Si à Genève, il est important de voir, il est aussi intéressant d’écouter ! Et notamment les propos de Carlos Tavares concernant une possible alliance entre PSA – la société qu’il dirige – et FCA (Fiat Chrysler Automobiles).
PSA étudie des opportunités d’alliance
Laissant planer le doute tout en maintenant le suspens, Carlos Tavares a confirmé mardi lors du Salon Automobile de Genève que PSA étudierait d’éventuelles opportunités d’alliances ou fusions avec des concurrents. Mieux encore, il n’écarte pas le scénario d’un éventuel rachat de Fiat Chysler. De quoi faire couler beaucoup d’encre et faire parler dans les allées genevoises …
« Tout est ouvert, si on gagne de l’argent, on peut rester maître de son avenir, on peut rêver de tout », a ainsi déclaré Carlos Tavares, interrogé dans le cadre du Salon Automobile de Genève, alors que la presse évoque de manière régulière la possibilité que PSA s’allie avec FCA.
S’exprimant lors d’une table ronde avec des journalistes, le dirigeant a toutefois précisé que PSA n’était « pas particulièrement » en recherche active de partenaire. Laissant tout de même la porte grande ouverte à d’éventuels candidats …
FCA ouvert lui aussi à des opportunités
Interrogé sur les propos tenus par Carlos Tavares, le patron de FCA, Michael Manley a rappelé pour sa part qu’il était ouvert à des opportunités.
« Nous avons un avenir solide en tant que groupe indépendant », a-t-il ainsi déclaré, ajoutant toutefois que dans le cas où « des opportunités pour un partenariat ou une fusion qui renforcent la position de FCA » se présenteraient, il les examinerait. « Cela a toujours été ma position et ça le reste« , a-t-il affirmé.
Répondant aux questions de journalistes cherchant à savoir si FCA menait des discussions avec PSA allant dans ce sens, Michael Manley a éludé la réponse en indiquant que son groupe discutait en permanence avec de nombreux constructeurs sur divers sujets et que cela allait perdurer.
S’allier pour progresser hors Europe ?
Certes PSA a enregistré des bénéfices record en 2018 et des résultats financiers qualifiés d' »historiques », mais l’année 2019 s’annonce comme difficile. Si le rachat d’Opel a semble-t-il porté ses fruits, certains analystes jugent PSA encore fragile.
D’autant plus que le groupe réalise l’essentiel de ses ventes en Europe, marché qui pourrait rapidement se retourner, le Brexit n’arrangeant rien à l’affaire.
Dans un tel contexte, PSA embraye désormais sur la seconde étape de son plan stratégique Push to Pass. Un des objectifs de ce plan est d’accroître les ventes de ses marques sur des marchés bien précis. Objectif : une hausse de 50% hors Europe d’ici à 2021.
Or, FCA est très fortement présent aux Etats-Unis grâce à la marque Chrysler. Une opportunité pour le groupe français qui vient d’annoncer il y a peu vouloir reconquérir le marché nord-américain avec Peugeot ?
Avoir une entreprise capable de financer son avenir
« Il y a cinq ans on était en quasi faillite, on a dépassé ça. Ce qui importe pour nous c’est d’avoir une entreprise, quelle que soit sa taille, capable de financer son avenir. Vous avez vu qu’on a cette capacité », a tenu par ailleurs souligné Carlos Tavares, se basant sur les résultats financiers publiés récemment par l’entreprise.
« On va continuer à jouer la carte du rendement, faire plus avec moins. Après, on verra quelles opportunités se présenteront », a-t-il ajouté.
PSA considère également qu’il a pu démontrer via la reprise de Opel/Vauxhall qu’il était capable de redresser une entreprise rachetée. Le constructeur allemand, détenu jusqu’en 2017 par General Motors, affiche des bénéfices depuis 2018, chose qui n’avait plus été vue depuis une vingtaine d’années.
L’avis de Leblogauto.com
Si PSA a certes affiché de très bons résultats, son titre a néanmoins été quelque peu chahuté suite à leur publication.
