Toyota pourrait produire le futur RAV4 aux États-Unis pour contourner les taxes de Trump

Toyota envisage de produire le nouveau RAV4 2026 aux États-Unis pour éviter les droits de douane de 25 % imposés par Donald Trump.

Dans un contexte de tensions commerciales grandissantes et de droits de douane élevés imposés par les États-Unis, Toyota revoit sa stratégie de production mondiale. Le géant japonais envisage désormais de produire la prochaine génération de son célèbre crossover compact RAV4 directement aux États-Unis. Cette décision potentielle vise à minimiser les impacts financiers liés aux tarifs douaniers et à renforcer la compétitivité de Toyota sur son marché clé : l’Amérique du Nord.

Un changement stratégique en réponse aux droits de douane américains

Selon trois sources proches du dossier, Toyota pourrait assembler le RAV4 2026 dans son usine de Georgetown dans le Kentucky, aux côtés des sites de production déjà actifs au Canada et au Japon.

Initialement, la production du futur RAV4 était censée provenir uniquement du Canada et du Japon, mais l’administration Trump ayant imposé une taxe de 25 % sur les véhicules importés, le constructeur nippon reconsidère ses plans.

Cette relocalisation partielle permettrait non seulement de contourner ces droits de douane, mais aussi de se prémunir contre les fluctuations du yen, qui influencent le coût des exportations japonaises vers les États-Unis.

Le RAV4 : un modèle clé pour Toyota sur le marché américain

Le Toyota RAV4 est une pièce maîtresse de la stratégie commerciale de la marque aux États-Unis. En 2024, il s’est hissé au sommet des ventes, surpassant même les pick-up Ford, traditionnellement dominants. Avec plus de 475 000 unités écoulées aux États-Unis, le RAV4 représente près de 20 % des ventes totales de Toyota dans le pays. Ce succès commercial confirme l’importance stratégique de ce modèle, et justifie les investissements nécessaires pour assurer sa production locale.

La nouvelle version du RAV4 – prévue pour l’année modèle 2026 – marquera la première refonte complète du modèle depuis le lancement de sa cinquième génération en 2019. Même si Toyota n’a pas encore confirmé officiellement la date de lancement sur le marché américain, certaines sources indiquent que la production pourrait démarrer dès 2027 dans le Kentucky, sous réserve de validation finale du projet.

Maintien des sites canadiens et flexibilité industrielle

Même si Toyota envisage d’ajouter le Kentucky à sa liste de sites de production pour le nouveau RAV4, cela ne signifie pas un retrait de la production canadienne, selon les sources. Le constructeur semble opter pour une stratégie de production diversifiée, afin de maintenir la flexibilité logistique et de sécuriser ses chaînes d’approvisionnement.

Toyota possède déjà 11 sites de production aux États-Unis, incluant des usines de montage de véhicules et de pièces détachées. En 2024, le constructeur y a produit près de 1,3 million de véhicules, couvrant plus de la moitié des 2,3 millions de voitures vendues sur le territoire américain. Cette présence industrielle solide renforce sa capacité à répondre à la demande locale tout en limitant les effets des barrières tarifaires.

Un climat d’incertitude pour l’ensemble du secteur automobile

Toyota n’est pas le seul constructeur japonais à s’adapter aux nouvelles règles commerciales. Honda a récemment annoncé son intention de produire sa Civic hybride dans l’Indiana, plutôt qu’au Mexique, pour anticiper d’éventuelles hausses tarifaires. De son côté, Nissan prévoit de réduire de 13 000 unités la production de ses modèles japonais destinés aux États-Unis sur une période de trois mois. Ces ajustements reflètent une tendance généralisée dans le secteur : celle d’une relocalisation stratégique de la production afin de contourner les mesures protectionnistes.

L’ex-président Donald Trump a laissé entendre qu’il pourrait adapter les droits de douane automobiles pour donner aux constructeurs le temps de réajuster leurs chaînes logistiques.

Cependant, les plans industriels comme ceux de Toyota nécessitent des années de préparation, des investissements lourds, et une planification rigoureuse. Le rééquipement des usines et l’adaptation des chaînes d’approvisionnement constituent des projets à long terme qui ne peuvent être modifiés du jour au lendemain.

Un investissement stratégique de longue haleine

Depuis plusieurs décennies, Toyota investit massivement aux États-Unis, avec un montant cumulé avoisinant les 50 milliards de dollars. Cet engagement illustre l’importance du marché nord-américain dans la stratégie globale du constructeur. Selon la direction de l’entreprise, Toyota continue à chercher des solutions pour réduire ses coûts fixes, plutôt que d’augmenter les prix des véhicules en réaction aux taxes douanières.

Les discussions entre responsables commerciaux japonais et américains, y compris une rencontre récente entre le négociateur de Tokyo et Donald Trump, montrent que les négociations sur les tarifs automobiles restent en cours. Trump a affirmé que ces discussions avaient permis de « beaucoup progresser », signalant un certain optimisme quant à la conclusion d’un accord commercial équilibré.

Notre avis par leblogauto.com

Face aux incertitudes liées aux politiques tarifaires américaines et aux fluctuations monétaires, Toyota anticipe en envisageant une relocalisation partielle de la production du RAV4 aux États-Unis.

Cette décision stratégique permettrait au constructeur de renforcer sa présence industrielle locale, d’éviter les coûts liés aux taxes à l’importation et de sécuriser ses marges bénéficiaires sur un marché crucial.

Dans un secteur automobile en pleine mutation, cette approche illustre la capacité d’adaptation des grands groupes face aux bouleversements géopolitiques et économiques.

Source : Bloomberg.

Un commentaire

  1. Si cela se fait effectivement, ça sera encore une petite victoire pour la politique de Trump.
    Mais j’ai hâte d’être plus vieux de quelques mois pour voir l’impact réel des ventes aux USA en fonction des hausses des prix inévitable.

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