Stellantis : la production en nette baisse en Italie

Baisse de 25 % de la production par rapport au 1er semestre 2023

Au cours des six premiers mois 2024, la production globale de voitures et de véhicules utilitaires légers de Stellantis s’est élevé à 303 510 unités au-delà des Alpes, soit une baisse de 25 % par rapport à la même période 2023, a déclaré Ferdinando Uliano, secrétaire général du syndicat Fim-Cisl, dans un communiqué lundi.

La production de l’usine Melfi, dans le sud de l’Italie, a diminué de 58 % au cours du premier semestre, selon le syndicat, tandis que les activités de Mirafiori, où la Fiat 500 électrique est assemblée, seront arrêtés du 15 au 25 mois d’août, selon Fiom-Cgil, un autre syndicat représentant des salariés du secteur automobile italien.

 

Selon Ferdinando Uliano, la baisse de la production enregistrée au premier semestre était en partie due aux chiffres élevés de l’année précédente, lorsque Stellantis a récupéré les volumes perdus de production de 2022, année affectée par des pénuries de semi-conducteurs.

Il a ajouté que la production italienne de Stellantis pourrait être stimulée par les nouveaux modèles dont la production devrait commencer dans l’usine de Melfi, dans le sud de l’Italie, au cours des prochaines années.

Entre l’année prochaine et 2026, Stellantis prévoit de débuter la production à Melfi de cinq nouveaux modèles middle size pour des marques telles que Jeep et Lancia, une nouvelle DS est également prévue au premier trimestre 2025.

Les incitations du gouvernement italien : un enjeu majeur

La production du constructeur automobile Stellantis en Italie pourrait chuter d’environ un tiers cette année si les incitations à l’achat récemment introduites par le gouvernement ne stimulent pas la demande, en particulier pour les véhicules électriques, a même alerté lundi le syndicat FIM-CISL.

Le syndicat a déclaré que la production pourrait tomber à un peu plus de 500 000 véhicules, contre 751 000 l’année dernière, bien en dessous de l’objectif d’un million de véhicules pour la fin de cette décennie qui fait actuellement l’objet de discussions entre Stellantis et le gouvernement italien.

Après avoir annoncé au début de l’année un nouveau programme d’incitation à l’achat de véhicules électriques et hybrides, ainsi que de véhicules à essence moins polluants, le gouvernement n’a introduit ces mesures que le mois dernier.

« Si les mesures d’incitation ne changent pas la donne, à la fin de l’année, nous ne serons probablement qu’à mi-chemin de l’objectif d’un million de véhicules en 2030 », a déclaré Ferdinando Uliano, directeur de la FIM-CISL. L’impact serait le plus marqué dans les usines de Melfi et Mirafiori.

Un revers pour le gouvernement italien

Ces chiffres constituent un revers pour les efforts déployés par le Premier ministre italienne Giorgia Meloni pour porter la production automobile dans le pays à 1 million de véhicules d’ici 2030. Le gouvernement s’est affronté pendant des mois avec Stellantis au sujet de ses projets de réduction d’ emplois et de transfert de production vers des sites en dehors de l’Italie où la production s’avère moins onéreuse.

Les tensions ont même forcé le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, à renommer un modèle Alfa Romeo produit en Pologne, et à retirer les drapeaux italiens des voitures Fiat Topolino assemblées au Maroc.

Objectif commun Stellantis / Italie / syndicats

En février dernier, Tavares a déclaré que son entreprise partageait l’objectif d’un million de voitures de fabrication italienne d’ici 2030 – ou même plus tôt si possible.

Néanmoins, le DG a revu l’empreinte industrielle de Stellantis avec des réductions de coûts strictes en Italie, en France et aux États-Unis à un moment où les gouvernements cherchent à protéger les industries locales mises en danger par le passage aux VE.

Tavares s’est également insurgé contre les efforts de Meloni pour attirer un constructeur automobile chinois en Italie pour compenser la perte de production de Stellantis. « Nous sommes tous d’accord sur l’objectif d’augmenter la production, mais nous devons établir des délais de mise en œuvre en détail », a déclaré Uliano de Fim-Cisl dans sa déclaration, appelant à une réunion avec le gouvernement. L’objectif de « 1 million de véhicules signifie doubler la production actuelle, étant donné les données négatives du premier semestre, nous voulons des réponses concrètes «  a-t-il ajouté …. un brin méfiant.

 

Sources : Bloomberg, Reuters

(15 commentaires)

  1. S’il y a eu une annonce d’une aide pour les VE qui ne viens pas ? … + l’attende des nouveaux modèles promis pour l’année 2024, depuis 2 ans déjà pour certains, ET qui ne sont toujours pas là !
    + les promesses des autres dans les tuyaux pour 2025.
    Cela me semble être normal que les Italiens n’achètent pas des VE en 2024 !

    En attendant, les commandes des e-C3 en Italie seraient historiquement énormes !?
    Pourtant, une Panda suit derrière…

    1. Une affaire valable n’a pas besoin de subventions tordant le marché, surtout combiné à des malus confiscatoires: A trop vouloir pousser l’un, dont les gens ne veulent pas naturellement, on va tuer aussi l’autre qui assure les revenus. Et Carlos aura l’air aussi malin que Macron.

      1. Toutes les nouveautés coûteuses à la base ont eu besoin des subventions pour s’imposer, directe ou indirecte.
        Sur les infrastructures, la VE part avec 100 ans de retards… Pour s’imposer, les subventions sont obligatoires… Sinon nous restons à la merci des dictatures pétrolières.
        La subvention, à la différence d’une aide, n’a pas pour objectif de venir combler un manque de compétitivité ou d’aider une entreprise en difficulté.
        C’est même rentable à terme de s’endetter pour ça… Contrairement à faire des ristournes sur les taxes aux carburants fossiles qui sont complètement débiles et court-termismes.
        La Chine est en train de devenir le N°1 mondial avec des records de subventions… Mais des subventions qui payent à terme !

    2. Une 500e avec batterie LFP serait dans les starting-blocks pour 2025… Puis une refonte totale et plus économique pour 2027 avec plus de synergie avec les autres marques de Stellantis.

    3. Ce qui est surtout prévu, c’est une version hybride essence de la 500e alors que ce n’était du tout prévu à l’origine. La « routourne » est en train de tourner vis à vis du tout VE.

      1. « Fiat travaille sur la conversion de sa 500 électrique en modèle hybride léger, une transformation qui était déjà dans les cartons. Cette orientation industrielle singulière s’explique par des facteurs très terre à terre, entre arrivée de la norme de sécurité GSR2 »

        largus.fr

  2. J’espère que le protectionnisme de l’Europe du futur va devenir suffisamment dissuasif pour que ce « diable » de Tavares perde les tentations de délocaliser sa production en dehors de l’Europe. ?

    1. Il va falloir re-investir des milliards dans le thermique, comme VW, Mercedes, etc, etc
      Sors ton chéquier Carlos !!!!!
      Lol

      1. Les plateformes multi-énergies STLA sont prévues pour cela dès l’origine !
        Donc ce n’est pas un problème justement pour Stellantis.
        Même plutôt un avantage par comparaison….

        1. Plus l’ignorance est grande chez les gens … Plus ils semblent être fiers !?

          Tavares n’est pas un « pro » VE … Il fait ce qui est demandé… Nuance.

          Ça fait 4 ans qu’il le dit.

  3. Nouveauté coûteuse? C’est sans doute pour cela que les constructeurs chinois taxés chez nous comptent globalement absorber les taxes européennes, ne revoyant pas leurs prix de vente… Quand les subventions/bonus, appelle cela comme tu veux, se retrouvent en grande partie absorbés par les constructeurs qui en profitent pour marger comme des gorets, chez moi cela devient des aides.

    1. Comment comparer l’économie chinoise et Européenne ? Avec l’esclavage, qui a fait de la rétro-ingénierie pendant 50 ans, qui ne respecte pas les normes… Qui développe la VE à fond depuis 2001.
      Absolument RIEN n’est comparable !

  4. L’Italie paye cash les erreurs et les rodomontades du GVT Meloni.
    Les cartes sont entre les mains de Tavares, et de toute façon Meloni a montré plusieurs fois qu’elle savait reculer quand il le fallait, quitte à trahir une fois de plus ses promesses de campagne.

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