Car le constructeur va devoir mettre les bouchées doubles en 2019 pour maintenir son niveau de vente actuel alors que le marché chinois montre des signes d’essoufflement, que le gel des activités en Iran impacte négativement les perspectives commerciales, tandis que les tensions commerciales entre UE et Etats-Unis sur fonds de menaces de taxes additionnelles n’arrangent rien à l’affaire. Sans parler des éventuelles conséquences d’un hard Brexit.
Si le groupe se fixe pour objectif « d’augmenter ses ventes de 50 % hors d’Europe d’ici à 2021 », il va devoir rapidement trouver de nouveaux marchés. En s’alliant avec FCA ?
Sources : PSA, AFP
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62 Commentaires sur "Carlos Tavares ouvre la porte à une alliance PSA / FCA à Genève"
Bah, cela me semble logique ! 😉
FCA acheteur de PSA c’est possible mais pour apporter, les motorisations de PSA sont très limitée
Ni l’un ni l’autre n’a les moyens d’acheter sont concurrents.
Par contre, ils sont parfaitement complémentaires.
PSA a les motorisations thermiques qui couvre la plage de 60 à 270 ch et bientôt au moins 350 ch avec l’hybridation, de quoi couvrir 95 % des besoins des automobilistes du monde entier.
» 60 à 270 ch et bientôt au moins 350 ch avec l’hybridation, de quoi couvrir 95 % des besoins des automobilistes du monde entier. »Comme chez Fiat en somme….
Par contre FCA n’est plus compétent pour faire, d’une façon moderne, des Punto, Delta, MiTo, berline du segment D généralistes, etc.
Alfa et Maserati sont des pépites qui ne demandent qu’à être développé.
PSA ne peut qu’apporter pas grand-chose pour Maserati dans l’immédiat, mais à terme ils peuvent mettre en série leurs hybridations de 400 ch (et plus par la suite).
Alfa, a un besoin immédiat (et même vital) pour faire les nouvelles MiTo et Giulietta.
Le meilleur d’Alfa sur un châssis EMP2, ça ne ferait pas la meilleure compacte au monde ? 😉
Non, pas avec l’hybridation et surtout pas une compacte du passé.
@georges, je n’ai pas compris
Si la Giulietta renaît avec un châssis EMP2, ce n’est plus une compacte du passé… Mais du futur !? 😉
L’hybridation… Tôt ou tard, tous les constructeurs seront obligés d’y passer, le 100 % sera en voie de disparition dans les années 2020.
Donc pas de moteur plus gros pour PSA puisqu’ils ont ce qu’il faut avec l’ajout des moteurs électriques des hybrides (vers les 350 cv pour 508 en 2020).
Ce qui est plus intéressant pour PSA, serait des châssis de « gros véhicules 100% électrique » pour les 508, C5, DS 8 ou 9 pour le futur,… et pour le présent des « petites voitures hybrides » comme les 208, 2008, DS3 CB, C3, … ils ont ça chez Alfa ou FIAT ?
Quoique PSA travaille sur des petites hybridations, reste donc que des grosses 100% électrique.
Si la Giulietta renaît avec un châssis EMP2 et avec un moteur PSA + hybridation pour certaines, ça rapporte quoi à PSA ?
Si c’est pour y mettre un « gros » moteur Alfa là c’est bien une compacte du passé.
Qu’apporterait dans 2 ans un gros moteur Alfa pour PSA ?
Je croyais que la plateforme Giorgio voulue par Marchionne était la meilleure du monde 😀
PSA s’offre le Ducato, le « remotorise » avec le BlueHDI des Boxer et Jumper et s’arroge 80/90% du marché des camping-cars 😀
Là ça ne serait pas la même qu’avec Opel : les allemands sont casses burnes par leur rigueur mais suivent les conventions une fois celles ci signées, les Italiens sont gentils comme tout mais t’envoient leurs « cousins » pour régler les comptes, et sabotent quand ça les arrangent ce qu’ils viennent de conclure, (Ficantieri pour pas les citer qui plombent leur propre filiale par de l’auto concurrence) !
Donc pas d’Alliance, mais un rachat pur et simple de la Fiat auto… Sinon ça fera comme avec GM par le passé…
Fiat auto tout court ?
C’est inséparable avec le reste de FCA.
