L’actualité de l’usine historique de Mirafiori en Italie est scandée depuis de longs mois par une alternance de courtes périodes de production et de longs arrêts. Cela confronte les ouvriers à de longues périodes de chômage technique et d’incertitude. En 2024, le site, né en 1939, a connu des arrêts en janvier, puis en avril, mai, juin et juillet. Puis, cela s’est prolongé de manière quasiment ininterrompue jusqu’au nouvel an.
Mirafiori est devenu le symbole d’une industrie automobile italienne en pleine déconfiture. Cette industrie dont les niveaux de production sont revenus 70 ans en arrière !
Mirafiori espère toujours. Cependant, il est encore trop tôt pour dire si le Plan Italie présenté fin décembre par Stellantis sera suffisant. Bien que le « rôle central de Turin » pour l’ensemble du groupe ait été à maintes reprises affirmé, l’usine mise sur la production de la 500 hybride fin 2025. Il y aura en outre la nouvelle génération de la 500 électrique jusqu’en 2032-33. Et l’usine poursuivra l’assemblage des boîtes de vitesses eDCT. Quant à Maserati, nous restons encore dans un véritable brouillard à ce jour. En effet, il n’y a toujours pas de plan défini alors que la gamme électrique ne trouve pas son public. Sans compter que le Grecale n’est pas le succès escompté et que les Levante et Quattroporte n’ont pas d’héritiers désignés.
Reprise à très court terme
En attendant, à Mirafiori, on recommence, mais seulement pour une durée limitée. Les portes du secteur 2 rouvrent pour les ouvriers impliqués dans l’assemblage des Fiat 500 et Maserati électriques. Cependant, ils ont déjà un calendrier défini pour le début et la fin de cette reprise. Selon Gianni Mannori du syndicat Fiom, les prévisions de travail pour la 500 électrique ne sont actuellement que de deux semaines, alors que pour la production de la Maserati, on parle même de quelques jours.
Au cours de cette phase, il est prévu que le nombre de Fiat 500 BEV assemblés se situera entre 140 et 160 unités par équipe, de 6h00 à 14h00. Pour les Maserati, nous parlons d’une production nettement plus limitée, avec environ sept voitures par équipe et un total estimé à seulement 30 exemplaires. Les raisons de ces faibles chiffres sont claires : la Fiat 500 électrique n’est pas très demandée et Maserati, malgré le prestige de la marque, souffre du prix élevé de ses modèles et d’un projet qui semble désormais daté.
Pour de nombreux travailleurs et syndicalistes, la reprise temporaire de Mirafiori ne représente pas une véritable solution. En effet, c’est seulement un palliatif. Le contexte de production nécessite des réformes et des stratégies plus incisives pour garantir la stabilité et l’avenir.
Mirafiori encore sous perfusions
En attendant que la production de la Fiat 500 hybride démarre d’ici fin 2025, avec un objectif estimé à 100 000 véhicules par an, la région s’apprête à mettre en place une importante mesure de soutien. Plus de 10 millions d’euros seront versés. Et ce, pour compléter les revenus des travailleurs du secteur automobile actuellement licenciés. Un groupe qui compte plus de 2 000 salariés. Ces fonds serviront donc à apporter un soutien économique. Mais également à financer des formations professionnelles. Elles doivent améliorer les compétences et à faciliter une éventuelle réinsertion sur le marché du travail.
Le syndicat a longtemps insisté sur l’urgence d’une intervention ciblée pour garantir un soutien immédiat aux travailleurs et attend désormais que soient clarifiés les mécanismes opérationnels permettant d’accéder à ces fonds. Cependant, cette mesure, bien qu’importante et appréciée, n’offre pas de perspective à long terme. La crise structurelle du secteur nécessite en effet des stratégies et des plans de développement industriel plus ambitieux qui vont au-delà de la formation et des subventions, pour garantir une reprise stable et durable, capable d’améliorer les compétences et d’assurer un avenir aux travailleurs concernés.
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On parle de Giovanni Agnelli … Que je trouve pas mal de point en commun avec Louis Renault… Tant qu’industriel que sur le copinage avec des zones sombres de leur époque.
A 11 ans près, ils avaient le même âge.
On apprend que les problèmes de production … Et de ventes existaient déjà avant guerre, l’histoire de l’Italie n’a pas été un long fleuve tranquille.
Une 500 sous les 20 k€ avec technologie LFP… et Mirafiori croulerait sous les commandes !
Un peu plus de bornes de recharge rapide en Europe.
« la Fiat 500 électrique n’est pas très demandée » à 30 k€ le bas de gamme pour seulement 190 km d’autonomie !
C’est facile de dire que personne ne veux des VE…. Avec des chiffres pareils, les bonnes ventes des 3 premières années sont un exploit.
Heureusement que Renault ne fera pas la même erreur !