C’est bientôt la fin pour celle qui aura été le premier véhicule électrique « de masse ». Mitsubihi a décidé d’arrêter les frais sur l’i-MiEV.
Pour ceux qui seraient en retard, rassurez-vous, Mitsubishi devrait poursuivre la commercialisation jusqu’à la fin de l’année fiscale 2020, c’est à dire en mars 2021. C’est en tout cas ce que rapport le journal économique japonais Nikkei. Il faut dire que la petite voiture électrique n’a plus grand chose pour elle, même pas le prix, face à des concurrentes qui en donnent toujours plus niveau autonomie et prestations.
En 2009, au lancement de la Mitsubishi i-MiEV, la marque aux diamants avait de grandes ambitions pour un VE idéologiquement sobre. Hélas, malgré plus de 50 marchés sur lesquels la puce électrique a été vendue, et 11 ans de carrière, seulement 32 000 unités ont été vendues au total. C’est moins qu’attendu, largement moins. C’est même moins que certains VE actuels en une année.
Mitsubishi, dont la situation financière a été proche de la catastrophe avant sa reprise par Nissan, n’a jamais pu remettre à jour l’i-MiEV qui se contente donc toujours de son autonomie inchangée et de son intérieur daté. Arrivée en fin de carrière, la petite électrique sera remplacée par un modèle commun à l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Mais ce nouveau modèle n’arrivera pas avant 2023. En attendant, l’i-MiEV va laisser un trou dans les gammes de VE même si elle n’a jamais réellement rencontré son public.
Manque d’évolution, prix trop élevé : Mitsubishi est-il parti trop tôt ?
En France, la Mitsubishi i-MiEV a été déclinée en tant que Citroën C-Zéro et Peugeot iOn. Toutes les deux ont été arrêtées il y a quelque temps et les stocks sont écoulés. Pour rappel, la Mitsubishi i-MiEV est un petit véhicule électrique de 3,48 m de long. Sa batterie de 16 kWh lui permet de parcourir 80 à 100 km réels (160 km NEDC…). La recharge en courant alternatif est limitée à 3,7 kW (prise 16 ampères) sinon il faut passer par le 50 kW du courant continu et une prise CHAdeMO.
Poids plume de 1010 kg, elle a un faible volume de coffre (166 litres) une largeur rikiki de 1475 mm (hors rétroviseurs) alors que la hauteur fait 1600 mm. De quoi lui donner une drôle d’allure. Avec 66 ch, c’est un véhicule du quotidien qui serait parfait s’il ne valait pas un prix énorme pour ses prestations : à partir de 3 030 000 Yens (24 600 €) au Japon ! Une Nissan Leaf 40 kWh débute à peine plus cher à 3 326 400 yens. En France, elle a fini sa carrière à environ 17 500 € bonus déduit.
Le souci avec l’i-MiEV, c’est qu’elle est sans doute arrivée trop tôt sur le marché. Autonomie trop faible, un prix trop élevé, elle a pâti d’un démarrage foiré et d’une silhouette…que chacun appréciera. Le souci, c’est qu’un programme comme cela ne se rattrape pas au fil des années. Il aurait fallu encore baisser le prix de 30% au moins, ou doubler la capacité de la batterie. Impossible à changer en cours de route sans que cela ne coûte de nouveau des milliards de yens.
Vivement le successeur ?
Cette Mitsubishi i-MiEV a peut-être eu « raison trop tôt ». Contrairement à la tortue, cette i-MiEV s’est fait rattraper par les lièvres partis après elle et qui ont su évoluer et s’adapter à un marché électrique qui évolue année après année. Sayonara !
Illustration : Mitsubishi modifiée par leblogauto.com
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42 Commentaires sur "Véhicule électrique : Mitsubishi débranche l’i-MiEV"
C’est peut-être aussi parce que la i-Miev était en fait basée sur une Kei car et donc forcément limitée.
quoi qu’on en dise renault-nissan n’a pas vraiment cru à la voiture électrique… Le groupe aurait pu vraiment mieux faire avec une leaf rebadgée renault, une zoe rebadgée nissan vedue dans le monde entier, un outlander phev rebadgé et vendu sous les 3 marques et l’amélioration de cette imiev pour un petit investissement. Certes toutes ces voitures devaient etre peu rentables mais le volume de vente aurait sans doute fait baisser le prix de fabrication unitaire
Demander ne serait ce qu’une once de réflexion à des « technocrates », c’est bien trop !
oui mais aucune synergie dans le groupe malgré ces gros investissements, meme après le rachat de mitsubishi, c’est une gestion étrange
Que 32 k exemplaires vendus sur tous les continents ?
…une auto de légende ! 😉
Il n’était pas possible de baisser progressivement les prix vu que le prix global des batteries baissent sensiblement chaque année.
Car OUI c’était la « carte Orange » (pour les vieux) ou pass Navigo individuel par excellence
Merci @ wizz pour ton explication très plausible.
Cela dit les fournisseurs aurait pu jouer le jeu, car 32 k exemplaires vendus dans le monde, c’est ultra-minable pour une voiture vendue dans 50 pays.
Les fournisseurs auraient pu gagner beaucoup plus en baissant les prix de quelques % …on va dire environ 5 % l’an.
Quand je pense que la Renault Zoe s’est vendu plus 200 k exemplaires uniquement en Europe ! … Pourtant nettement sous les prévisions
la persévérance peut marcher, ou pas. Toujours pareil : trop tôt, pas en phase avec le contexte du moment, et c’est mort
par exemple, vers 2005, PSA et Renault aurait pu donner suite aux triplettes Clio-Saxo-106 électrique….et ça aurait encore été trop tôt. Cela aurait été encore des investissements perdus (ps: n’ayant pas rapporté des bénéfices, et donc il faut prendre de l’argent sur d’autres budgets, sur d’autres projets qui en auraient pâti)
Sans incitations oui, mais avec une vraie politique de limitation des consommations pétrolières un « vivier » de VE aurait pu se former dès le début des années 2000.
….enfin, on ne refait pas l’histoire.
Une R5 électrique avec des performances « suffisantes » pour l’époque existait dès 1975 de mémoire.
une vraie politique de conso de pétrole
genre 20 francs/litre?
C’est bien de consommer « local »
Cela remmènerait du travail chez, peut-être bio pas plus cher que les produits sur-traité !?
le transport coute que dale
le transport à l’autre bout de l’Europe coute moins cher que la main d’oeuvre locale française (ex: le porc breton que l’on amène se faire dépecer dans un abattoir en Allemagne avec de la main d’oeuvre bulgare)
le bio local coutera forcement plus cher que l’agriculture by Monsanto à l’autre bout de l’Europe
« le transport coute que dale »
Ah ça, c’est sûr… C’est ce que j’explique à longueur de journée.
Le coût de produits pétroliers ne nous enrichit pas, mais nous appauvrisse progressivement depuis pas loin de 40 ans.
Le local… C’est immédiatement plus cher, mais nous serons tous gagnant à long terme.
Le problème en France est l’individualisme + la vision court-termisme.
Enfin…..
Ça ou c’est le chômage à défaut de TC… Ne crachons pas sur le côté pratique de l’engin.
L’AMI fera presque aussi bien pour nettement moins cher… Mais une version de 80 km/h manque.
80km/h en AMI ????
😱😱😱😱😱
Mitsubishi aurait vendu 32000 exemplaires sur une cinquantaine de marchés…
Cela montre que PSA avait été très enthousiasmé, lorsqu’il avaient passé commande de 100000 unités
https://avem.fr/actualite-mitsubishi-va-fournir-100-000-voitures-electriques-a-psa-1366.html