FCA coûte trop cher pour PSA, l’alliance s’impose s’ils veulent un rapprochement avec le partage de plateformes, GMP, commandes chez les fournisseurs, etc.
ou alors un rachat global, c’est ce qui est dit dans le début de l’article…
Mamamia…
et une pizza camembert une !
Le réseau de FCA aux USA pour distribuer des Peugeot, DS, Opel , Citroën … vaut de l’or !!!
😉
Alors pour les USA, on risque de voir FCA mourir par manque de modèles nouveaux et PSA par manque de réseau de distribution.
… c’est ballot !
Aucun intérêt, en cas de rachat/alliance il suffit de baser des Chrysler et Dodge sur des plateformes PSA et le résultat sera largement meilleur.
Jeep et RAM (sur le marché d’Amérique du nord) valent aussi de l’or.
Mais le reste, il y a probablement encore plus de lacunes et de situations critiques à redresser qu’il n’y en avait chez Opel.
On verra…
SGL
Pour soi-disant acquérir la technologie 4×4, il n’est pas nécessaire pour BMW d’acheter tout le groupe Rover (et donc Landrover). Il leur suffirait d’acheter directement Landrover si c’était possible, ou d’acheter Subaru, ou Magna…..ou tout simplement de débaucher les ingénieurs de Landrover!!!
Et donc pour avoir un réseau pour vendre ses voitures, il n’est pas nécessaire à PSA d’acheter un constructeur déjà implanté. Il peut aussi acheter un distributeur ou s’allier avec lui, comme par exemple Penske
https://pagjobs.com/about-us/
https://www.autonews.com/article/20180129/RETAIL07/180129855/penske-will-look-at-every-store-we-have
« FCA coûte trop cher pour PSA », et inversement
Actuellement, capitalisation boursière PSA = capitalisation boursière FCA.
On va bien voir ce qui va se passer en 2019 et 2020…
Sauf que psa a du cash et est propriétaire ( pour partie)de Faurecia).En se délestant de l équipementier,PSA a tout le loisir d entrer « amicalement « chez fiat.
C’est vrai. Presque 10Md de trésorerie nette chez PSA quand FCA en « que » 4. Du coup même si la capitalisation boursière est très semblable, PSA reste en meilleur position financière.
Tu devrais le répéter dans le domaine de l’armement si les allemands ont la réputation de respecter leurs signatures …. .
georges : au lieu de sous entendus, soit précis, les allemands sont souvent rigoristes, ce n’en est pas forcement une qualité !
A400M, EF, je ne sais plus quel missile terrestre, missile Meteor, accord Debré-Schmidt, …. accord sur les satellites militaires optique, …. .
belle vision ! Donc les allemands sont rigoureux et les Italiens gentils comme tout… whaou la vision tres chelou… et les israeliens ? et les femmes ? t’as aussi un amalgame a partager ? et les algeriens ?
@pat d pau : tu as déjà travaillé avec eux ?
j’ai comme qui dirait un doute !
Quelle idée ? Je vois mal l’intérêt, après je connais pas non plus tous les détails.
Bref on verra si ça n’est que des rumeurs ou pas
Ne pas s’affoler, cela ressort tous les xxx années.
Ce sera peut être vrai un jour à force !
et puis bon, je me trompe où il y a quelques mois, ce même Tavarès était contre cette hypothèse ?
« le marché chinois montre des signes d’essoufflement »
Pour le coup si PSA voit ses ventes chinoises divisées par deux, ça ne fera franchement pas les mêmes dégâts que pour VAG, GM, Ford, etc.
C’est plutôt les autres groupes qui devraient carrément flipper alors que le marché chinois se tasse et que les ventes ont tendance à s’orienter vers les constructeurs locaux (la « notation citoyen » risque de ne pas arranger les choses).
ça semble logique mais compliqué car pas sûr que les Agnelli soient prêt à lâcher l’affaire et pareil pour les Peugeot et l’état Français or PSA n’ayant pas les fonds nécessaires pour un rachat pur et simple ça semble mal embarqué. Une autre option serait JLR qui n’est pas au mieux de sa forme mais est-ce que Tata est vendeur?