Geely affiche de très bons résultats financiers. Le groupe triple ses bénéfices au T1 2025 grâce aux ventes record en Chine. Et ce, malgré des défis sur les marchés étrangers et des tensions douanières. Belle performance.
Geely triple ses bénéfices au premier trimestre 2025
Geely Automobile Holdings Ltd., la filiale cotée à Hong Kong du géant chinois de l’automobile dirigé par le milliardaire Li Shufu, a publié des résultats très solides pour le premier trimestre 2025. Le bénéfice net a bondi à 5,67 milliards de yuans (environ 786 millions de dollars), contre 1,56 milliard un an plus tôt. Cette envolée représente plus du triple du bénéfice net sur un an.
La société attribue cette performance à une combinaison de ventes record, d’une croissance rapide dans les segments de la nouvelle énergie (électrique et hybride), et d’une stratégie rigoureuse de réduction des coûts. Le chiffre d’affaires a également progressé de 25 %, atteignant 72,5 milliards de yuans.
La stratégie gagnante : montée en puissance de la division véhicules électriques
Geely met de plus en plus l’accent sur les véhicules électriques et hybrides rechargeables. Dans son communiqué, l’entreprise souligne que la croissance de ses activités « énergie nouvelle » a généré un effet d’échelle significatif, ce qui a boosté la rentabilité globale du groupe.
Parmi les modèles phares figurent la berline Xingyuan et le SUV Xingyue L, qui se classent parmi les meilleures ventes du marché chinois. Les livraisons globales ont ainsi augmenté de 48 % au cours du premier trimestre, témoignant de la forte demande sur le plus grand marché automobile du monde.
Zeekr : une restructuration stratégique dans le haut de gamme
Dans un mouvement stratégique, Geely a lancé une offre de rachat pour retirer de la cote la marque de voitures électriques premium Zeekr, valorisée à 6,4 milliards de dollars. Cette initiative fait partie d’un plan plus large de rationalisation de l’empire de Li Shufu, qui comprend également Volvo et Lotus.
Zeekr, qui avait fait ses débuts en Bourse à New York il y a un an, a annoncé une perte nette de 718 millions de yuans, en baisse de 63 % par rapport à l’année précédente. Malgré une croissance modeste de son chiffre d’affaires (+1,1 %, soit 22 milliards de yuans), la marque anticipe une meilleure rentabilité grâce à sa fusion avec Lynk & Co. début 2024. Cette intégration permet de mutualiser la R&D et les plateformes technologiques.
Des défis persistants à l’international
Malgré son essor domestique, Geely fait face à plusieurs vents contraires à l’export. Les droits de douane de l’Union européenne sur les véhicules électriques chinois, la hausse des taxes à l’importation, ainsi que le repli de la demande en Russie affectent les performances internationales. Résultat : les livraisons à l’étranger n’ont progressé que de 2 % sur le trimestre, un net recul par rapport à la croissance de 66 % enregistrée à la même période l’an dernier.
L’entreprise reste toutefois confiante quant à sa solidité financière, malgré 11,3 milliards de yuans de passifs courants nets. Geely assure qu’elle maintient des flux de trésorerie stables, des relations solides avec les institutions financières et des plans concrets pour améliorer sa liquidité.
Notre avis par leblogauto.com
Avec ses résultats, Geely démontre qu’un leadership fort sur le marché intérieur chinois, combiné à une stratégie axée sur les énergies propres et l’efficience opérationnelle, peut générer une croissance solide. Toutefois, le groupe devra relever les défis commerciaux et géopolitiques à l’international pour maintenir cette dynamique à long terme.
Crédit illustration : Geely.
Bilan en demi teinte. Zeekr est dans la tourmente : sortie de bourse (et de Wall Street) à peine un an après son IPO (un record pour une marque automobile, de mémoire). Les investisseurs se souviendront très longtemps de ce mauvais deal, et fusion avec Lynk and Co, justifiée par un partage de technologie. Ce n’était donc pas le cas ? Mais alors à quoi ça sert de faire partie du même groupe ?
Et le gadin habituel à l’export vers les marchés occidentaux, comme Nio et Byd. Décidément, il n’y a que MG pour avoir réussi à s’implanter.
Une fois encore, on ne peut que remarquer le manque de maturité industrielle de ces grands constructeurs chinois quand ils attaquent l’export. Le risque industriel et financier de ces grands groupes dépendant quasi exclusivement de leur marché national est important. Heureusement, Geely possède quelques marques occidentales Volvo Smart Polestar Lotus moins sensibles à ce problème.