’autant que le soleil implacable du mois d’août à Suzuka n’a laissé aucun répit aux concurrents. C’est la Nissan no1 qui l’a emporté, prenant sa revanche sur l’année dernière où Quintarelli-Yanagida avaient terminés seconds. Cette année le team Mola a brillamment dominé les débats pour se replacer dans la course au titre avec cette victoire importante tandis que dans le reste de l’effectif l’attrition a atteint un niveau rarement vu ces dernières années.

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Qualifications

Dès la séance libre il est apparu que la qualification, disputée en trois sections à élimination à la mode F1, allait se jouer entre les Lexus et les Nissan, les HSV-010 étant comme à Sugo à la peine. La Q1 voyait Loïc Duval sur la SC TOM’S no36 assurer le meilleur temps devant Yuji Kunimoto sur la SC Kraft no35 et la première GT-R, la no1 Mola de Ronnie Quintarelli. En Q2 la GT-R avec Masataka Yanagida aux commandes prenait l’avantage devant la Lexus TOM’S et le gardait pour la Q3 sous le pilotage à nouveau de Quintarelli. La Lexus SARD no39 de Hiroaki Ishiura arrachait le second temps grâce à des pneus Michelin très a l’aise sous la chaleur. Le manufacturier français occupait ainsi les deux premières places de la grille. La première Honda, la no17 Keihin, se plaçait à la sixième position de grille mais le mérite en revenait surtout à un Tsukakoshi des grands jours, le jeune natif de Tochigi s’affirmant de plus en plus cette saison comme le meilleur pilote Honda du moment, en monoplace comme en GT.

Chez les GT300, nouvellement adoubées pour participer à l’Asian Le Mans Series, la vedette était l’Aston Martin Vantage GT3 Triple A no66 qui dominait insolemment les trois séances devant une étonnante CR-Z qui n’en est qu’à sa seconde sortie mais parait déjà très affûtée. Le public appréciait également la bonne tenue des autres japonaises comme la GT-R GT3 no3 fraîchement couronnée de succès à Sugo et la Subaru BR-Z no61, enfin aux avant-postes après une première demi-saison laborieuse. Coup de théâtre en fin d’après-midi lorsque les commissaires annonçaient l’annulation des temps de l’Aston Martin pour cause de réservoir non conforme, ce qui étonnait fort l’écurie qui n’avait pas touché à cet élément depuis la réception de l’auto... Mais le règlement est le règlement et l’Aston Martin V12 devait partir du fond de la grille.

Course GT500

La chaleur était violente à 13h lorsque les voitures entamaient le tour de formation. Avec 1000 km au programme, inutile de prendre de risque au départ et tout se passait sans encombre jusqu’au 9ème tour où Loïc Duval se retrouvait en tête à queue dans le virage no2 suite à l’éclatement de son pneu arrière droit, le premier d’une épidemie qui allait avoir des conséquences dramatiques tout au long de l’épreuve. Le Français faisait un tour au ralenti mais abandonnait à son retour au stand.

Quintarelli sur la GT-R no1 maintenait une avance confortable sur la Lexus no39 qui voyait elle revenir la GT-R Calsonic no12 de JP de Oliveira. Le pilote brésilien passait la SC430 et se retrouvait second à l’issue de la première séquence de ravitaillements avancée par rapport au planning a cause d’une piste particulièrement destructrice pour les pneus. La combinaison du resurfaçage de la partie ouest du circuit et de la chaleur intense (jusqu’à 52 degrés sur la piste) permettait des temps au tour impressionnants mais constituait un challenge pour les manufacturiers, le plus touché étant Bridgestone dont une bonne partie des clients a souffert de crevaisons et d’éclatements impromptus. La SC no6, alors quatrième, devait ainsi abandonner à la suite de l’éclatement de son pneu avant avant qu’une mésaventure similaire ne touche les Honda no8 et 18, puis 17.

Alors que l’on atteignait le quart de l’épreuve, la course connaissait un rebondissement d’importance lorsque Yanagida sur la voiture de tête se voyait fermer la porte par une GT300 et la percutait. Le pilote de la GT-R devait d’urgence rentrer au stand pour vérification et repartait en 7ème position, laissant la tête à une autre GT-R, la no12 Calsonic. Mais Yanagida ne s’affolait pas et refaisait patiemment son retard, aidé par un premier safety car suite à l’accrochage entre la Honda no8 et la Mercedes SLS no52 envoyée violemment dans les rails de sécurité à l’entrée de l’épingle. Le pilote, Haruki Kurosawa, sonné, était évacué en hélico mais ne souffrait d’aucune blessure au final.

Au fur et à mesure des arrêts la course devenait la propriété des Nissan GT-R qui occupaient pendant un long moment les quatre premières positions, la no1 ayant repris sa place devant, mais à l’approche de l’arrivée un nouvel événement allait remettre les choses à plat : le pneu arrière droit de la HSV-010 no17 de Koudai Tsukakoshi éclatait (pour la seconde fois !) à la sortie du 130R et la voiture partait à pleine vitesse se fracasser contre les barrières en une effrayante toupie et y perdant l’essentiel de l’avant et de l’arrière. Comme précédemment le pilote y gagnait une évacuation par hélicoptère pour vérification, heureusement sans conséquences, et le safety car rentrait en piste à nouveau.

