Nissan envisage d'abandonner le partenariat avec Renault
par Elisabeth Studer

Nissan envisage d'abandonner le partenariat avec Renault


Selon Reuters, le constructeur automobile japonais Nissan poursuit ses plans de croissance dans des domaines tels que les logiciels et les véhicules électriques indépendamment de son partenaire au sein de l'Alliance, Renault. Les deux constructeurs avaient pourtant récemment officiellement convenu d'une coopération plus étroite.
Le projet serait donc tombé à l’eau … L’Alliance porte décidément mal son nom ...

Zapping Le Blogauto Essai de La Mazda MX30 R-EV

Alignement du partenariat existant, annoncé en février

Début février 2023, l'Alliance constructeur établi entre le français Renault, et les japonais Nissan et Mitsubishi a annoncé un réalignement du partenariat existant. Les constructeurs avaient alors indiquer prévoir de réaliser certaines activités conjointes d'eMobility - terme générique utilisé pour désigner les voitures et les produits de mobilité électriques dans leur globalité - en Amérique latine, en Inde et en Europe. Une plate-forme commune de 800 volts avait également été évoquée.

Dans le cadre de ce « réalignement » le groupe Renault projette de réduire considérablement sa participation dans Nissan, passant actuellement d'environ 43 % à 15 %.  Le groupe automobile français avait en effet prévu de transférer environ 28% du capital du constructeur japonais à un trust français.

Les deux partenaires détenant donc au final une participation croisée de 15% selon ce scénario. Ce qui permettrait à Nissan d'exercer ses droits de vote, ce qu'il ne pouvait faire auparavant.

Nissan élaborerait de nouveaux plans

Mais alors que les termes détaillés de cette alliance (qui est beaucoup plus limitée que la coopération précédente) sont en cours de finalisation, sept personnes au courant du dossier ont indiqué à l’Agence de Presse Reuters que Nissan élaborerait déjà de nouveaux plans et serait en train de tâter le terrain pour s’associer avec de nouveaux partenaires.

Nouveau partenaire issu du monde informatique ?

Nissan serait à la recherche d'un partenaire en dehors de l'industrie automobile pour développer de nouveaux logiciels pour ses véhicules et des services basés sur le cloud. Selon l'une des sources  qui s’est exprimée à Reuters , Nissan chercherait à remédier à une faiblesse en essayant de rendre les voitures "plus intelligentes et plus connectées".

Nissan souhaiterait plus d’indépendance dans le secteur des VE

Selon l’Agence de Presse, Nissan souhaite également devenir plus indépendant de Renault dans le domaine de propulsion électrique. La participation annoncée de 15% dans Ampère , la division des voitures électriques de Renault serait certes maintenue.  Cependant, selon deux des informateurs, Nissan n'a pas l'intention de "fournir un support technique à Ampère". 

La technologie hybride "e-Power" de Nissan (un hybride en série) ne devrait pas non plus être mise à la disposition de la coentreprise de Renault, Geely et Aramco, si l’on en croit le media.

Seul avantage de l’Alliance : l’achat conjoint de pièces détachées

La volonté d'indépendance de Nissan serait apparemment due à l'opinion de l'entreprise selon laquelle l'Alliance montre des signes d’épuisement. Un des principaux avantages de leur accord serait l'approvisionnement conjoint en pièces détachées.  On peut rêver mieux comme bases solides d’un partenariat et de recherches de synergie.

Partage inégal des coûts selon Nissan

Mais au final les raisons du conflit à peine larvé demeurent inchangées : la direction de Nissan est de plus en plus d'avis que « Renault ne supporte pas sa juste part des coûts d'innovation et de développement ».  "Même si Renault obtient quelque chose de Nissan, les avantages allant dans l'autre sens sont difficiles", a déclaré l'un des informateurs.

Nissan et Renault affirment travailler sur les "conditions finales du partenariat"

Dans une déclaration conjointe à Reuters , les deux constructeurs automobiles Renault et Nissan ont indiqué qu'ils continuaient à travailler sur les "conditions finales du partenariat" qui rendraient les deux sociétés plus compétitives - mais ce que cela signifierait exactement était laissé ouvert. 

Selon les informations de l'agence de presse, Nissan pourrait dévoiler d’ici la fin de cette année un plan à plus long terme qui pourrait se concentrer sur l'amélioration des performances opérationnelles, l'électrification et les logiciels permettant la conduite autonome et d'autres fonctionnalités de "voiture connectée".

Notre avis, par leblogauto.com

Cette position marque un arrêt brutal de la vision de Carlos Ghosn, qui dirigeait auparavant à la fois Renault et Nissan et a poussé une intégration plus profonde malgré les objections de certains dirigeants de Nissan. Ghosn a été arrêté en 2018 à Tokyo pour inconduite financière et a déclaré que sa détention faisait partie d'un complot des dirigeants de Nissan visant à bloquer une fusion.

Dans les pourparlers de rééquilibrage, Nissan aurait fait pression pour obtenir la protection de ses technologies et tout particulièrement celle de ses travaux sur la fabrication de batteries lithium-ion à semi-conducteurs et son groupe motopropulseur hybride électrique e-Power.

Sources : Reuters

Vous cherchez un véhicule d'occasion ?

Retrouvez des milliers d’annonces sélectionnées pour vous aider à trouver le bon véhicule d’occasion.
Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

Nissan poursuivrait ses plans de croissance dans des domaines tels que les logiciels et les véhicules électriques indépendamment de Renault, un de ses partenaires majeurs au sein de l'Alliance avec Renault. Les deux sociétés avaient pourtant récemment officiellement convenu d'une coopération plus étroite.
Mais les rivalités de "chapelle", les conflits de pouvoir et les désaccords de point de vue en terme financier semblent décidément être les plus forts ... D'autant plus que Ghosn n'est plus là pour mettre un peu d'ordre dans ce qui ressemble à un véritable panier de crabes.

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.