Ferrari mise sur sa première voiture électrique pour séduire la Chine

Ferrari lancera son premier véhicule électrique en Chine avec des taxes réduites, espérant relancer ses ventes dans un marché en baisse.

Ferrari électrifie sa stratégie face à la baisse du marché chinois

Face à une demande chinoise en recul pour les voitures de luxe, Ferrari ajuste son approche. L’emblématique constructeur italien prévoit de lancer sa première supercar 100 % électrique, baptisée Elettrica, dès octobre avec de premières informations ou images officielles. L’effeuillage devrait continuer par la suite. Cette initiative marque une étape clé pour Ferrari, non seulement en raison de la transition vers l’électrique, mais aussi parce qu’elle s’accompagne d’avantages fiscaux notables en Chine.

Alors que les modèles traditionnels à moteur V12 sont fortement taxés à l’importation – jusqu’à environ 120 % au total en combinant les droits de douane, la taxe à la consommation et la TVA –, la future Elettrica sera soumise à une imposition bien plus douce : environ 30 % du prix de vente suggéré. Cette différence représente un avantage concurrentiel majeur sur un marché très sensible aux prix, surtout en période de ralentissement économique.

Une réponse à une demande chinoise en berne

Les ventes de Ferrari en Chine ont connu un net ralentissement. Au premier trimestre 2025 (1), les expéditions ont chuté de 25 %, atteignant leur niveau le plus bas depuis près de quatre ans. Ce recul s’explique par plusieurs facteurs : un climat économique incertain, une baisse de la confiance des consommateurs et une contraction générale du marché des véhicules de luxe.

Selon les données du cabinet de conseil Thinkercar, basé à Shanghai, le segment des voitures vendues à plus de 500 000 yuans (environ 70 000 euros) est passé de 850 000 unités par an entre 2020 et 2023 à seulement 677 000 en 2024, soit une baisse de près de 20 %. Ferrari, historiquement prudente sur le marché chinois, n’y réalise qu’environ 10 % de ses ventes mondiales (2). Toutefois, le PDG Benedetto Vigna n’exclut pas de revoir cette limite à la hausse avec l’arrivée de modèles électriques adaptés à cette région.

L’électrique comme levier stratégique en Chine

La Chine favorise activement l’adoption des véhicules électriques (VE) et décourage l’importation de voitures à essence à forte cylindrée, considérées comme trop polluantes. Avant même les tensions commerciales ravivées par Donald Trump, le gouvernement chinois imposait déjà des taxes sévères sur ces véhicules thermiques. Par exemple, un moteur de plus de 4 l peut entraîner un cumul de taxes atteignant 68 % (15 % de droits d’importation, 40 % de taxe à la consommation, et 13 % de TVA minimum).

En revanche, les véhicules électriques sont partiellement ou totalement exemptés de certaines taxes, notamment la taxe à la consommation, ce qui rend leur importation plus attractive pour les constructeurs étrangers. Ferrari semble vouloir capitaliser sur cet avantage réglementaire pour mieux s’implanter dans un marché stratégique en pleine mutation.

Un avenir chinois pour l’Elettrica ?

Le lancement de l’Elettrica EV s’inscrit donc dans une double dynamique : un alignement avec les politiques environnementales chinoises et une tentative de redynamisation des ventes dans un pays crucial pour le luxe automobile. Ferrari pourrait y voir une opportunité de redéfinir sa stratégie de présence en Asie, avec une offre plus conforme aux attentes et contraintes locales.

À terme, si le succès est au rendez-vous, il ne serait pas surprenant de voir Ferrari augmenter sa part de marché en Chine, en misant davantage sur des modèles électriques et en réduisant progressivement ses véhicules thermiques ultra-taxés.

(1) : au premier trimestre 2025 Ferrari a livré 180 véhicules en Chine continentale, soit une baisse de 63 unités par rapport aux 243 livraisons du premier trimestre 2024 marquant donc un repli de 26 %.

(2) : en 2024, Ferrari a livré 1 160 véhicules dans la région Chine (avec Hong Kong-Taïwan), soit une baisse de 22 % par rapport aux 1 490 unités livrées en 2023. À l’échelle mondiale, Ferrari a enregistré un record avec 13 752 voitures vendues en 2024, contre 13 663 en 2023, représentant une augmentation de 0,7 %.

Crédit illustration : Ferrari.

Un commentaire

  1. C’est une blague ?
    Une Ferrari électrique ? Pour les chinois ?
    Mais qui veut ça sérieusement ?

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