De Tomaso P72 : la production enfin lancée, et c’est beau !

De Tomaso P72

Renaissance germano-chinoise

En 2019, le nom De Tomaso a refait surface, après plus d’une décennie d’inactivité, via la superbe supercar P72. En dépit du nom historique De Tomaso et du mot « Automobili » qui évoque les racines italiennes de la marque historique, fondée par un argentin et implantée à Modène, la réalité est un peu différente.  Ce De Tomaso réssuscité a été racheté en 2014 par le milliardaire hongkongais Norman Choi. En outre, l’assemblage se fera en Allemagne, à Affalterbach. Le fruit de nombreux revirements qui expliquent ce délai, car la présentation de la P72 remontait déjà à 2019 !

Gestation compliquée

Initialement, la production devait avoir lieu à Modène. Mais en 2020, le constructeur a modifié les plans pour la lancer aux États-Unis en coopération avec un partenaire externe. En 2022, De Tomaso a de nouveau modifié ses plans, annonçant que la société allemande Capricorn Automotive de Mönchengladbach produirait la P72 à partir de mi-2023. Finalement, l’entreprise a également révisées ces hypothèses. Ainsi, cela a abouti à la construction de sa propre usine à Affalterbach , où l’assemblage d’essai a commencé en décembre 2024, avant de passer à la production en série en 2025, six ans après.

Le charme des sixties

La P72 est construite autour d’un châssis en fibre de carbone, qu’elle partage avec une autre supercar « made in Germany », l’Apollo Intensa Emozione. La carrosserie, tout en galbes, est entièrement réalisée en fibre de carbone. Elle présente des ailes plongeantes, des prises d’air latérales profondes et un look général rappelant les voitures de course d’endurance des années 1960. C’est élancé, c’est fin, c’est fluide, ça fait du bien, au beau milieu de toute la production moderne anguleuse et tarabiscotée. La P72, avec ses grandes ailes galbées et ses formes généreuses, rappelle évidemment le prototype P70 des années 60, développé en son temps par Carroll Shelby, mais la P72 puise aussi dans la Ferrari 330 P4.

Luxe authentique

Dans l’habitacle, le style néo-rétro n’est pas sans rappeler celui de Pagani. Le tableau de bord abrite une série d’instruments et de commandes physiques, le tout en aluminium usiné avec une finition cuivrée. À l’instar des cadrans, le pommeau de levier de vitesses arbore une série de lignes entrecroisées qui lui confèrent une allure de bijou. Vous aurez également remarqué le levier de vitesses manuel, une rareté sur les supercars modernes. Il présente une tringlerie apparente, similaire à celle de la Lotus Emira , qui souligne la connexion homme-machine.

Pas d’écran tactile ni de système d’infodivertissement : un support de téléphone est bien intégré, au cas où vous auriez besoin de consulter une carte pour vous orienter. Cependant, De Tomaso assume le choix de l’austérité numérique. Il n’y a aucun moyen de connecter l’appareil numériquement à la voiture et la P72 ne possède pas de haut-parleurs, De Tomaso déclarant : « Le moteur est la bande-son. » Le seul écran de la voiture est le rétroviseur numérique, obligatoirement doté de la caméra de recul.

Un cœur américain

La boîte manuelle à six rapports s’accouple à un V8 suralimenté de 5,0 litres. Selon TopGear, il pourrait s’agir d’un moteur Ford Coyote optimisé par Roush Performance– célèbre préparateur américain également impliqué en NASCAR depuis 1988 – et issu d’un bloc présent sur plusieurs modèles Mustang et F-150. Là encore, nous sommes dans la continuité des traditions, puisque De Tomaso, historiquement, associait le style italien aux V8 américains. La célèbre Pantera a d’ailleurs reçu des V8 Ford lors de sa production de 1971 à 1992.

De Tomaso affirme que des « pièces internes forgées sur mesure » ​​et un compresseur spécifique permettent au V8 de développer 700 chevaux et 818 Nm de couple. Aucune donnée de performance n’a été communiquée. De Tomaso précise que le moteur n’est pas conçu pour des pointes de vitesse, les rapports de boîte courts privilégiant plutôt l’accélération et les capacités du conducteur. Parmi les autres détails techniques, on compte une suspension à tiges de poussée et des amortisseurs à trois voies réglables manuellement.

L’exemplaire présenté sur ces photos est une « unité de production interne ». Aussi, il ne sera pas comptabilisé dans la série de 72 unités. Chacune des 72 unités livrées aux clients sera entièrement personnalisée, cela va de soi. L’étape suivante ? Peut-être la P900, une hypercar qui pourrait embarquer un V12.

(4 commentaires)

  1. Superbe en effet, pour celui qui aime les lignes des véhicules des années 60. j’en fais partie!

    Moteur fiable pas trop poussé (700 cv quand même) elle pourrait même être fiable, mais ce n’est surement pas le critère d’achat pour les seules voitures thermiques qui pourront encore susciter de l’intérêt, réservées pour les happy few.
    la plèbe roulera électrique .

  2. exactement, mon premier regard sur cette voiture , me fait penser a la P4…une des plus belles voitures du monde .il y a pire comme reference

  3. L’extérieur est vraiment très réussi. Le TDB humm… pas très 70’s.
    On est en plein néo retro un peu trop à mon goût. Triste époque toutefois, où l’innovation n’a plus aucune place.
    Question importante : c’est homologué sur route ?

  4. Ouais c’est sympa, mélange de P3, XJ 220 un peu, surement d’autres encore, mais mélange qui fonctionne.
    L’intérieur manque de finesse. Vu la grosseur des gravures « en diamant », ça donne un peu l’impression d’un modèle réduit.

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