Les véhicules électriques encore plus taxés en Wallonie
par Thibaut Emme

Les véhicules électriques encore plus taxés en Wallonie

C'était un projet depuis l'été dernier. C'est désormais officiel, la Wallonie va taxer les véhicules électriques en fonction de leur poids. Certains craignent que cela ralentissent la transition dite écologique.

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Concrètement, le gouvernement wallon (Belgique) décide de mettre en place une taxe en fonction du poids des véhicules. Cette taxe part d'un bon sentiment : favoriser les véhicules les plus légers, qui sont, de par la physique, plus économes en énergies pour se déplacer. Mais, le gouvernement wallon a décidé d'englober dans cette taxe les véhicules électriques.

Malgré tout, les véhicules ne seront pas tous mis dans le même panier et les véhicules électriques, tout comme les hybrides auront des rabais de taxe. Ce rabais a beau aller de 74 à 91% pour un véhicule électrique, la note peut rester salée alors qu'on prend un véhicule annoncé comme plus vertueux. De quoi dissuader de passer au 100% électrique.

Loin du niveau de taxe de la France

La modification concerne la TMC alias la Taxe de Mise en Circulation. C'est l'équivalent de nos malus écologique et malus au poids. Cette TMC débute à 50 € et ne peut aller au-delà de 9 000 €. En France, le malus CO2 peut aller à 50 000 € dans la limite de 50% du prix du véhicule. Le malus au poids de son côté coûte 10 € par kilogramme au-delà de 1800 kg, avec des modalités de rabais pour les familiales, etc.

Selon les calculs de FRandroid, une Megane E-Tech 60 devrait rester au minimum de la TMC (entre 50 et 60 €). Mais, la Tesla Model Y, le best seller de la marque en ce moment en Europe, verra sa TMC passer de 61,50 € à 1 404,50 €. La palme (c'est d'actualité) reviendra au Model X avec une TMC de 1 910,80 €. Largement plus que bien des véhicules thermiques, à essence ou Diesel.

Cette nouvelle TMC devrait entrer en vigueur au 1er juillet 2025. Les acheteurs belges ont donc le temps de voir venir et d'anticiper.

Comment sera calculée la TMC ?

Le calcul de la TMC wallonne est un peu complexe. Il tient compte de la puissance du véhicule, des émissions moyennes de CO2 du parc de l'année précédente, mais aussi de la "masse maximale autorisée" (MMA) et d'un coefficient en fonction du type de carburant.

Pour les véhicules électriques, elle sera : TMC = puissance x MMA x coefficient. Et le coefficient dépend lui aussi de la puissance. 0,09 pour les véhicules de puissance < 120 KW. 0,18 pour les véhicules de puissance > 120 KW et < 160 KW. 0,26 pour les véhicules de puissance > 160 KW.

Cela explique pourquoi à MMA proches, la Megane E-Tech, moins puissante que la Model 3, a une TMC plus importante. 160 kW pour la Renault, 239 kW pour la Tesla. Les voitures devront donc être légères, et moins puissantes...

Notre avis, par leblogauto.com

1404,50 € quand on débourse 45 000 € pour un véhicule, cela peut paraître indolore. Cependant c'est un symbole. Un mauvais signal envoyé aux conducteurs prêts à passer au véhicule 100% électrique. D'ailleurs, Elio Di Rupo n'hésite pas à déclarer : "Quelqu’un qui a les moyens de s’acheter une grosse voiture électrique a les moyens de payer un peu plus".

On fera remarquer à Di Rupo que même si elle pèse jusqu'à 1800 kg, la Model 3 de Tesla reste très efficiente, largement plus qu'un véhicule de même dimensions (4,70 m de long) en thermique. Ne considérer que le poids c'est là encore un mauvais signal pour la transition vers le 100% électrique voulu en Europe. Surtout que la différence de poids entre une Megane E-Tech 60 et une Model 3 est ténue. Si les calculs de FRandroid sont justes, c'est un peu aberrant de passer de 60 € à 1 400 € de TMC.

En France, cette même Tesla Model 3 n'a pas de malus au poids, et reçoit même un bonus électrique de 5 000 € (pour le moment). "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà" disait Pascal. C'est aussi vrai avec Quiévrain.

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Pour résumer

Le gouvernement de Wallonie en Belgique a décidé de réformer sa taxe de mise en circulation. Equivalent du malus français, cette TMC va désormais faire contribuer plus les véhicules électriques. Le but est de ne pas taxer les véhicules électriques "légers" et de favoriser ainsi la légèreté.

Mais c'est un mauvais signal envoyé aux acheteurs potentiels, sauf à vouloir un petit VE avec une autonomie limitée par un poids de batterie moindre.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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