L’idée vient de l’un des pères de la batterie Lithium ion moderne, le Franco-Marocain Rachid Yazami.
Rachid Yazami est un physicien à l’origine d’une avancée majeure des batteries lithium-ion, l’anode en graphite. Cela a permis d’avoir des batteries plus denses et se rechargeant plus rapidement. Mais, ces batteries perdent de leur capacité au fil du temps et des recharges.
La perte de capacité principale est due aux ions lithium résiduels qui s’accumulent. Professeur à l’Université Technologique de Nanyang à Singapour, Yazami a dévoilé une piste prometteuse pour « réparer » les batteries fatiguées. Le principe est d’ajouter une troisième électrode.
Cette troisième électrode permettrait de « drainer » les fameux résidus. Ainsi, avec une opération d’une dizaine d’heures, cela redonnerait 95% de la capacité nominale. Et le procédé pourrait être répété plusieurs fois sans souci.
Plus d’un million de km sans perte de capacité ?
Ainsi, les batteries lithium ion seraient utilisables bien plus longtemps que les appareils, ou pour ce qui nous intéresse, les véhicules. Il faudrait évidemment que les industriels jouent le jeu, mais cela pourrait drastiquement faire baisser le prix des batteries lithium.
Plusieurs bémols néanmoins. Les batteries pourraient tenir 1 million de km ou plus, mais dans le laps de temps nécessaire pour atteindre cette distance, la technologie avancera immanquablement rendant obsolètes les batteries. Fussent-elles toujours à 95% de leur capacité.
De plus, les batteries actuelles ne peuvent pas être « mises à jour » pour recevoir la troisième électrode. Enfin, cette innovation est pour le moment au stade du prototype avancé. Le premier prototype a été créé en juin 2017 et il est en test. L’invention a été présenté lors d’un séminaire professionnel international et certains fabricants de batteries se seraient montrés intéressés.
Source : The Straits Times, illustration : Wikimedia (Rachid Yazami il y a quelques années)
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12 Commentaires sur "Et si on pouvait rajeunir les batteries Li-ion ?"
oui enfin si ça fait comme la « révolution » de la batterie au graphène, qu’on nous annonce depuis 10 ans et qu’on ne voit toujours pas venir …
Sachant que le graphène n’a réellement été trouvé qu’il y a 13 ans, et qu’on a des protos de labo que depuis 2015 avec les li-ion, on est loin des 10 ans…
Les catodes hyper-poreuses grâce au graphène, il y en a déjà. Mais vu leur prix vous ne les avez pas au coin de la rue.
Là on parle d’une électrode « à trois francs six sous ».
les protos de labo, depuis seulement 2015, alors que je suis les évolutions des recherches en labo depuis le tournant de la décennie ?!? Même pour la mémoire flash, un labo a présenté un prototype au graphène en 2008, et la R&D sur les batteries au graphène ont commencées bien aavnt
https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/technologie-memoire-flash-sera-t-elle-jour-remplacee-graphene-17441/
Il ne faut pas tout confondre.
Le dopage au graphène de différents composants, cela fait « longtemps ».
Mais le CEA (et d’autres) n’ont commencé à envisager le dopage au graphène des batteries lithium ion que vers 2013. Les premiers protos du CEA (en pointe s’il en est) sont arrivé publiquement en 2015.
Euh, 2013 😉
https://www.journaldugeek.com/2013/10/29/batterie-graphene-vanderbilt/
Ca s’est le graphène sur silicium…
pas le graphène sur anode ou anode en graphène.
Mais bon on va pas tourner en rond 107 ans non plus.
tient sinon, pour en finir aujourd’hui (car je suis obligé de laissé la page ouverte, je ne reçoit aucune notification d’ajout de commentaires bien que je clique là où il faut) :
http://quotidienne-agora.fr/investissement-graphene-graphite-2/
Ce qui apporte de l’eau à mon moulin…
Ici encore graphène sur silicium (pour les puces donc) et super condensateur.
L’idée de faire avec du Li-ion était une idée…et encore. Et c’était en 2014. Donc oui les protos d’anodes graphène pour les batteries li-ion c’est environ 2015.
Le graphene coute un bras une jambe donc ça freine sa diffusion à court terme. La il s’agit d’ajouter un élément pas cher sur une techno déjà éprouvée donc c’est tout bénef pour le consommateur et les industriel qui pourront mieux recycler les batterie de retour de location etc..
@sinomax : un bras une jambe ? Vous ne coûtez pas cher en morceaux 🙂
Le graphène à date, c’est 100 euros le gramme (à peu près).
Mais la production n’est pas vraiment lancée car les besoins sont encore faibles.
Pour doper une batterie, il n’y a pas besoin de kg de graphène. Le surcoût engrangé est donc relativement faible par rapport aux avantages que cela donne.