Lors du redémarrage la Lexus no36 des jeunes Caldarelli et Kunimoto partait à la chasse de la meute de GT-R et les passaient pour se retrouver seconde sous le drapeau devant la GT-R no24 de Wirdheim-Yasuda dont c’est le meilleur résultat depuis des lustres.

Course GT300

Malgré sa disqualification aux essais, l’Aston Martin no66 de Hoshino-Yoshimoto était clairement la plus rapide du lot et les premiers tours étaient l’occasion pour les spectateurs d’assister à son hallucinante remontée depuis la dernière place jusqu’à la tête de l’épreuve en moins de 20 tours. Connaissant les performances de la voiture, les adversaires de celle-ci avaient opté pour des stratégies risquées et la BMW Hatsune Miku no0 comme la Subaru BRZ no61 en furent victimes, tombant en panne d’essence pour avoir tenté de gagner un arrêt par rapport à la voiture de tête.

La seule à pouvoir garder un espoir jusqu’à la fin de l’épreuve était la GT-R GT3 no3 qui à la faveur des safety cars et d’ennuis moteur de l’Aston en fin de course aurait pu peut-être revenir mais Sekiguchi héritait d’un stop and go tardif pour dépassement sous drapeaux jaunes qui empêchait la réalisation de ce scénario.

La GT-R termine donc seconde devant la régulière Lamborghini Monepa no88 qui obtient son second podium consécutif. Belle prestation également de l’Audi no21 de Tsuzuki-Allemann renforcés pour cette course par le pigiste de luxe Richard Lyons auteur d’une course remarquable, malheureusement terminée par un abandon en vue de l’arrivée alors que le podium était possible.

Au championnat, les gros points de Suzuka changent la physionomie des deux classements. Quintarelli-Yanagida reviennent à quelques points des leaders Tachikawa-Hirate en GT500 et Hoshino-Yoshimoto prennent la tête en GT300 où les cinq premiers se tiennent en sept petits points.

La série revient les 8 et 9 septembre à Fuji pour la prochaine épreuve qui contrairement à celle de Suzuka sera un sprint de 300 km.

Classement

Pokka GT 1000 km race, les 18 et 19 août 2012

1. 1 REITO MOLA GT-R Masataka Yanagida/Ronnie Quintarelli

2. 35 KeePer Kraft SC430 Yuji Kunimoto/Andrea Caldarelli

3. 24 D’station ADVAN GT-R Hironobu Yasuda/Bjorn Wirdheim

4. 12 CALSONIC IMPUL GT-R Tsugio Matsuda/Joao Paolo de Oliveira

5. 23 MOTUL AUTECH GT-R Satoshi Motoyama/Michael Krumm

6. 19 WedsSport ADVAN SC430 Seiji Ara/André Couto

7. 8 ARTA HSV-010 Ralph Firman/Takashi Kobayashi

8. 18 weider HSV-010 Takashi Kogure/Carlo Van Dam

9. 38 ZENT CERUMO SC430 Yuji Tachikawa/Kohei Hirate

10. 17 KEIHIN HSV-010 Toshihiro Kaneishi/Koudai Tsukakoshi

Championnat GT500

1. 38 Yuji Tachikawa/Kohei Hirate 47 pts

2. 1 Masataka Yanagida/Ronnie Quintarelli 43 pts

3. 39 Juichi Wakisaka/Hiroaki Ishiura 38 pts

4. 100 Takuya Izawa/Naoki Yamamoto 38 pts

5. 18 Takashi Kogure/Carlo Van Dam 34 pts

Championnat GT300

1. Hiroshi Yoshimoto/Kazuki Hoshino 47 pts

2. Yuhi Sekiguchi/Katsumasa Chiyo 46 pts

3. 11 Tetsuya Tanaka/Katsuyuki Hiranaka 43 pts

4. 33 Masami Kageyama/Tomonobu Fujii 40 pts

5. 911 Kyosuke Mineo/Naoki Yokomizo 39 pts

Crédit photos : Yuji Shimizu/le blog auto (1,3,4,6,12) PLR/leblogauto (2,5,7,8,9,10,11)

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Pour résumer

Pour la première fois depuis quatre ans l’épreuve des 1000 km de Suzuka, connue au Japon comme les Pokka 1000 km du nom du sponsor historique, pouvait revendiquer sa distance traditionnelle, ayant été réduite à 750km puis 500km les années passées. Ce retour à une vraie distance d’endurance a fait des dégâts d’autant que le soleil implacable du mois d’août à Suzuka n’a laissé aucun répit aux concurrents. C’est la Nissan no1 qui l’a emporté, prenant sa revanche sur l’année dernière où Quintarelli-Yanagida avaient terminés seconds. Cette année le team Mola a brillamment dominé les débats pour se replacer dans la course au titre avec cette victoire importante tandis que dans le reste de l’effectif l’attrition a atteint un niveau rarement vu ces dernières années.

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