BRI : le pétrole russe difficile à remplacer
par Elisabeth Studer

BRI : le pétrole russe difficile à remplacer

Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), le pétrole russe sera difficile à remplacer sur les marchés mondiaux. Dans son dernier rapport trimestriel, la BRI avertit que la hausse persistante des prix du pétrole pourrait également faire grimper les prix des produits agricoles utilisés dans la production de biocarburants. Cela pourrait à son tour entraîner une hausse de l'inflation mondiale.

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La Russie produit 14 % de la production mondiale de pétrole

Selon la BRI, la Russie produit plus de 10 millions de barils de pétrole par jour, soit 14 % de la production mondiale. La moitié de celle-ci est exportée directement (10 % des exportations mondiales) et le reste est raffiné en diesel et en mazout (15 % des exportations mondiales). Les importations américaines de pétrole russe sont tombées à zéro au deuxième trimestre et celles vers l'UE de 29 %, tandis que les exportations vers certains pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine ont considérablement augmenté.

Une très forte augmentation de production de l’Opep serait nécessaire

La production de pétrole de la Russie a fortement chuté en avril, mais a retrouvé son niveau de 2021 en juin et pourrait même le dépasser plus tard dans l'année. Selon la BRI, la production quotidienne de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a fluctué d'un maximum de 1,5 million de barils au cours des années précédant 2019, ce qui correspond à peu près à l'augmentation de production annoncée pour cette année. "Ainsi, une augmentation plus de trois fois supérieure à celle actuelle serait nécessaire, et les efforts demandés pour le diesel et le mazout seraient au moins aussi élevés", souligne la BRI.

Des investissements insuffisants

Un regard sur l'activité d'investissement ne donne pas non plus de raison d'espérer. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les entreprises augmenteront leurs investissements d'environ 10 % par rapport à 2021, mais ils resteront en deçà des niveaux enregistrés avant 2019.

Selon le rapport, ces investissements sont principalement réalisés par les compagnies pétrolières publiques du Moyen-Orient, tandis que les entreprises des pays industrialisés souhaitent réduire leurs investissements d'environ 30 % par rapport à 2019.

Selon la BRI, une partie de la raison est que leur valeur marchande a chuté, les obligeant à dépenser plus d'argent en rachats d'actions et moins en investissements.

Le prix du pétrole entraîne les prix du maïs et du soja avec lui

Selon la BRI, une augmentation du prix du pétrole peut augmenter le prix du maïs non seulement à court terme mais aussi à long terme car il sert à fabriquer de l'éthanol. « En moyenne, au cours des cinq dernières années, 40 % de la production de maïs aux États-Unis est allée à cette utilisation », explique la BRI. Si les prix du pétrole augmentaient, cela inciterait les fabricants de carburant à augmenter leur production d'éthanol.

"Cela pourrait ralentir la hausse des prix du pétrole d'une part, mais alimenter la hausse du prix du maïs et d'autres matières premières d'éthanol d'autre part", prévient la BRI. Ceci, à son tour, pourrait faire grimper le prix du soja, car les deux cultures se disputent les terres et sont également utilisées pour l'alimentation animale.

Environ 20 % de l'électricité dans l'UE est produite à partir de gaz

La BRI a identifié le prix du gaz naturel comme un autre facteur critique. L'UE a couvert environ 35% de ses besoins via la Russie en 2020, mais les approvisionnements en provenance de ce pays ont fortement chuté depuis lors.

De plus, le gaz est devenu beaucoup plus cher, ce qui était également dû à des facteurs particuliers qui n'avaient rien à voir avec la guerre menée par la Russie en Ukraine, relève la BRI. Or, environ 20 % de l'électricité dans l'UE est produite à partir de gaz. Son importance augmente à l’heure actuelle les centrales nucléaires françaises souffrant de problèmes techniques.

Étant donné qu'environ 40 % de l'électricité mondiale est consommée par l'industrie, celle-ci risque de souffrir particulièrement du prix élevé du gaz. Dans l'UE, il est également de 40 %, aux États-Unis seulement de 20 %, mais en Chine de 60 %. Selon la BRI, cependant, les effets de cette évolution sur les prix ne se font sentir que lentement. Aux États-Unis, une augmentation des prix du gaz affecte la production après un an et ne culmine qu'après plus de quatre ans.

Sources : BRI, Dow Jones

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Pour résumer

Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), le pétrole russe sera difficile à remplacer sur les marchés mondiaux. Dans son dernier rapport trimestriel, la BRI avertit que la hausse persistante des prix du pétrole pourrait également faire grimper les prix des produits agricoles utilisés dans la production de biocarburants. Cela pourrait à son tour entraîner une hausse de l'inflation mondiale.

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