GM alerte sur l’impact des droits de douane de Trump

General Motors prévoit une baisse de bénéfices de 2,4 à 4,9 milliards $ et ce, évidemment à cause des droits de douane imposés par Trump sur l’automobile. Tous les constructeurs américains alertent sur les effets négatifs des décisions du Président Trump. Entendra-t-il ces alertes ?

GM, première victime économique des droits de douane de Donald Trump

General Motors devient la première grande entreprise à chiffrer officiellement les conséquences financières directes des droits de douane imposés par l’administration Trump.

Dans une période d’incertitude économique grandissante, la firme américaine anticipe une perte de plusieurs milliards de dollars sur ses bénéfices annuels. D’autres entreprises, elles aussi, révisent à la baisse leurs prévisions en raison de l’instabilité économique provoquée par ces mesures protectionnistes.

Entre 4 et 5 milliards de dollars cette année

Les droits de douane imposés par l’administration Trump sur les voitures et les pièces automobiles importées coûteront à General Motors entre 4 et 5 milliards de dollars cette année. Mais lors d’une interview sur CNN, la PDG Mary Barra a déclaré que l’entreprise ne s’attendait pas nécessairement à répercuter ces coûts plus élevés sur les consommateurs sous la forme d’une hausse des prix.

« Nous pensons que les prix vont rester à peu près au même niveau qu’aujourd’hui », a-t-elle déclaré jeudi à Erin Burnett, de CNN, tout en ajoutant : »Les prix changent dans notre secteur au moins une fois par mois, et parfois plus fréquemment. Nous allons réagir au marché ».

L’entreprise s’attend à ce que la hausse des droits de douane pèse sur ses bénéfices, puisqu’elle a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices pour l’année. L’estimation du coût des droits de douane et la baisse de l’objectif de bénéfice ont été révélées dans une lettre de Barra aux actionnaires, publiée tôt jeudi. La lettre et les prévisions ont été retardées par rapport à leur publication prévue mardi, lorsque l’entreprise a annoncé des bénéfices inférieurs au premier trimestre et attendait les modifications tarifaires de l’administration Trump.

Des marchés ébranlés par la politique commerciale de Trump

En définitive, les décisions du président Trump concernant les droits de douane ont bouleversé bien plus que les seules entreprises manufacturières. Les investisseurs, les gouvernements étrangers et les citoyens américains commencent à ressentir l’effet domino de cette politique commerciale agressive. À ce sujet, en avril, les marchés boursiers ont connu une forte volatilité, et les derniers chiffres du PIB américain révèlent une contraction inattendue de l’économie au premier trimestre. La crainte d’une récession devient de plus en plus tangible.

L’industrie automobile dans le viseur de la Maison-Blanche

L’industrie automobile est au centre de cette guerre tarifaire. Les Etats-Unis appliquent déjà des droits de douane sur la plupart des voitures importées. De nouveaux prélèvements entreront en vigueur dès ce samedi sur de nombreuses pièces détachées essentielles à la fabrication de véhicules aux États-Unis. Cette situation place les constructeurs américains dans une position délicate, en particulier GM.

Malgré la perte de son statut de leader mondial, GM reste le plus grand constructeur automobile aux États-Unis avec 2,7 millions de véhicules vendus sur le territoire national en 2024. L’entreprise continue d’afficher une rentabilité solide, avec un bénéfice net de près de 12 milliards de dollars hors éléments exceptionnels cette même année.

Des perspectives financières revues à la baisse

Mary Barra, PDG de GM, a récemment publié une lettre expliquant que la société s’attend désormais à un bénéfice ajusté avant intérêts et impôts compris entre 10 et 12,5 milliards de dollars pour l’année en cours. C’est une nette baisse par rapport au record de 14,9 milliards enregistré en 2024, et inférieur aux prévisions annoncées en janvier, avant l’annonce des nouveaux tarifs douaniers. Cette révision à la baisse souligne la pression directe exercée par les décisions politiques sur les résultats financiers de GM.

Une dépendance accrue aux importations malgré une production locale importante

GM est donc pris en étau entre ses unités de production internationales et ses besoins en pièces détachées importées. En 2024, l’entreprise a produit près d’un million de véhicules au Mexique et au Canada, majoritairement destinés au marché américain. À cela s’ajoutent plus de 400 000 véhicules importés de Corée du Sud. Tous ces véhicules sont désormais soumis à un droit de douane de 25 %.

Même la production domestique n’échappe pas aux conséquences. Sur les 1,7 million de véhicules assemblés par GM aux États-Unis en 2024, chacun dépendait de pièces importées. En moyenne, seulement 54 % des composants de ces véhicules sont d’origine américaine, selon la Kogod School of Business de l’American University. Cela rend GM particulièrement vulnérable à toute hausse tarifaire sur les pièces importées.

Un enjeu national : un million d’emplois concernés

Ainsi, au-delà des chiffres, c’est un véritable écosystème qui est en jeu. La lettre de Mary Barra rappelle que GM soutient directement ou indirectement un million d’emplois aux États-Unis, que ce soit via ses employés, ses fournisseurs ou ses concessionnaires. L’entreprise possède 50 usines de production et des centres de pièces détachées répartis dans 19 États américains.

Notre avis par leblogauto.com

L’exemple de GM illustre de manière concrète les risques économiques liés aux politiques commerciales agressives. Les répercussions des droits de douane vont bien au-delà du secteur automobile, affectant la stabilité des marchés financiers, la confiance des entreprises et, potentiellement, la croissance économique nationale. Ainsi, à l’approche de nouvelles hausses tarifaires, d’autres géants industriels pourraient bientôt suivre GM dans l’annonce de prévisions revues à la baisse.

Avec CNN, Crédit illustration : GM.

Un commentaire

  1. Un GM affaiblit… Pourrait devenir un conjoint idéal pour un mariage avec un groupe automobile comme Renault qui est d’une taille trop petite et trop régionale uniquement sur l’Europe !
    … Ils auront beaucoup de choses à partager.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *