Vers un accord : le Royaume-Uni espère une baisse des tarifs américains sur les voitures et l’acier

Le Royaume-Uni espère conclure rapidement un accord avec les États-Unis pour baisser les droits de douane sur les voitures et l’acier.

Des avancées prometteuses dans les négociations commerciales

Le Royaume-Uni nourrit de grands espoirs quant à la conclusion imminente d’un accord commercial avec les États-Unis portant sur les droits de douane imposés aux véhicules britanniques. Le secrétaire britannique aux Affaires et au Commerce, Jonathan Reynolds, s’est dit optimiste lors d’un point presse à Londres, après avoir rencontré le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick.

Reynolds a révélé que les discussions, menées dans le cadre d’une réunion bilatérale, ont été particulièrement centrées sur les droits de douane appliqués aux voitures exportées du Royaume-Uni vers les États-Unis. À la question de savoir si un accord pourrait être finalisé dès cette semaine, Reynolds a répondu : « J’ai beaucoup d’espoir. Nous sommes prêts de notre côté. »

Un allègement tarifaire attendu pour relancer l’industrie automobile

L’objectif principal de l’accord est de réduire le tarif douanier américain de 27,5 % sur les voitures britanniques à seulement 10 %, mais seulement pour les 100 000 premiers véhicules exportés. Une telle mesure offrirait un véritable souffle aux constructeurs britanniques de haut de gamme, comme Jaguar Land Rover, fortement pénalisés par les barrières tarifaires actuelles.

Howard Lutnick a lui aussi exprimé son optimisme sur la situation, indiquant sur X (anciennement Twitter) que certaines clauses de l’accord pourraient devenir actives « dans les jours à venir ». Il a mentionné une mise en œuvre rapide des quotas sur les voitures britanniques, mais aussi sur le bœuf et l’éthanol américains, dans une logique de réciprocité.

L’acier, un dossier bien plus complexe à résoudre

Si le dossier automobile avance, celui de l’acier britannique reste plus compliqué. Actuellement soumis à un tarif de 25 % (contre 50 % pour les autres pays), l’acier made in UK peine à séduire les acheteurs américains. Les producteurs britanniques dénoncent une chute significative de la demande en provenance des États-Unis. L’ancien président Trump a même menacé de renforcer les tarifs si aucun accord n’était conclu d’ici début juillet.

L’un des principaux points de blocage concerne la propriété de British Steel, détenue par le chinois Jingye Group. Même si le gouvernement britannique a repris le contrôle opérationnel de l’entreprise en difficulté, la question continue d’inquiéter Washington. Reynolds a confirmé que les États-Unis ont abordé ce point « de manière forte et affirmative », mais a également précisé que le blocage actuel porte désormais davantage sur les règles de fusion et de coulée de l’acier, qui imposent que l’acier soit entièrement fondu et coulé au Royaume-Uni.

Des infrastructures sidérurgiques sous pression

La capacité du Royaume-Uni à satisfaire cette exigence devient de plus en plus problématique. En effet, British Steel est aujourd’hui le seul acteur à encore disposer de hauts fourneaux en fonctionnement, depuis la fermeture de ceux de Tata Steel UK l’an passé. Or, le four à arc électrique de Tata ne sera pas opérationnel avant 2027. Cela limite fortement la capacité du pays à répondre aux conditions techniques exigées par les États-Unis.

Jonathan Reynolds a néanmoins réaffirmé son engagement à défendre l’ensemble de l’industrie sidérurgique britannique dans ces discussions. Il souhaite que la suppression des droits de douane sur l’acier bénéficie à tous les producteurs, quel que soit leur mode de production, afin de garantir un traitement équitable du secteur.

Une dynamique transatlantique à surveiller de près

Ces négociations entre Londres et Washington pourraient marquer un tournant stratégique pour le commerce post-Brexit du Royaume-Uni. Un accord sur les voitures et l’acier constituerait un signal fort en faveur d’une coopération économique renforcée avec les États-Unis, tout en soutenant des secteurs clés de l’économie britannique. Si l’espoir est de mise, le chemin vers un compromis équilibré reste semé d’embûches, notamment techniques et diplomatiques.

Crédit illustration : Jaguar.

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