Choc : Renault repousse l’arrivée Alpine aux États-Unis face aux droits de douane de Trump

Alors que la marque devait se lancer outre-Atlantique, Renault retarde l’arrivée d’Alpine aux États-Unis en raison des tarifs douaniers imposés par Donald Trump. Partie remise !

Des ambitions américaines freinées par les tarifs douaniers

Renault revoit sa stratégie d’expansion internationale. En cause : les nouvelles tensions commerciales générées par les droits de douane de 25 % imposés par l’administration Trump sur les véhicules importés. Ces mesures protectionnistes bouleversent les plans de Renault, notamment l’introduction de sa marque Alpine sur le marché américain, prévue initialement pour 2027.

Alpine : un projet stratégique reporté

Duncan Minto, directeur financier de Renault, a confirmé que le lancement d’Alpine aux États-Unis pourrait être reporté. Lors d’une conférence téléphonique sur les résultats du premier trimestre 2025, il a expliqué que ce report faisait partie d’un plan plus large de réduction des coûts pour faire face à l’incertitude économique.

Selon lui, il est « tout à fait normal » de geler certains projets dans un contexte de forte volatilité. Décidément, les décisions à l’emporte-pièce du Président Trump ont de lourdes conséquences partout dans le monde.

Un objectif de croissance ambitieux remis en question

L’expansion de la marque Alpine aux États-Unis est un pilier essentiel du plan stratégique porté par Luca de Meo, PDG de Renault. Ce plan visait à porter le chiffre d’affaires de la marque sportive à plus de 8 milliards d’euros d’ici la fin de la décennie. Une ambition majeure, d’autant qu’Alpine n’a vendu que 4 585 véhicules en 2024.

L’arrivée sur le marché nord-américain pourrait donc être un levier de croissance crucial. C’est aussi pour cela que l’engagement en Formule 1 est important, même si l’abandon du moteur Renault (made in Viry) est un coup de canif dans cette stratégie.

Des discussions avancées avec AutoNation Inc.

Renault était déjà en pourparlers avec AutoNation Inc., un important distributeur automobile aux États-Unis, pour assurer la distribution d’Alpine sur le territoire américain. Cette alliance aurait permis à Renault de bénéficier d’un réseau solide et d’une pénétration plus rapide du marché. Toutefois, les tarifs douaniers viennent alourdir considérablement les coûts, remettant en question la rentabilité de cette opération.

Une gamme Alpine en pleine évolution

Malgré ce contretemps, Alpine continue à développer son offre. La marque a récemment lancé l’A290, la compacte sportive 100 % électrique destinée au marché européen (l‘essai dans nos colonnes). En parallèle, elle travaille sur des modèles plus imposants, mieux adaptés aux préférences des consommateurs nord-américains. Ce virage vers l’électrification s’inscrit dans une dynamique plus large d’innovation et de transition énergétique au sein du groupe Renault.

Des tensions commerciales aux effets multiples

Les tarifs douaniers imposés par Donald Trump ne sont pas qu’un simple obstacle à l’entrée sur le marché. Ils modifient en profondeur les équilibres économiques des projets automobiles internationaux. En augmentant instantanément le coût d’importation, ils fragilisent les marges des constructeurs étrangers, en particulier ceux dont la rentabilité dépend d’un déploiement global bien maîtrisé.

Surtout, c’est la soudaineté de la décision qui n’est pas « industrie friendly ». En effet, le temps de l’industrie, c’est le temps long. Construire une usine aux USA par exemple cela prend des années. Et la décision d’y aller prend elle aussi du temps. Trump est un chien dans un jeu de quilles.

Un ajustement stratégique plutôt qu’un abandon

Renault ne renonce pas à ses ambitions américaines. Le report du projet Alpine est une mesure tactique, un repositionnement stratégique visant à temporiser dans l’attente d’un environnement commercial plus stable. Le groupe français reste attentif à l’évolution des politiques économiques américaines, tout en poursuivant son travail sur les produits et les partenariats.

Surtout que Trump a déjà viré casaque à plusieurs reprises. Dernier changement en date, les droits de douane envers la Chine sont revus à la baisse. Espérons que les droits d’importation des véhicules soient eux-aussi revus à la baisse.

Notre avis par leblogauto.com

Face aux incertitudes commerciales internationales, Renault choisit la prudence. Le retard dans le lancement d’Alpine aux États-Unis est le reflet des défis géopolitiques actuels, mais aussi de la capacité d’adaptation du constructeur. Dans un monde automobile de plus en plus globalisé, les marques doivent faire preuve d’agilité et de résilience.

