AutoNation, l’un des plus grands réseaux de concessionnaires automobiles aux États-Unis, rassure sur les prix des voitures malgré les droits de douane. Les constructeurs protègent leur part de marché en absorbant les coûts. Rassurant alors que les différents acteurs du secteur ne savent plus trop sur quel pied danser entre annonces, revirements, annonces de l’administration américaine ?
Les droits de douane, une menace contenue pour le secteur automobile
AutoNation Inc., l’un des plus grands réseaux de concessionnaires automobiles aux États-Unis (plus de 300 concessions à travers le pays), tempère les inquiétudes croissantes liées à l’impact potentiel des droits de douane sur les prix des véhicules.
Selon son PDG Mike Manley, les constructeurs automobiles n’augmenteront les prix qu’en dernier recours afin de protéger leur précieuse part de marché.
L’annonce intervient dans un contexte tendu, alors que l’administration Trump a imposé des droits de douane de 25 % sur les voitures importées. Cette mesure protectionniste a immédiatement fait craindre une flambée des prix à la consommation.
En réponse, les constructeurs ont tenté de rassurer en maintenant les prix inchangés, du moins dans un premier temps. Cette stratégie a porté ses fruits, stimulant fortement les ventes de véhicules au premier trimestre.
Un équilibre fragile menacé par les coûts logistiques
Cependant, cette dynamique pourrait ne pas durer. Alors que les véhicules concernés par les droits de douane commencent à arriver dans les concessions, l’équation économique se complexifie.
Mike Manley explique que le paysage concurrentiel pourrait se redessiner. Les marques les moins exposées aux surtaxes (notamment celles qui fabriquent localement) pourraient tirer parti de leur avantage pour gagner des parts de marché.
Dans ce contexte tendu, une guerre des prix est peu probable. Aucun constructeur ne souhaite perdre du terrain face à ses concurrents. C’est pourquoi, selon Manley, « l’augmentation des prix est le dernier levier que l’on actionne ».
Les concessionnaires appelés à soutenir l’effort
Fort de son expérience en tant qu’ancien PDG de Fiat Chrysler Automobiles, Mike Manley estime que les concessionnaires devront jouer un rôle clé pour amortir le choc des droits de douane.
Les groupes disposant de ressources financières suffisantes, comme AutoNation, sont encouragés à absorber une partie des surcoûts pour préserver la compétitivité de leurs offres et soutenir les marques qu’ils représentent.
Cette approche collaborative vise à maintenir la stabilité du marché, tout en évitant une hausse brutale des prix qui pourrait décourager les acheteurs.
Des performances solides malgré les turbulences
Malgré les incertitudes liées à la guerre commerciale, AutoNation affiche de solides résultats. Au premier trimestre, l’entreprise a enregistré un bénéfice ajusté de 4,68 dollars par action, dépassant les prévisions des analystes qui tablaient sur 4,40 dollars.
Ces performances s’expliquent notamment par la robustesse de certaines divisions, telles que les services après-vente et le financement, qui sont moins sensibles aux effets des droits de douane.
Mike Manley insiste sur le fait que la diversité des revenus d’AutoNation constitue un atout majeur dans un contexte aussi volatil.
Des perspectives de vente encourageantes pour 2025
Bien qu’AutoNation ne fournisse pas de prévisions précises en matière de ventes, son PDG se montre optimiste. Il estime que l’impact de la guerre commerciale sur la demande automobile ne sera pas aussi dramatique que certains le prédisent. Selon lui, l’industrie saura absorber une partie des coûts additionnels.
De plus, la demande refoulée provoquée par la pandémie de COVID-19 pourrait continuer à soutenir des niveaux de vente élevés. L’appétit des consommateurs pour les véhicules neufs reste fort, notamment dans un contexte de renouvellement de flottes et de besoins de mobilité croissants.
Notre avis par leblogauto.com
Face à la menace des droits de douane, le secteur automobile américain montre des signes de résilience. AutoNation, en tant qu’acteur majeur, illustre la stratégie de défense adoptée par les principaux concessionnaires : contenir les prix pour préserver les parts de marché, miser sur la diversification des revenus et absorber une partie des coûts en interne.
La collaboration entre constructeurs et distributeurs s’annonce donc essentielle pour faire face aux défis de 2025, tout en maintenant la confiance des consommateurs.
Crédit illustration : AutoNation.
Ça va faire plaisir à Trump qui s’en trouvera encouragé !
Pour les constructeurs , ils peuvent absorber une bonne partie des hausses en diminuant les remises et en masquant les hausses avec le financement.
Si les droits de douanes baissent , ils pourront remiser à nouveau.