L’avenir d’Alpine aux États-Unis reste ouvert, mais sa concrétisation dépendra de l’évolution des relations commerciales transatlantiques dans les années à venir. Et deux ans c’est peu et beaucoup à la fois. On devrait en reparler d’ici là entre modèles au catalogue US, prix, réseau officiel de distribution, etc… Sans compter les revirements d’un certain Donald…

Crédit illustration : Renault.

(6 commentaires)

  1. Ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle, mais on pouvait s’y attendre. J’habite aux États-Unis et j’attendais avec impatience l’arrivée d’Alpine…
    Juste une précision, les droits de douane des produits en provenance de Chine n’ont absolument pas été diminués (à 8:10 le matin du 24 avril…). Par contre, je ne vois pas comment Trump pourra les laisser en place beaucoup plus longtemps. On parle de faillites en cascade compte tenu de la dépendance des commerçants US aux produits importés de Chine. Il a totalement sous-estimé la capacité de résistance de la Chine à ses coups de boutoir.
    Pour info, j’importe des boissons françaises aux États-Unis depuis 20 ans, et nous avons pris 20 % d’augmentation de coûts en trois mois entre les droits de douane et la baisse du dollar. Si Trump s’imagine que les prix aux consommateurs ne vont pas augmenter (comme il l’a dit à plusieurs reprises), c’est qu’il doit clairement être sous l’influence de quelques substances illicites… 😉

    1. Malheureusement @DidierATL, qui, à part vous qui habite les États-Unis attendais les Alpine ?
      Je crois que proportionnellement, le Japon est plus fan des Alpine ?
      Le problème de Trump, est qui met dans le même sac l’Europe et la Chine… Et oublie… Volontairement ou pas…. Les milliards que l’on donne aux GAFAM.

      Rien que la réaction du « bas » peuple américain prochainement… Trump va devoir mettre de l’au dans son Coca.
      Inutile, donc de faire des sanctions trop rapides aux États-Unis… Prenons le temps de voir l’orage passer.
      … à suivre.

  2. Probablement un mal pour un bien car quel américains aurait envie d’acheter à prix fort un véhicule électrique qui plus est français et de surcroit d’une marque inconnue et sans légitimité ?? Déjà que vendre l’ A390 ne s’annonce pas simple en Europe alors des pachydermes des segments au dessus… Infinity n’est d’ailleurs pas un modèle de développement

    1. Par hasard, des gens à haut pouvoir d’achat, voulant se démarquer? Si Alpine a l’ambition d’y aller, j’imagine que des études de marché ont été réalisé au préalable.

      1. Pas sur , ou avec des incompétents mégalo nombriliste … Renault en est rempli …
        Pour vendre du modèle Alpine facilement aux USA , il suffit de marquer Nissan ou Infiniti dessus

        Le conglomérat pharmaceutique japonais Otsuka Pharmaceutical Co qui possède en france 49% du groupe Alma, Cristaline, Vichy Celestin , Saint-Yorre , vend aussi de l’eau aux USA: Alpine Spring Water , évidement Alpine cela ne vient pas de l’eau de Alpes , cela vient de Turquie « le sommet immaculé du Taurus », .dit la pub … et vendu aux USA !!!!
        Morris Garage ( MG ) compte envahir l’Europe , évidement c’est plus Anglais …. là aussi ou est le problème ….
        https://www.amazon.com/Crystal-Geyser-Alpine-Spring-24x500ML/dp/B001B48RCC/ref=sr_1_2?crid=11CNP4W61R49&dib=eyJ2IjoiMSJ9.iiuw8LkBCC3ZFjBTQr9_Hnq54jmCEuPllrWn2vzuuZHXJ6rbi8j96pwr6oGO3jL0GJV79dkMCpc1Ekugz3ep6LC9DSN_nvJ6VTGB_I94PwpOPw5sacZlWtAm4sOHBc80CrMr7-_lwZ0MlUcAuRpQO7Jq8cRJ_sGfmXgy_rgLuBptrW2qbQ6tIS5bJB7Hs_5W6Bu9ih4QgfUZyka2Jiyjhg.tED3I4UUSNg_GY5eEJWK2f4ZPiotKUfNZ2tObsK8qPg&dib_tag=se&keywords=alpine%2Bwaters&qid=1745569267&sprefix=alpine%2Bwaters%2Caps%2C2233&sr=8-2&th=1

        1. @XXX
          En fait, c’est plus complexe que ça.
          Le nom « Alpes » est devenu un mot générique pour désigner une chaîne de montagne un peu partout dans le monde.
          Par exemple : il y a des chaînes de montagnes nommées Alpes au Japon, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
          Aux Etats-unis, le mot « Alps » (et ses dérivés) est également souvent utilisé dans la toponymie local.
          Pour la Turquie, il y a également des Alpes Turcs : les Alpes pontiques mais apparemment, elles n’ont pas de lien avec le Mont Taurus.

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